assises rwanda 2001
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Instruction d’audience V. Ntezimana Lecture déclarations de témoins par président compte rendu intégral du procès
Procès > Instruction d’audience V. Ntezimana > Lecture déclarations de témoins par président > le témoin 63
1. le témoin 119 2. le témoin 53 3. le témoin 91 4. le témoin 129 5. Commentaires défense V. Ntezimana 6. F. Kikabo 7. le témoin 76 et commentaires partie civile, défense de V. Ntezimana 8. J.M.V. le témoin 142 et commentaires défense de V. Ntezimana 9. le témoin 5 10. G. Hategekiman 11. A. Rutibabarir 12. le témoin 63 13. le témoin 107
 

6.4.12. Lecture de déclarations par le président: Anastase le témoin 63

Le Président : Alors, le témoin 63 Anastase, concerne toujours le cas de Monsieur NTEZIMANA. Il est entendu par la police judiciaire, le 11 avril 1996.

« Je suis en Belgique  depuis le mois d’octobre 1989 et, par conséquent, je ne me trouvais pas dans mon pays au moment des événements. J’ai effectué les études de santé publique auprès de l’UCL de Woluwé. J’ai cependant habité durant une année sur le site de Louvain-la-Neuve. Lorsque je suis arrivé à Louvain-la-Neuve, j’ai connu le nommé NTEZIMANA Vincent qui habitait l’immeuble voisin. Comme je venais de débarquer et qu’il était Rwandais, je suis sorti à plusieurs reprises avec l’intéressé. Je précise à votre demande, qu’avant les événements de 1990 au Rwanda, il n’y avait pas de réunions bien organisées par les étudiants rwandais, ce n’est que fin de l’année 1990 qu’un cercle a été créé.

Je sais qu’avec la création du multipartisme, NTEZIMANA a adhéré dans un premier temps au MDR. Je ne suis inscrit dans aucun parti politique rwandais. Je me rappelle qu’un soir, NTEZIMANA et un certain le témoin 97 sont venus à mon domicile pour me présenter les avantages de leur parti, soit le MDR. Malgré leurs arguments assez convaincants, je n’ai pas adhéré à leur parti. Par conséquent, je n’ai jamais assisté à une réunion politique du MDR à l’exception d’une seule fois. C’était lors de la venue d’une délégation qui venait tout droit du Rwanda.

Vous faites appel à ma mémoire concernant une réunion qui aurait été tenue au centre des étudiants étrangers de Louvain-la-Neuve, durant laquelle NTEZIMANA aurait proposé une solution au problème Tutsi. Je me souviens effectivement avoir participé à cette réunion. Il s’agissait de réunir tous les étudiants rwandais et de discuter, tous ensemble, sur ce qui venait de se passer au Rwanda, soit le début de la guerre de 1990. La réunion à laquelle je fais allusion est celle où il a été décidé de créer la communauté des étudiants rwandais en Belgique.

Durant celle-ci, je ne me souviens pas que NTEZIMANA ait pris la parole devant l’assemblée. De toute façon, s’il avait tenu des propos concernant l’achat de machettes et son mode de financement, je m’en souviendrais certainement. Je dois également dire que je n’ai pas la prétention d’affirmer que j’ai participé à toutes les réunions éventuelles ayant eu lieu à ce moment-là. La réunion à laquelle j’ai participé et dont question supra, était présidée par le nommé NGABOYAMAHINA Papias. Il n’était pas seul à faire face à l’assemblée, il y avait aussi un certain NSABIMANA Alexis.

En ce qui concerne NTEZIMANA, il était de la région de Gisenyi et moi, je venais de Kibungo. Dans certains cas, le contact entre les gens du Nord et du Sud n’est pas toujours spontané. Dans mon cas, avec NTEZIMANA, je me suis pris d’amitié. Lors des conversations que j’avais avec l’intéressé, il m’a dit qu’en tant qu’habitant de la région du pouvoir, il n’avait jamais participé à l’animation, c’est-à-dire la participation à des chants glorifiant le président le témoin 32. Il n’était pas toujours d’accord avec les partisans du MRND.

En novembre 1990, je suis parti habiter à Woluwé pour poursuivre mes études, et je n’ai plus rencontré NTEZIMANA Vincent que sporadiquement. Il venait chez moi avec sa famille, et il m’arrivait aussi de me rendre chez lui avec ma famille. J’ai eu l’occasion de rencontrer NTEZIMANA lors de son retour en Belgique. J’avais appris qu’une liste de neuf personnes accusées de génocide, circulait, et je lui ai posé franchement la question de savoir s’il figurait sur cette liste et il m’a répondu affirmativement. Il m’a dit que c’étaient des choses que l’on inventait sur son compte. Je n’ai jamais vu cette liste en question ».