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Instruction d’audience C. Mukangango, « sœur Gertrude » et J. Mukabutera, « sœur Kizito » Audition témoins compte rendu intégral du procès
Procès > Instruction d’audience C. Mukangango, « sœur Gertrude » et J. Mukabutera, « sœur Kizito » > Audition témoins > le témoin 152
1. le témoin 19 2. M.le témoin 44 3. R. Tremblay 4. le témoin 110 5. le témoin 38 6. le témoin 72 7. le témoin 101 8. le témoin 79 9. le témoin 138 10. le témoin 57 11. le témoin 2 12. le témoin 66 13. le témoin 71 14. le témoin 64 15. le témoin 81 16. le témoin 151 17. le témoin 115 18. le témoin 136 19. le témoin 7 20. le témoin 75 21. le témoin 82 22. le témoin 80 23. le témoin 99 24. le témoin 152 25. le témoin 78 26. Commentaires sur textes rédigés à Maredret 27. le témoin 95 28. le témoin 133 et commentaires de défense 29. le témoin 74 30. le témoin 70 31. le témoin 20 32. le témoin 60 33. le témoin 17 34. le témoin 49 35. le témoin 127 36. le témoin 47 37. le témoin 46 38. le témoin 147 39. le témoin 51 40. A. JANSSENS 41. le témoin 48 42. le témoin 145 43. G. Dupuis
 

8.6.24. Audition des témoins: le témoin 152

Le Président : le témoin 152 est encore là ? Oui. Les autres sont arrivés aussi ? Tous sont là. OK. le témoin 152 ? Souhaitez-vous un interprète, Madame ?

le témoin 152 : Oui.

Le Président : Voulez-vous bien demander au témoin quels sont ses nom et prénom ?

L’Interprète : Witwa nde ?

le témoin 152 : Nitwa mama le témoin 152.

L’Interprète : Je m’appelle sœur le témoin 152.

Le Président : Quel âge avez-vous ?

L’Interprète : Ufite imyaka ingahe ?

le témoin 152 : 29.

L’Interprète : 29 ans.

Le Président : Quelle est votre profession ?

L’Interprète : Ufite mwuga ki ?

le témoin 152 : Nd’uwihaye Imana.

L’Interprète : Religieuse.

Le Président : Quelle est votre commune de résidence ?

L’Interprète : Komine utuyemo ?

le témoin 152 : Kakiru.

L’Interprète : Kakiru.

Le Président : Connaissiez-vous les accusés ou certains des accusés, avant le mois d’avril 1994 ?

L’Interprète : Waruzi abaregwa cyangwa se bamwe muribo mbere y’ukwezi kwa kane kwa 94 ?

le témoin 152 : Abo nzimo ni babili.

L’Interprète : Parmi eux, j’en connais deux.

Le Président : Les deux religieuses ?

L’Interprète : Ababikira babili ?

le témoin 152 : Yego.

L’Interprète : Oui.

Le Président : Etes-vous de la famille des accusés ou de la famille de ceux qui leur réclament des dommages et intérêts ?

L’Interprète : Waba ufitanye isano yo mu muryango y’abaregwa cyangwa se ababaregera indishyi ?

le témoin 152 : Ntabo.

L’Interprète : Non.

Le Président : Travaillez-vous sous les liens d’un contrat de travail, un contrat d’emploi pour les accusés ou pour ceux qui leur réclament des dommages et intérêts ?

L’Interprète : Haba ukorera akazi uhemberwa n’abaregwa cyangwa abaregera indishyi ?

le témoin 152 : Ntako.

L’Interprète : Rien.

Le Président : Je vais vous demander de bien vouloir lever la main droite et de prêter le serment de témoin.

L’Interprète : Zamura ikiganza cy’iburyo urahire iyo ndahiro.

le témoin 152 : Ndahiriye kuvuga ukuri gusa, nta rwango, nta mususu.

L’Interprète : Je jure de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité et rien que la vérité.

Le Président : Vous pouvez vous asseoir tous deux. Madame, au mois d’avril 1994, quel était votre statut dans la communauté de Sovu ?

L’Interprète : Mu kwezi kwa kane kwa 94, wari mu rwego ki mu kigo cy’ababikira cy’i Sovu ?

le témoin 152 : Urwego narindimo, narindi mu rwego rw’abana bitwa « abageragezwa »,

L’Interprète : Aspirante ?

le témoin 152 : Aspirante.

L’Interprète : Le statut que j’avais à l’époque, c’était le statut des enfants qu’on appelle « les aspirantes ».

Le Président : Dans ce statut, par exemple, portiez-vous déjà le voile ?

L’Interprète : Muri urwo rwego wariho, wambaraga ivala ?

le témoin 152 : Nta vala nambaraga, barimpaye intambara itangiye.

L’Interprète : Je ne portais pas de voile, on me l’a donné au début de la guerre.

Le Président : Pourquoi vous a-t-on donné ce voile au début de la guerre ?

L’Interprète : Kuki baguhaye iryo vala intambara itangiye ?

le témoin 152 : Kwari ukugirango niduhunga, natwe tube twakwitw’ababikira, tubashe gutambuka mu nzira.

L’Interprète : C’était pour que, au moment de notre fuite, nous puissions être prises pour des sœurs et pouvoir passer à travers la route.

Le Président : Avez-vous constaté, alors que vous étiez au couvent de Sovu, pendant le mois d’avril 1994, que, à un moment donné, des réfugiés ou une partie des réfugiés a été regroupée au centre de santé qui dépendait du couvent ?

L’Interprète : Muri uko kwezi kwa kane, waba warabonye ko impunzi cyangwa se zimwe murizo zaba zarakoranyirijwe muri centre de santé yarishinzwe ikigo cy’ababikira ?

le témoin 152 : Ntabwo nabibonye n’amaso yanjye ariko nzi ko hari abantu.

L’Interprète : Je ne l’ai pas vu de mes propres yeux, mais je sais qu’il y avait des gens.

Le Président : Lorsque les tueries ont commencé au centre de santé et sont devenues importantes, même, le 22 avril 1994, avez-vous vu ce qui se passait à ce centre de santé ?

L’Interprète : Ubwo ubwicanyi bwabaga, cyane cyane ubwo bwakazaga umurego kuri 22 muri centre de santé, waba warabonye ibyakorerwaga yo ?

le témoin 152 : Ntabwo nabashije kubibona kuko twe twari turi muri clôture.

L’Interprète : Je n’ai pas pu le voir car nous autres, nous étions dans la clôture.

Le Président : Avez-vous éventuellement constaté que ce jour-là, certaines religieuses auraient quitté la clôture du couvent ?

L’Interprète : Waba warabonye koko se uwo munsi bamwe mu babikira baba baragiye hanze y’uruzitiro rw’ikigo ?

le témoin 152 : Inzu ni nini, kandi ababikira twari benshi,

L’Interprète : Le couvent est vaste et puis, nous étions nombreuses à être sœurs, là-bas,

le témoin 152 : Kuburyo kumenya uwasohotse n’utasohotse ar’ibintu bitoroshye.

L’Interprète : De telle sorte que ce n’est pas facile de connaître celle qui est sortie ou celle qui n’est pas sortie.

Le Président : Le soir du 22 avril 1994, une décision a-t-elle été prise pour le lendemain ?

L’Interprète : Ku mugoroba w’italiki ya 22 z’ukwa kane, har’ikemezo cyafashwe cyerekeye ibyari gukorwa bukeye bwaho ?

le témoin 152 : Icyo nibuka nuko sœur Gertrude wari supérieure wa communauté,

L’Interprète : Ce dont je me souviens, c’est que sœur Gertrude, alors supérieure de la communauté,

le témoin 152 : Yadusabye gukora akabagage gato,

L’Interprète : Nous a demandé de faire des petits bagages,

le témoin 152 : Kugirango mu gitondo nitubona uko duhunga, tubashe guhunga.

L’Interprète : Pour que le lendemain, s’il y avait possibilité de nous enfuir, nous puissions nous enfuir.

Le Président : Sœur Gertrude craignait-elle que les religieuses elles-mêmes soient attaquées par les Interahamwe ?

L’Interprète : Mama Gertruda nawe yatinyaga ko ababikira baterwa n’Interahamwe ?

le témoin 152 : Birumvikana, nk’umuntu wari responsable wa communauté,

L’Interprète : C’est compréhensible, en sa qualité de responsable de la communauté,

le témoin 152 : Njye nabonaga ahangayitse cyane, ndetse no kuturusha.

L’Interprète : Je voyais qu’elle était très inquiète, plus inquiète que nous-mêmes.

Le Président : Connaissez-vous Emmanuel REKERAHO ?

L’Interprète : Waba waruzi Emannuel REKERAHO ?

le témoin 152 : Namubonye limwe n’amaso yanjye,

L’Interprète : De mes propres yeux, je l’ai vu une seule fois,

le témoin 152 : Umunsi twavuye muri monastère.

L’Interprète : Le jour où nous avons quitté le monastère.

Le Président : Durant les événements d’avril et mai 1994, vous-même, personnellement, vous n’avez jamais vu REKERAHO ?

L’Interprète : Mu byabaye mu kwezi kwa kane n’ukwa gatanu, wowe ubwawe, ntabwo wiboneye REKERAHO ?

le témoin 152 : Batubwiraga ko aza ariko njye ntabwo nigeze mubona.

L’Interprète : On nous disait qu’il venait mais, personnellement, je ne l’ai jamais vu.

Le Président : Lorsque vous avez quitté le couvent de Sovu le 23 avril 1994 très tôt le matin, vous trouviez-vous dans le premier convoi ou dans le second ?

L’Interprète : Ubwo mwavaga mu kigo kw’italiki ya 23 z’ukwezi kwa kane mu gitondo cya kare, wowe wari mw’itsinda rya mbere ry’abavuye mu kigo ?

le témoin 152 : Narindi mu rya mbere.

L’Interprète : Oui, j’étais dans le premier convoi.

Le Président : Savez-vous s’il était question que quelqu’un d’autre que les religieuses quitte le couvent, ce jour-là, pour aller normalement à Butare ?

L’Interprète : Waba waruzi ko byashobokaga ko undi wundi abasha kuva mu kigo, kugirango niba nta mbogamizi zindi, bajye i Butare ?

le témoin 152 : Icyo kibazo ndumva ntacyumva neza, ndifuza ko mwagisubiramo.

L’Interprète : Je ne comprends pas bien la question et j’aimerais qu’elle soit répétée.

Le Président : Dans la décision qui a été prise le 22 avril au soir, et qui a été exécutée le 23 avril au matin,

L’Interprète : Mu cyemezo cyafashwe kuri 22 nimugoroba, kikaza gushyirwa mu bikorwa byo kuri 23 mu gitondo,

Le Président : Décision qui consistait à quitter le couvent de Sovu pour se rendre à l’évêché de Butare,

L’Interprète : Icyo cyemezo kikaba cyar’icyo kuva mu kigo cy’ababikira b’i Sovu mugana kwa Musenyeri i Butare,

Le Président : Etait-il question que d’autres personnes que les religieuses quittent le couvent ?

L’Interprète : Har’icyemezo cyavugaga ko abandi bantu batari ababikira nabo bava mu kigo ?

le témoin 152 : Njyewe uko nabibonaga,

L’Interprète : Ce que j’ai constaté, moi,

le témoin 152 : Nkeka ko iyo babona moyen de déplacement,

L’Interprète : Je pense que, s’ils avaient eu un moyen de déplacement,

le témoin 152 : Bashoboraga nabo kugenda, uretse ko hari harimo risques nyinshi.

L’interprète : Ils auraient pu eux aussi partir, à part qu’il y avait beaucoup de risques.

Le Président : Lorsque vous avez été réfugiée pendant deux journées à Ngoma, avez-vous été importunée par les Interahamwe à la paroisse de Ngoma ?

L’Interprète : Ubwo mwamaze iminsi ibili muhungiye i Ngoma, hari ubwo mwigeze musagarirwa n’Interahamwe, ubwo mwari kuri paroisse ya Ngoma ?

le témoin 152 : Tukigerayo,

L’Interprète : Dès notre arrivée,

le témoin 152 : Hashise nk’iminota mikeya, bahise baza mu nzu aho twari twicaye.

L’Interprète : Après quelques minutes, ils sont venus dans la maison où nous étions assises.

Le Président : Savez-vous ce qu’a fait sœur Gertrude pour empêcher les Interahamwe de vous importuner ?

L’Interprète : Wavuze icyo mama Gertruda yaba yarakoze kugirango abuze Interahamwe kubasagarira ?

le témoin 152 : Icyo nzi nabonye n’amaso yanjye,

L’Interprète : Ce que je sais… ce que j’ai vu de mes propres yeux,

le témoin 152 : Yabahaye amafaranga.

L’Interprète : Elle leur a donné de l’argent.

Le Président : Le 24 avril, vous avez quitté Ngoma pour retourner au couvent de Sovu avec, apparemment, l’aide de militaires. Savez-vous avec qui sœur Gertrude a eu un contact au camp militaire de Ngoma ?

L’Interprète : Kuri 24 mwaragarutse, bishoboka ko mwari muherekejwe n’abasilikare. Waba uzi umuntu mama Gertruda bavuganye mu kigo cy’abasirikare cy’i Ngoma ?

le témoin 152 : Ntabwo muzi, nabonye abasirikare baza, badusubiza muri monastère.

L’Interprète : Je ne le sais pas, j’ai seulement vu les militaires venir nous ramener au monastère.

Le Président : Lors d’une de vos auditions, vous avez expliqué que sœur Gertrude avait essayé de joindre le bourgmestre de Huye, pour retourner à Sovu.

L’Interprète : Mubyo wavuze mbere, aravuga ko mama Gertruda yagerageje kuvugana na bourgmestre kugirango abagarure i Sovu…

L’Interprète : Le bourgmestre de… ?

Le Président : De Huye.

L’Interprète : Bourgmestre wa Huye.

le témoin 152 : Yego.

L’Interprète : Warabivuze ?

le témoin 152 : Bourgmestre wa Huye, niwe watumye tubasha kugera i Ngoma.

L’Interprète : Le bourgmestre de Huye, c’est lui qui nous avait permis l’arrivée à Ngoma.

Le Président : Et vous avez expliqué qu’après avoir essayé de joindre le bourgmestre, sœur Gertrude avait sonné et téléphoné au camp militaire de Ngoma et qu’elle était tombée sur un certain REKERAHO.

L’Interprète : Wari waravuze ko Gertruda amaze kugerageza kwa bourgmestre yagerageje gutelefona i Ngoma mu kigo cy’abasirikare, noneho akavugana na REKERAHO ;

le témoin 152 : Ibyongibyo ntabwo nabyumvishe n’amatwi yanjye, nibyo baraconta.

L’Interprète : Ca, je ne l’ai pas entendu de mes propres oreilles, c’est ce qu’on raconte.

Le Président : Lorsque vous êtes revenue de Sovu, euh… pardon, de la paroisse de Ngoma au couvent de Sovu, avez-vous vu, au couvent de Sovu, REKERAHO ?

L’Interprète : Ubwo mwari muvuye kuri paroisse ya Ngoma mugarutse i Sovu, waba warabonye i Sovu REKERAHO,

le témoin 152 : I Sovu nahabonag’abantu,

L’Interprète : A Sovu, je voyais des gens,

le témoin 152 : Ariko REKERAHO ko ntari muzi, sinabashije kumenya nib’ahari.

L’Interprète : Mais REKERAHO, comme je ne le connaissais pas, je n’ai pas pu l’identifier… savoir s’il était là. J’ai entendu dire.

Le Président : Comment se fait-il, alors, que dans votre déclaration, vous avez exposé que REKERAHO, à votre retour, avait reproché à sœur Kizito le fait que vous étiez partie ?

L’Interprète : Kuki, wasobanura ute ukuntu mbere, wari waravuze ko mugarutse, REKERAHO yatonganyirije Kizito ko mwari mwagiye ?

le témoin 152 : Ibyo byose n’ibintu baraconta, ntabwo nigeze mbihagararaho.

L’Interprète : Tout ça, c’est ce qu’on raconte. Personnellement, je n’ai pas été témoin.

Le Président : Vous aviez pourtant déclaré de manière très précise ceci : « Lorsque je suis arrivée sur place, au couvent de Sovu,

L’Interprète : Mbere ariko uravuga ku buryo bwemeza neza ko, uti : « Ubwo nagarutse i Sovu,

Le Président : J’ai vu pour la première fois de mes yeux,

L’Interprète : Nabonye ubwambere mu maso yanjye,

Le Président : REKERAHO,

L’Interprète : REKERAHO,

Le Président : Il s’est adressé à sœur Kizito,

L’Interprète : Yabwiye mama Kizito,

Le Président : Et lui a reproché d’être partie ».

L’Interprète : Amutonganyiriza ko yari yagiye ».

le témoin 152 : Ntabwo ibyongibyo nabihagazeho,

L’Interprète : Ca, je n’en ai pas été témoin,

le témoin 152 : Barabimbwira buri gihe.

L’Interprète : On me le dit à chaque fois, mais je n’en ai pas été témoin.

le témoin 152 : Kandi nta nubwo njye naje muri tour imwe na sœur Kizito,

L’Interprète : Et puis, moi-même, je ne suis pas venue dans le même convoi que sœur Kizito,

le témoin 152 : Narindi muri tout ya mbere.

L’Interprète : J’étais dans le premier convoi.

Le Président : Lorsque vous êtes rentrée au couvent de Sovu, en revenant de la paroisse de Ngoma, avez-vous parlé avec les trois religieuses qui étaient restées au couvent ?

L’Interprète : Bumwe wagarutse mu kigo i Sovu muvuye muri paroisse ya Ngoma, waba waravuganye n’ababikira batatu bari barasigaye mu kigo i Sovu ?

Le Président : Sœur Scholastique, sœur Bénédicte et sœur Fortunata ?

L’Interprète : Aribo sœur Scholastique, sœur Bénédicte na sœur Fortunata, mwaba mwaravuganye nabo ?

le témoin 152 : Uwo nabashije kuvugana nawe nibuka, ni sœur Scholastique,

L’Interprète : Si mes souvenirs sont bons, la personne à qui j’ai pu parler, c’est sœur Scholastique,

le témoin 152 : Niwe wari hafi muri entrée.

L’Interprète : C’est elle qui était tout près de l’entrée.

le témoin 152 : Namubajije uko basigaye, nawe ambaza aho twari twagiye.

L’Interprète : Je lui ai demandé comment elles étaient restées, et elle m’a demandé à son tour où nous étions allées.

Domitille le témoin 152 : Hanyuma ambwira ko REKERAHO yaje agakora liste y’abantu bahari,

L’Interprète : Elle m’a dit que REKERAHO était venu et qu’elle avait dressé une liste des personnes qui étaient là,

le témoin 152 : Agatwara imwe nawe akamusigira indi.

L’Interprète : Qu’elle en avait pris une, et lui une autre.

Le Président : C’est ça. Le lendemain du retour au monastère, le 25 avril, y a-t-il eu une réunion dans une grande salle du monastère ?

L’Interprète : Bukeye muraye mugarutse, kuri 25 z’ukwa kane, har’inama yabereye mu cyumba kinini cyo muri monastère ?

le témoin 152 : Baradukoranyije,

L’Interprète : On nous a réunis,

le témoin 152 : Ubwo nyuma yuko hari abasirikare bari mu nzu basaka,

L’Interprète : Après qu’il y avait des militaires à l’intérieur de la maison qui fouillaient,

le témoin 152 : Naho twari turi mu kiriziya, hari umusirikare wahageze,

L’Interprète : Et, là où nous étions à l’église, il y a un militaire qui y a été…

le témoin 152 : Badushyira hamwe n’abantu bari muri hôtellerie b’impunzi,

L’Interprète : On nous a rassemblés avec les gens qui étaient à l’hôtellerie, des réfugiés,

le témoin 152 : Hanyuma batubwira amabwiriza REKERAHO yatanze.

L’Interprète : On nous a alors communiqué les instructions qu’avait données REKERAHO.

le témoin 152 : Ariko umuntu watanze ayo mabwiriza, ndibuka ko sœur Scholastique na sœur Gertruda bari bahagararanye,

L’Interprète : Je me souviens que, lors de la communication de ces instructions, sœur Scholastique était debout à côté de sœur Gertrude,

le témoin 152 : Ariko njye numva ntibuka neza umuntu watangiye avuga.

L’Interprète : Mais je ne me souviens pas bien de la personne qui a pris la parole en premier lieu.

le témoin 152 : Kuko bashobora kuba baravuze bombi, numva ntibuka neza uwatangiye, ariko ndumva bombi bashobora kuba baragize icyo batubwira,

L’Interprète : Je me souviens que les deux ont eu à nous dire quelque chose, mais je ne sais pas exactement qui a pris la parole en premier lieu.

le témoin 152 : Bavuga ko ababikira baguma mu kigo,

L’Interprète : Elles disaient que les religieuses devaient rester au couvent,

le témoin 152 : Abari abakozi bagakomeza imilimo,

L’Interprète : Que ceux qui étaient employés continuent leur travail,

L’Interprète : Noneho, abahahungiye ariko baturuka mu yandi maprefecture bakajyana kuri préfecture ya Butare.

L’Interprète : Que ceux qui étaient réfugiés, mais originaires d’autres préfectures, devaient être ramenés à la préfecture de Butare.

le témoin 152 : Ndumv’aribyo nibuka, ibindi simbyibuka.

L’Interprète : Je me souviens de ça… les autres, j’ai oublié.

Le Président : Vous avez entendu des coups de feu, ce jour-là ?

L’Interprète : Waba warumvise amasasu avuga icyo gihe ?

le témoin 152 : Yego, nka une heure après.

L’Interprète : Oui, à peu près une heure après.

Le Président : Les membres des familles des religieuses étaient toujours présents, à la fin de cette journée du 25 avril ?

L’Interprète : Bene wabo w’ababikira bari bakiraho kuri uwo munsi ?

le témoin 152 : Bari gagihari.

L’Interprète : Ils étaient toujours présents.

Le Président : Savez-vous pourquoi ces personnes-là avaient pu rester dans le monastère, contrairement aux autres ?

L’Interprète : Waba uz’impamvu abo bantu bari barasigaye muri monastère kandi abandi bari baragiye ?

le témoin 152 : Ntabwo nz’impamvu.

L’Interprète : Je ne connais pas la raison.

Le Président : Entre ce 25 avril et le 6 mai, le jour où le bourgmestre va venir chercher les membres des familles qui se trouvent au couvent, y a-t-il eu des attaques de la part des Interahamwe contre le couvent ?

L’Interprète : Hagati ya 25 na 6 z’ukwa gatanu, ubwo bourgmestre yazaga, har’ibitero by’Interahamwe bindi byabaye, batera ikigo cy’ababikira ?

le témoin 152 : Limwe na limwe sœur Gertruda yatubwiraga ko baje.

L’Interprète : De temps en temps, sœur Gertrude nous disait qu’ils étaient venus.

le témoin 152 : Nawe ubwe yahoraga iteka hafi y’urugi.

L’Interprète : Elle-même se tenait toujours tout près de la porte.

le témoin 152 : Ntabwo rero njyewe naba mvuga… ntabwo nzi ngo baje uyu munsi cyangwa baje uyu.

L’Interprète : Je ne sais pas avec précision s’ils sont venus tel jour ou tel autre.

le témoin 152 : Ntacyo nahagazeho, nibyo yatubwiraga.

L’Interprète : Je n’ai pas été témoin de quoi que ce soit, c’est ce qu’elle nous disait.

Le Président : Avez-vous vu, au mois de mai, le 6 mai, des policiers communaux qui fouillaient dans le couvent, à la recherche de personnes ?

L’Interprète : Waba warabonye mu kwezi kwa gatanu kw’italiki ya gatanu, abapolisi bo kuri comine bari mu kigo barimo bashakisha abantu ?

le témoin 152 : Yego. Kuriyo taliki, ibint’umuntu yabonaga ari calme,

L’Interprète : A cette date-là, on voyait que la situation était calme,

le témoin 152 : Ku buryo noneho umuntu yabaga atinyuka kujya no muri chambre wenyine.

L’Interprète : De telle sorte qu’on pouvait même oser aller seul dans sa chambre…

le témoin 152 : Njyewe hari nko mu masaa cyenda,

L’Interprète : Quant à moi, c’était vers 15h,

le témoin 152 : Numva umwan’aza yirukanka mu gice cy’ababikira,

L’Interprète : J’ai vu un enfant qui venait, en courant, du côté de la partie réservée aux sœurs,

le témoin 152 : Ahamagara, avuga ngo : « Ma sœur » kuko yari ahafite mukuru we.

L’Interprète : Il appelait et disait : « Ma sœur, ma sœur », vu qu’il y avait sa grande sœur.

le témoin 152 : Nahise nshohoka muri chambre,

L’Interprète : Je suis sortie aussitôt de la chambre,

le témoin 152 : Nkimugeraho muri corridor, umusirikare nawe ab’atugezeho.

L’Interprète : Je venais d’arriver à son niveau, au corridor, quand un militaire aussi nous atteignait.

le témoin 152 : Ahita amufat’akaboko,

L’Interprète : Il l’a aussitôt pris par le bras,

le témoin 152 : Hanyuma ahita ambaz’abantu bari mu nzu bose,

L’Interprète : Et il m’a demandé toutes les personnes qui étaient dans la maison,

le témoin 152 : Mubwira ko nta bantu barimo uretse ababikira.

L’Interprète : Je lui ai dit qu’il n’y avait personne d’autre que les religieuses.

le témoin 152 : Aramujyana muri hôtellerie, ku gice cy’abashyitsi.

L’Interprète : Il l’a pris et l’a ramené à l’hôtellerie, dans la partie réservée aux hôtes.

le témoin 152 : Hanyuma njye mpita manuka njya hasi muri cuisine,

L’Interprète : Quant à moi, je suis descendue en bas à la cuisine,

le témoin 152 : Mpasang’abandi babikira nabo nsanga ariko babibonye, twese byaradutunguye.

L’Interprète : J’y ai trouvé d’autres religieuses qui venaient aussi de voir, comme moi, cette situation, ça nous a surpris toutes.

Le Président : Ces militaires étaient-ils seuls, ou bien accompagnés d’une religieuse pour chercher les gens ?

L’Interprète : Abo basirikare bari bonyine cyangwa se bari hamwe n’umubikira aho kuza gushakish’abo bantu ?

le témoin 152 : Uwo nabonye n’uwo wenyine warukurikiye ako kana.

L’Interprète : Celui que j’ai vu, c’est le seul qui était à la poursuite de cet enfant.

le témoin 152 : Naho mu gice cy’abashyitsi, twe ntabwo twari twemerewe kujyayo.

L’Interprète : Pour ce qui concerne la partie réservée aux hôtes, il nous était interdit de nous y rendre.

Le Président : Avez-vous vu le bourgmestre de Huye ce jour-là, au couvent ?

L’Interprète : Kuri uwo munsi, hari ubwo wabonye mu kigo cy’ababikira bourgmestre wa Huye ?

le témoin 152 : Numvishe babivuga ntabwo namubonye.

L’Interprète : J’ai entendu dire… je ne l’ai pas vu de mes yeux.

Le Président : Avez-vous éventuellement constaté que lorsque sœur Gertrude avait des contacts avec le chef des Interahamwe, sœur Kizito l’accompagnait ?

L’Interprète : Waba warabonye ko ubwo mama Gertruda yabaga agiye kuvugana n’Interahamwe, ko mama Kizito yamuherekezaga ?

le témoin 152 : Icyo nzi, nuko nzi ko sœur Kizito nawe yabaga ari hanze ku muryango,

L’Interprète : Ce que je sais, c’est que sœur Kizito, elle aussi, était dehors à la porte,

le témoin 152 : Ariko ntabwo nigeze mbabona ngo barashoreranye, ariko nzi ko nawe yabaga ari autour, mu rugo.

L’Interprète : Mais je ne sais pas dire que je les ai vus se poursuivre, mais je sais qu’elle n’était pas loin, elle était autour, dans la cour intérieure.

Le Président : Y a-t-il des questions à poser au témoin ? Maître JASPIS ?

Me. JASPIS : Monsieur le président, le 13 avril 1995, le témoin a signé une déclaration venant en soutien à la plainte de sœur Gertrude contre un journaliste de Solidaire, est-ce qu’elle peut nous dire dans quelles conditions ce document a été rédigé, et qui l’a dactylographié, s’il vous plaît ?

Le Président : Pouvez-vous préciser dans quelles circonstances le document que vous avez signé en soutien à une plainte de sœur Gertrude contre un journaliste… dans quelles circonstances ce document a été rédigé et qui a dactylographié ce document ?

L’Interprète : Waba wibuka uburyo inyandiko yanditswe ku mashini, iyo nyandiko ikaba ari iyarashyigikiraga mama Gertruda, ubwo yaregaga ikinyamakuru ? Inyandiko wanditse, uburyo inyandiko yanditswemo ? Ni wowe wayishyize ku mashini ? Inyandiko washyizeho umukono, mu gihe washyigikiraga mama Gertruda arega ikinyamakuru ?

le témoin 152 : Nta nyandiko nigeze nandika.

L’interprète : Je ne sais pas ça, je n’ai écrit… je n’ai fait aucun écrit.

Le Président : Maître Clément de CLETY ?

Me. de CLETY : Monsieur le président, je ne sais pas du tout si la procédure le permet : est-il possible de soumettre une copie de cette lettre au témoin, pour voir si elle s’en souvient aujourd’hui ?

Le Président : Je ne pense pas que ce soit impossible.

Me. de CLETY : Et même, lui laisser le temps d’en prendre connaissance, parce que le texte est assez serré.

Le Président : Il faut vérifier s’il y a une signature, en tout cas.

Me. de CLETY : Il y en a une.

L’Interprète : Bagiye kukwereka inyandiko iyo ariyo.

Le Président : Monsieur l’huissier ? Voulez-vous bien présenter ce document pour vérifier simplement si la signature qui figure au bas du document est bien celle du témoin ?

L’Interprète : Uwo mukono wab’aruwawe ?

le témoin 152 : Noneho ndabyibutse ariko sijye wayanditse.

L’Interprète : Oui, je m’en souviens, mais ce n’est pas moi qui l’ai écrit.

le témoin 152 : Niba bashaka ko mbibasobanurira, bambwire.

L’Interprète : Si vous me permettez, je peux expliquer.

Le Président : Qui a écrit le texte ?

L’Interprète : Ninde wayanditse ?

le témoin 152 : Icyo gihe twari tugeze ino ahangaha turi muri abbaye,

L’Interprète : A ce moment-là, nous venions d’arriver ici, nous étions à l’abbaye.

Le Président : Oui. Qui a écrit le texte ?

L’Interprète : Ninde wanditse inyandiko ?

le témoin 152 : Ndumva ari mère Loïse.

L’Interprète : Je pense que c’est mère Loïse.

Le Président : Que c’est… ?

L’Interprète : Mère Loïse.

Le Président : Loïse ?

L’Interprète : Oui.

Le Président : Avez-vous lu le texte, avant du signer ?

L’Interprète : Wasomye ibyanditsemo mbere yo kubisinya ?

le témoin 152 : Narabisomye kuko barabitubajije, turabivuga.

L’Interprète : Oui, j’ai lu, puisqu’on nous a demandé là-dessus, et puis, on nous avait demandé, nous l’avions dit.

Le Président : Le texte rédigé par sœur Loïse correspondait-il à quelque chose que vous aviez expliqué à sœur Loïse ?

L’Interprète : Iyo nyandiko ya mère Loïse, yar’ijyanye n’ibyo mwari mwamusobanuriye ?

le témoin 152 : Njye ndumva ikibazo yatubwiye tugomba gusubiza, yatubwiye ngo tuvuge ibintu Gertruda yaba yaradufashijeho mu ntambara,

L’Interprète : La question à laquelle nous devions répondre : c’était de décrire de bonnes actions que sœur Gertrude avait fait à notre égard, pendant la guerre,

le témoin 152 : Twarabimubwiye kuko birahari.

L’Interprète : Nous lui avons dit, puisqu’il y en a,

le témoin 152 : Ndumva aricyo navuze, kuko yabashije kuduh’amavala,

L’Interprète : J’ai notamment cité le fait qu’elle nous a donnés des voiles,

le témoin 152 : Kuko bari kuduconfonda n’abandi bantu batari basanzwe muri urwo rugo,

L’Interprète : Puisqu’il y avait lieu de nous confondre avec d’autres personnes qui n’étaient pas du couvent,

le témoin 152 : Hanyuma noneho babasha kujya batuvangura n’abatari bahasanzwe, natwe tukajya kuri côté y’ababikira.

L’Interprète : Ainsi, on pouvait nous distinguer de ceux qui n’étaient pas habituellement là-bas, et nous, on allait du côté des religieuses.

le témoin 152 : Harimo n’ibindi byinshi nzi.

L’Interprète : Il y a d’autres bonnes actions que je connais.

Le Président : Oui. Y a-t-il une autre question ?

Me. de CLETY : Oui, deux petites questions, Monsieur le président, concernant des confirmations de passages de sa déclaration du 27 décembre 1995. Le premier, elle a déclaré : « Sœur Kizito était originaire de Sovu et c’est toujours elle et sœur Gertrude qui avaient les contacts avec le chef des Interahamwe ». Peut-elle confirmer cela aujourd’hui ?

Le Président : Pouvez-vous confirmer que, lorsqu’il y avait des contacts avec le chef des Interahamwe, c’était toujours… ces contacts se passaient toujours avec sœur Gertrude et sœur Kizito ?

L’Interprète : Wavuga ko iyo har’imibonano n’Interahamwe, ko mama Gertruda na Kizito babaga bari kumwe bajya kubonana nazo ?

le témoin 152 : Njye sinigeze mbabona ngo barajyanye, ariko nzi ko bombi babaga ari nkaho baturebera.

L’Interprète : Moi, je ne les ai pas vus de mes propres yeux mais, ce que je sais, c’est que les deux étaient comme si elles étaient là pour voir pour nous.

le témoin 152 : Kuko nka sœur Kizito ndibuka ko hari ubwo yambwiye, yatubwiye, sinibuka abo twari kumwe,

L’Interprète : Car, par exemple, je me souviens que, à moi et à d’autres personnes que j’oublie, sœur Kizito nous a dit

le témoin 152 : Ko tugomba kuguma mu nzu twese bavuze ko nta numwe bazi.

L’Interprète : Que nous devions, nous toutes, rester à l’intérieur de la maison, qu’ils avaient dit qu’ils ne connaissaient personne.

le témoin 152 : Yazaga mbese akatubwira, tukamubaza uko bimeze, akadusobanulira,

L’Interprète : Elle venait nous dire : nous, on lui demandait comment la situation évoluait, et puis, elle nous expliquait,

le témoin 152 : Kubera ko nkanjye sinahavukaga kandi narimaze amezi atandatu mpageze.

L’Interprète : Car, par exemple moi, je n’étais pas originaire de là-bas et je venais de faire seulement six mois.

le témoin 152 : Ubwo rero we yashoboraga kuba wenda, yabasha kubona n’abantu azi, baza badutera, sinzi,

L’Interprète : Ainsi, il lui était possible d’identifier, notamment, des personnes qu’elle connaissait, qui venaient nous attaquer, je ne sais pas,

le témoin 152 : Kubera ko we yavukag’aho hafi.

L’Interprète : Car elle était originaire du voisinage.

le témoin 152 : Ubwo rero niyo mpamvu mvuga ko we yabaga nawe ari hafi aho ku muryango, kuko yatubwirag’amakuru.

L’Interprète : C’est pour ça que je dis qu’elle-même était là-bas tout près de la porte puisqu’elle nous donnait des informations.

Le Président : Oui.

Me. de CLETY : Dernière question, Monsieur le président, le témoin a déclaré, en 1995, ça situe un peu sa position, je dirais, à la communauté : « Actuellement encore, je suis au rang de postulante. Pour essayer de me faire comprendre, je vais faire une comparaison. Je suis un peu comme un enfant qui n’est pas au courant de ce que ses parents discutent, ni au courant des différents projets ». Peut-elle simplement confirmer ce petit passage ? Je vous remercie.

Le Président : Pouvez-vous confirmer cette déclaration que vous avez faites en 1995, cette comparaison de votre statut et celui d’un enfant qui n’est pas au courant de ce que les parents discutent et des projets qu’ils ont ?

L’Interprète : Wakwemeza biriya wavuze muri 95, bigereranya wowe w’umupostulante n’umwana utameya imigambi ababyeyi be barimo kwigaho ?

le témoin 152 : Ibyo aribyo byose, ubwo nabivuze har’ikibazo bambajije,

L’Interprète : De toutes les façons, je l’ai dit… peut-être suite à une question qui venait de m’être posée,

le témoin 152 : Ariko n’ubungubu nabasobanurira ko,

L’Interprète : Mais, même maintenant, je vous expliquerai que,

le témoin 152 : Muri monastère harimo catégories zigera kuri esheshatu.

L’Interprète : Au monastère, il y a au moins six catégories.

le témoin 152 : Njyewe narindi muri catégorie ya mbere,

L’Interprète : Moi, j’étais dans la première catégorie,

le témoin 152 : Ku buryo nshobora kuba ntazi ibyahabereye byose cyangwa décisions zafatwaga n’abayobozi.

L’Interprète : De telle sorte que je peux ne pas connaître tout ce qui se passait, certaines décisions qui étaient prises par les autorités responsables…

Le Président : Une autre question ? Maître WAHIS ?

Me. WAHIS : Oui, Monsieur le président. Une fois encore, est-ce que le témoin pourrait nous donner certaines précisions quant à l’arrestation de Gérard KABILIGI, et les suites de celle-ci ?

Le Président : Avez-vous connaissance de l’arrestation de Gérard KABILIGI ?

L’Interprète : Waba uzi ibyifatwa bya Gérard KABILIGI ?

le témoin 152 : Ntacyo mbiziho

L’Interprète : Je n’en sais rien.

Le Président : Vous connaissez Gérard KABILIGI ?

le témoin 152 : Yakoraga muri cuisine.

L’Interprète : Il travaillait à la cuisine.

Le Président : Une autre question ? Plus d’autres questions ? Les parties sont-elles d’accord pour que le témoin se retire ? Madame, confirmez-vous les déclarations que vous avez faites aujourd’hui ? Persistez-vous dans ces déclarations ?

L’Interprète : Uremera ugahamya ibyo wavuze uyu munsi ?

le témoin 152 : Ndabyemeza.

L’interprète : Je les confirme.

Le Président : La Cour vous remercie pour votre témoignage. Vous pouvez disposer de votre temps, tout en restant à la disposition de la Cour pour organiser votre retour au Rwanda.

L’Interprète : Urukiko ruragushimiye ibyo urubwiye, ushobora kwigendera, ukaba waboneka igihe cyose Urukiko rwagukenera, ngo hategurwe uburyo uzasubira mu Rwanda.