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9.8.1. Conclusions des prévenus: Vincent NTEZIMANA
Le Président : Monsieur NTEZIMANA,
vous souhaiteriez ajouter quelque chose ? Non, mais… ? Oui ?
Monsieur HIGANIRO, un petit mot, Madame MUKANGANGO et Madame MUKABUTERA également ?
Alors, je vais, compte tenu de ce qu’il y a déjà un certain temps qu’on est
occupé ici, on va suspendre l’audience pendant un quart d’heure et on reprend
à 18h15. Je demanderai à ce qu’on veille à aérer la salle pendant ce temps-là.
[Suspension d’audience]
Le Président : L’audience
est reprise. Vous pouvez vous asseoir. Les accusés peuvent prendre place. Monsieur
NTEZIMANA, levez-vous un instant. Avez-vous quelque chose à ajouter pour votre
défense ?
Vincent NTEZIMANA : C’est
difficile de trouver des mots. C’est difficile, parce que je pense au génocide,
je pense aux victimes et je pense à moi. Je sais que le génocide des victimes,
c’est plus important que moi. Je ne sais pas si cette horreur, le génocide,
pourra jamais être réparée. Il faut la justice, il faut la réconciliation. Les
vrais coupables doivent être punis. Et je vous jure, je n’ai pas fait ce dont
on m’accuse.
le témoin 25 Ndoba, je le sais, ne me croira pas. Je n’ai rien à voir dans
la mort de son frère, Pierre-Claver KARENZI. Je n’ai rien à voir dans la mort
de Madame KARENZI et des enfants KARENZI. J’aurais pu faire plus. Quand j’ai
vu le corps de Madame KARENZI, quand j’ai vu la jeune fille tuée par Innocent
NKUYUBWATSI, je ne sais pas. J’avais peur. J’ai voulu survivre comme d’autres.
Mais aujourd’hui, je pense parfois, quand je pense à Agnès et à mes enfants,
qu’il vaudrait mieux que je sois mort plutôt que d’être condamné pour des actes
que je n’ai pas commis. Mesdames, Messieurs les jurés, c’est à vous d’en juger.
Le Président : Merci. |
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