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9.1. Conseils aux jurés
Le Président : L’audience
est reprise. Vous pouvez vous asseoir. Les accusés peuvent prendre place. Mesdames
et Messieurs les jurés, comme je vous l’ai signalé en fin de journée d’hier,
nous avons aujourd’hui les réquisitions de Monsieur l’avocat général quant à
la culpabilité ou l’innocence des accusés, à propos de chacun des faits qui
leur sont reprochés dans l’arrêt de renvoi et l’acte d’accusation. Nous aurons
ensuite, pendant trois jours, les plaidoiries des parties civiles et puis, pendant
quatre jours, les plaidoiries de la défense.
Je vous demande, bien sûr, de rester attentifs, de conserver votre
objectivité, votre impartialité, comme vous l’avez fait jusqu’à présent ;
c’est à dire, pour le moment, en écoutant, de ne pas manifester votre approbation
ou votre désapprobation à propos des arguments qui vont être développés. Ne
vous étonnez pas si une des parties parle dans un sens et l’autre dans un autre
sens : je crois que toutes les parties parleront du même dossier, mais
peut-être pas des mêmes parties du dossier. Les parties interpréteront peut-être
de manière différente les divers témoignages qui ont été reçus ou les diverses
pièces qui reposent au dossier.
Vous devrez vous faire - oserais-je dire - une religion à la fin
de ces débats. Mais soyez assuré que moi, maintenant, je vais me taire. Ce sera
donc très dur pour moi mais je vais me taire, sauf s’il apparaissait que, délibérément,
l’une ou l’autre des parties cherche à vous tromper. Parce que là, je crois
qu’il entre dans mon rôle de vous faciliter la tâche, et donc d’éviter qu’on
ne vous trompe sur des questions de droit ou des questions de fait. Ça impliquerait
qu’il y ait une tromperie manifeste parce qu’en droit, par exemple, il existe
parfois aussi dans la doctrine, dans la jurisprudence, des thèses différentes.
Et là, ce n’est pas au président de la Cour d’assises à trancher la thèse en
faveur de l’une ou l’autre thèse, mais s’il y avait une tromperie manifeste
de la part de l’une ou de l’autre des parties, je me permettrais d’intervenir.
Je pense que comme d’habitude je n’aurai pas à intervenir.
Je vais donc, maintenant, Monsieur l’avocat général, vous donner
la parole pour vos réquisitions, en ce qui concerne la culpabilité ou l’innocence
des accusés. |
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