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9.6.8. Répliques de la partie civile: Maître RAMBOER
Me. RAMBOER : Est-ce qu’on
m’entend comme ça ? Monsieur le président, avant d’entamer ma réplique,
Messieurs, Mesdames les jurés, Monsieur et Madame le juge, je dois réparer un
oubli de ma plaidoirie précédente. En fin de plaidoirie, j’aurais dû déposer
la constitution de partie civile que j’ai faite au nom de Madame le témoin 101,
Madame le témoin 44 et Monsieur Charles BUTERA. On a acté cette constitution
de partie civile, je crois, mais je vais déposer la note que nous avons préparée.
Cette note a l’avantage de donner un nom aux victimes que nous représentons.
Les noms sont Chantal MUSABYEMARIMARIYA et Arnaud Crispin BUTERA, épouse et
fils de Monsieur Charles BUTERA. Ils ont comme noms Déo GATETE et Placide SEPT,
qui sont les frères de sœur Marie-Bernardette le témoin 44, 16 et 14 ans. Ils ont
comme noms Thérèse MUKABUTERA, Marie-Reine MUKABUTERA et Marcel UMPAYEMARIYA,
née en 1948 la mère, née en 1989 la petite sœur, née en 1991 l’autre petite
sœur de sœur le témoin 101. Je dépose cette pièce.
Le Président : Bien. Pas
de remarques ? Vous avez reçu communication de cette note ? Non ?
Me. RAMBOER : Cette note
a été communiquée au moment où j’ai entamé ma plaidoirie en audience. En tout
cas, je peux déposer cette note encore une fois en copie.
Le Président : Bien. Eh bien,
cette note est déposée. Votre constitution de partie civile est déjà actée.
Vous avez la parole.
Me. RAMBOER : Monsieur le
président, Madame, Monsieur le juge, Mesdames, Messieurs les jurés, à l’entrée
de cette salle, un jour, dans la file, des personnes désireuses d’entrer dans
cette salle, il y a eu ces mots terribles de la part d’un extrémiste Hutu en
voyant quelqu’un qui avait l’apparence Tutsi : « Je croyais qu’on
les avait tous jetés dans la latrine ». Il y en a, dans cette salle, qui
rêvent de terminer le travail de 1994. Il y en a, dans cette salle, qui ont
pu bénéficier des filières d’évasion d’extrémistes de luxe, ces petits avions
qui, en juillet, août, septembre, octobre 1994, partaient de l’aéroport de Goma,
pas de Ngoma, à Butare, mais de Goma, la ville jumelle de Gisenyi, au Kivu,
et qui partaient pour Nairobi au Kenya.
Monsieur REKERAHO, lui, n’a pas bénéficié de ces filières d’évasion.
Monsieur REKERAHO, lui, il a été, du mois de juillet 1994 jusqu’en septembre,
euh… jusqu’en novembre 1996, dans les camps au Kivu et puis, quand il y a eu
l’évacuation des camps sous la force, par l’assaut de la FDL, les forces de
KABILA et de KAGAME conjuguées, il a fait une longue marche à travers la forêt
équatoriale et il a échoué à Kisangani, dans le nord du Zaïre, où il a été arrêté
le 12 septembre 1997. Il a, le 14 septembre 1997 déjà, on lui a expliqué la
procédure d’aveux avec possibilité de plaider la culpabilité. Déjà à ce moment-là,
la loi qui prévoyait cette possibilité, qui était encore toute fraîche, elle
venait d’être votée et publiée au Moniteur rwandais, le 1er septembre
1997. On lui a expliqué que quelqu’un qui risquait d’être condamné à mort, qui
se trouvait dans la première catégorie des tueurs notoires, qu’à ce moment-là,
il pouvait faire une procédure d’aveux avec plaidoyer de culpabilité, mais que
ça impliquait qu’il devait s’étendre sur tous les faits que lui-même avait commis
et qu’il devait aussi s’étendre sur tous les faits qu’il connaissait et dont
il avait pris connaissance au moment de ses agissements criminels.
Monsieur REKERAHO n’a pas saisi cette perche tendue par la justice
rwandaise. Il a suivi, à ce moment-là, les mots d’ordre qui étaient donnés par
son gouvernement, son gouvernement intérimaire qui avait été reconstitué dans
les camps, qui contrôlait les camps et qui contrôlait aussi en quelque sorte,
les prisons au Rwanda. Et dans ces prisons au Rwanda, il y avait un mot d’ordre
clair et net : on ne collabore pas à la justice rwandaise. On ne se saisit
pas de la possibilité donnée de prendre la procédure d’aveux. Et il y avait
un but clair et net : ce but était d’enrayer le processus de la justice
au Rwanda, ce but était de protéger les camarades entre eux, et ce but était,
puisque les prisons étaient surpeuplées, qu’on voulait, en mettant l’accent
sur les conditions inhumaines dans ces prisons, sur les difficultés de faire
justice, sur le fait qu’il y avait la lenteur de procédure, on espérait pouvoir
arriver à une amnistie générale.
Monsieur REKERAHO est un extrémiste, doublement extrémiste :
il est un homme politique, un militant, un chef de parti et, d’autre part, il
était un tueur notoire. Il a suivi ce mot d’ordre, je dirais même avec enthousiasme
suicidaire. Et quand il s’avère quand même que malgré le fait que les dirigeants
de son mouvement politique avaient dit que le Rwanda n’allait pas oser exécuter
les condamnés à mort par peur de la réprobation internationale, quand, quand
même, en avril 1998, il y a eu 21 exécutions, les seules exécutions qu’il y
a eu jusqu’à maintenant et quand alors, suite à ces exécutions, les demandes
de procédures d’aveux pleuvent sur les bureaux des procureurs du Rwanda - 7.000
en un mois - Monsieur REKERAHO ne fait pas encore la demande de la procédure
d’aveux. Et pourtant, on l’approche, comme on l’a dit ici, de l’autre côté de
la barre, on l’approche, le 16 juin 1998, donc quelques mois après les exécutions,
au moment où les procédures d’aveux sont en cours, on l’approche de nouveau
et on lui fait de nouveau cette proposition. Il ne la saisit pas encore. Il
est approché par les enquêteurs du TPIR, à partir de février 1999. Et Monsieur
TREMBLAY dira ici, le fait remarquer aussi dans le document, le fameux rapport
secret, le contrat qui vous a été remis, Monsieur TREMBLAY dit que Monsieur
REKERAHO est très réservé, ne veut pas collaborer, il ne veut pas reconnaître
sa participation au génocide. Et quand même, à un certain moment, il va basculer.
Il va basculer, dit Monsieur TREMBLAY, au moment qu’il lit la déclaration faite
par sœur Gertrude, au moment de sa demande d’asile. Et il bascule pourquoi ?
Parce que dans cette demande d’asile, et vous allez relire le texte, je vous
recommande du relire lors de votre délibéré, le relire aussi parce que vous
voyez cette version donc tout à fait tronquée, donnée par sœur Gertrude, des
événements et ça montre aussi sa duplicité. On a ergoté beaucoup sur la duplicité
de REKERAHO, la duplicité de RUSANGANWA. Vous constaterez la duplicité de sœur
Gertrude.
Et il y une chose qui n’a pas été acceptée par REKERAHO. Lui qui
se vantait et qui s’est vanté devant le Conseil de guerre d’avoir sauvé les
sœurs de Sovu, il n’a pas accepté que dans cet acte déposé au dossier, dans
ce produit du terroir de Maredsous et de Maredret, que dans cet acte, on lui
donne le mauvais rôle, le rôle de chef des miliciens qui venait menacer et tuer,
et qu’on donnait à RUSANGANWA le beau rôle, le voisin qui a protégé le couvent.
Et à trois reprises, on parle de RUSANGANWA, le voisin qui a protégé le couvent,
qui, chaque fois, a fait des interventions afin que le couvent et les sœurs
soient protégés. Lui, REKERAHO, le grand protecteur des sœurs de Sovu, celui
qui avait conclu une alliance objective avec sœur Kizito et avec sœur Gertrude,
lui, il est trahi par ses complices et il ne l’accepte pas. Il ne l’accepte
pas et il se met à table. Il se met à table et il en résulte une déclaration
très, très élaborée, très détaillée de 56 pages, déclaration qui gêne, mais
qui gêne énormément la défense de sœur Gertrude et de sœur Kizito, mais surtout
de sœur Gertrude. Pourquoi ? Parce que justement, c’est cette déclaration-là
qui permet d’emboîter les pièces du puzzle. C’est cette déclaration-là qui donne
la trame, le lien des événements. Nous avons les approches différentes, les
approches à partir des déclarations des témoins sœurs. Nous avons les approches
à partir des déclarations des témoins rescapés. Nous avons des déclarations
à partir d’autres témoins comme la femme du bourgmestre et puis, il y a cette
déclaration faite par REKERAHO, qui est le tableau qui réunit tous les éléments
et qui brosse le récit terrible des événements de Sovu. Et, bien sûr, ça gêne
énormément et ça gêne aussi parce qu’il y a énormément de précisions qui permettent
de mieux comprendre, mieux comprendre ce qui s’est passé et mieux comprendre
aussi cette implication des sœurs, de celles qui doivent aimer l’autre, de celles
qui doivent respecter le précepte de la Bible « Tu ne tueras point ».
Voilà que nous avons cette déclaration. Et on va s’acharner, on va
s’acharner sur ces déclarations et dire : C’est une déclaration qui est
tronquée. Donc, en réalité, TREMBLAY a fait dire à REKERAHO, a fait dire que
sœur Kizito et sœur Gertrude étaient, elles aussi, responsables de la mise à
feu du garage, et s’il ne l’avait pas dit, il n’aurait pas eu cette chance énorme
de pouvoir partir à Arusha, qui impliquait autant d’avantages. On a fait un
fameux contrat. On a parlé de ce marché de dupes. Prenons le texte, prenons
le texte, vous l’avez. Lisons ce texte. C’est un contrat tel que, partout dans
les pays anglophones, on le pratique devant les juridictions pénales et vous
verrez et vous avez vu déjà à la télévision ces négociations qui se font dans
ces films qui traitent des procès en Amérique ou en Angleterre, ces négociations
qui se font entre le Ministère public et l’accusé. On appelle ça le « Legal
Bargaining », la négociation légale. Le marché juridique, lui, c’est pratique
courante dans tous les pays anglophones, c’est aussi pratique courante à Arusha
où on applique la procédure des pays anglophones.
Alors, à quoi est-ce que Monsieur REKERAHO Emmanuel s’engage ?
Il s’engage à enregistrer un plaidoyer de culpabilité aux accusations portées
dans le dossier du monastère de Sovu. Ça veut dire qu’il s’engage à reconnaître
sa propre culpabilité. Il s’engage à révéler tout ce qu’il sait aux enquêteurs
et procureurs du TPIR assignés au dossier relatif auquel il a participé. Il
s’engage à donner un maximum d’informations pour qu’on puisse avoir une vue
complète de l’ensemble des faits. Il s’engage à indiquer le, ou les, endroits
où se trouve tout élément de preuve et, si nécessaire, accompagner des enquêteurs
sur les lieux, et il s’engage à témoigner aussi souvent que possible, aussi
souvent que requis, relativement aux faits révélés aux enquêteurs. Et donc,
il s’engage à une collaboration parfaite avec les enquêteurs et il s’engage
aussi à donner tous les éléments qui concernent sa propre culpabilité mais aussi
la culpabilité des autres. Il s’engage donc effectivement, à charger tous ceux
ou celles qui sont coupables de faits commis à Sovu ou dans les alentours de
Sovu, puisque lui, il n’est pas uniquement un homme qui a sévi à Sovu, il a
sévi à Butare, il a sévi dans l’autre couvent des bénédictins. Donc, il s’engage
à faire des déclarations complètes et concernant ses propres méfaits, et concernant
les méfaits des autres. Et ça, c’est le contrat, c’est le contrat de donner
la version complète.
Et alors ? Il la donne, il la donne après un certain temps seulement,
il collabore après un certain temps et entre-temps, on a déjà entendu mais pas
mal de témoins et Monsieur TREMBLAY connaît déjà ce qui s’est passé à Sovu,
a une vue de ce qui s’est passé à Sovu. Et alors, bien sûr, il doit aussi s’expliquer
sur les accusations portées contre les sœurs en ce qui concerne l’incendie du
garage. Et la version qu’il donnera de ces faits est une version qui est différente,
qui n’est pas la même que celle qui est donnée par les rescapés. Et moi, personnellement,
je privilégie cette version. Je crois que c’est celle-là qui est la vraie, celle
où on constate qu’il n’y a plus d’essence au moment où REKERAHO arrive et qu’alors,
REKERAHO dit : « Je sais où trouver l’essence ». Et qu’alors,
il envoie un milicien chercher cette essence auprès des sœurs et qu’alors, le
milicien revient, lui, porteur des deux bidons, deux grands bidons, un bidon
jaune de 20 litres, en plastique, et un bidon en métal, aussi de 20 litres
et qu’alors, les sœurs suivent, que les sœurs assistent au moment de la remise
de cette essence à un autre milicien qui va essayer de mettre le feu au garage
et que par après, les sœurs partent après avoir été remerciées par REKERAHO.
Je crois que là, je crois que là, ça c’est le déroulement exact de ce qui s’est
passé à ce moment-là, du massacre de Sovu.
Voilà, voilà cette déclaration qui est faite pendant 56 pages, avec
cet élément extrêmement précis, extrêmement poignant, et qui doit emporter votre
conviction.
Il est vrai que par après, REKERAHO reviendra en quelque sorte sur
cette déclaration. D’abord ou plutôt, il ne reviendra pas sur cette version,
il va en gommer une partie. Quand il est entendu par le juge d’instruction,
le 1er mars 2000, il fait une déclaration identique, en long et en
large, identique à celle faite à Monsieur TREMBLAY, y compris les réunions,
y compris la voiture qui a été remise avant le massacre, avant le 21 avril.
Mais il gomme, il gomme la participation des sœurs à la mise à feu du garage.
Il voit, il parle uniquement de NYUNDO, de la première tentative, NYUNDO qui
n’avait plus d’essence et qui donc s’adresse à REKERAHO, revient de l’autre
côté, et alors, il ne parle plus de la deuxième intervention. Et il s’explique
un peu auprès du juge d’instruction pourquoi, pourquoi qu’il a un problème.
Et voilà le problème qu’il a : il explique en réalité au juge d’instruction
qu’il ne faut pas charger Kizito et Gertrude, qu’il ne veut pas de mal à Kizito
et Gertrude parce qu’en réalité, il y a des coupables, des plus grands coupables.
Il y a des plus grands coupables, notamment, les plus grands coupables qui sont
en liberté, qui ont même des beaux postes. Il parle d’un général le témoin 27 et
d’un autre militaire, d’autres personnes. HATEGEKIMANA Cyriaque, je ne le connais
pas, je ne sais pas où il est. Mais donc, lui, il le sait, il parle d’une personne
qui a participé au génocide et qui est en liberté et qui n’est pas poursuivie.
Et puis, c’est un homme politique, c’est un militant, un militant extrémiste.
Il parle aussi de ceux qui sont aussi responsables du génocide, qui sont les
Américains, qui sont les Belges. Il dit alors : « Pourquoi charger
Kizito et Gertrude ? ». Il a en quelque sorte un élan, un sursaut
de loyauté vis-à-vis de ces anciens complices. Et au moment que le juge d’instruction
revient avec ses déclarations faites devant TREMBLAY, il revient avec TREMBLAY,
alors, à ce moment-là, il est de nouveau l’homme résigné et il reprend les déclarations
telles qu’il les a faites auparavant.
Monsieur REKERAHO aura encore, par après, des autres sursauts d’humeur.
Il aura encore des sursauts d’humeur au moment que Monsieur HAQUIN du « Soir »,
le visite à Kigali et qui a un entretien avec lui, à l’auditorat militaire à
Kigali. On a fait grand cas de ces soi-disant rétractations qui, en soi, sont
tout à fait ridicules. C’est vraiment, donc, je dirais, se moquer du journaliste
qui était avec lui. Il a dit : « African Rights dit que j’ai avoué
que les sœurs Gertrude et Kizito m’ont aidé à tuer les Tutsi. C’est un mensonge
puisque je n’ai jamais rencontré personne d’African Rights ». Monsieur
HAQUIN prend tout de suite contact avec African Rights où il rencontre une Odette
MUKASAKA. Elle dit : « Mais enfin, j’ai vu ce Monsieur pendant plusieurs
journées, à l’auditorat ; il a fait des aveux l’an dernier, ça a été publié
dans African Rights et c’est même moi qui ai tiré la photo dans la cour ».
Il va faire une autre déclaration aussi fantaisiste à Monsieur HAQUIN :
« Quand on a mis le feu au garage, je buvais une bière à 20 m du monastère,
je n’ai jamais aidé. Les deux sœurs sont venues me saluer. Nous devions nous
défendre contre les Tutsi parce que certains avaient des grenades et des fusils.
Ils ont tué des Hutu. C’est au monastère que je dois donner un bidon d’essence
en plastique jaune mais c’était pour mettre dans ma voiture ». Il nie ici
ce qu’il a avoué pas seulement à TREMBLAY, ce qu’il a avoué devant le juge d’instruction,
mais aussi ce qu’il a avoué devant le Conseil de guerre à Kigali, notamment
sa participation aux tueries à Sovu.
Mesdames, Messieurs les jurés, reprenez les déclarations faites par
REKERAHO. Reprenez ces déclarations détaillées, précises, et vous vous souviendrez
que ces déclarations ont été faites au moment qu’il a fait un contrat avec le
TPIR pour pouvoir y aller, et que ce contrat qui avait des avantages pour lui,
les avantages qui ont été expliqués par la défense, que ce contrat n’allait
tenir qu’à condition qu’il dise tout ce qu’il savait sur Sovu. C’est ce qu’il
a fait à ce moment-là. D’ailleurs, il l’a confirmé devant le juge d’instruction
au moment même qu’il n’avait plus aucun intérêt à tronquer la vérité, à dire
ce qu’on aimait entendre, à dire ce qu’on lui suggérait, notamment au moment
qu’il a été entendu par le juge d’instruction, en mars 2000, il était déjà condamné
à mort.
La défense…
Le Président : Maître RAMBOER,
je vous signale que vos confrères avaient dit que vous en aviez pour un quart
d’heure, vous en êtes à 25 minutes. Si tout le monde ne respecte pas son délai
de parole, on n’en finira pas.
Me RAMBOER : Je vais justement
terminer, Monsieur le président, si vous me permettez…
Le Président : Oui.
Me RAMBOER : Voilà, je crois
que je peux terminer en répliquant à un autre élément concernant les faits relevés
par Monsieur REKERAHO, autre élément mis en avant par la défense. On a mis en
avant que lors de son procès à Kigali qu’il n’a pas parlé de l’incendie du garage.
C’est vrai qu’il n’en a pas parlé. Il n’en a pas parlé parce qu’il n’était pas
interrogé sur la participation des sœurs. A ce moment-là, c’était lui qui était
mis en cause sur ce que lui avait fait à Sovu. Et en réalité donc, il est très
curieux, mais donc, devant le Conseil de guerre à Kigali, la seule chose qu’il
fait comme aveux c’est Sovu, c’est la répétition des aveux qu’il a déjà faits
vis-à-vis de TREMBLAY. Mais quand on lui pose des autres questions plus précises
sur ses participations à des réunions, des réunions où on a incité à la haine
ethnique Tutsi, il va commencer à parler d’une réunion, une réunion du 20 avril
qu’il a eue avec Monsieur RUSANGANWA qui revenait de la préfecture, réunion
du 20 avril qu’ils ont eue ensemble, avec les sœurs Gertrude et Kizito.
On a parlé du procès fait à Kigali. Mais cet élément-là, vous n’avez
pas entendu que la défense a rappelé cet élément du procès de Kigali où Monsieur
REKERAHO confirme cette fameuse réunion, où Monsieur RUSANGANWA est venu avec
les instructions données par le nouveau préfet pour commencer ce qu’il y avait
à faire dans la région, notamment le grand travail de nettoyage.
J’ai dit et je vous remercie.
Le Président : Merci, Maître
RAMBOER. Monsieur le greffier me fait remarquer que le 29 mai, vous aviez
seulement étendu votre constitution de partie civile en faveur de Monsieur BUTERA
et Madame le témoin 44 contre Monsieur NTEZIMANA et HIGANIRO, alors que la note
que vous déposez ou les conclusions que vous déposez, concernent également une
constitution de partie civile du témoin 101, contre les quatre accusés.
Me. RAMBOER : Je l’ai signalé,
Monsieur le président, mais…
Le Président : Alors, y a-t-il
des observations en ce qui concerne cette constitution de partie civile du témoin 101
Régine ?
Me. EVRARD : Monsieur le
président, nous ferons, je pense, les observations au moment où les débats sur
les intérêts civils se dérouleront.
Le Président : Bien. Alors,
il vous est donné acte de cette constitution de partie civile du témoin 101,
contre les quatre accusés.
Me. RAMBOER : Je vous remercie.
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