14.1.6. Planning d’audience: 11 mai 2001
Le Greffier : La Cour.
Le Président : L’audience
est reprise. Vous pouvez vous asseoir. Les accusés peuvent prendre place. Je
crois qu’on a distribué aux parties une demande qui avait été faite par Maître
VANDERBECK, copie. C’est une demande adressée au président mais dans la mesure
où ça a été remis en audience publique, il est normal qu’on vous distribue cette
pièce. Ne vous étonnez pas si vous n’avez pas encore eu lecture de la demande,
il faut que ça se rédige de manière un peu particulière, donc ce sera fait,
il y aura une suite à cette demande. Alors, pour la suite des opérations, de
manière à ce qu’on puisse prendre contact avec les personnes qui étaient convoquées
lundi euh… et qui devront être… ne pourront pas être entendues lundi, puisque
lundi, nous entendrons les religieuses venues du Rwanda. Monsieur l’avocat général
semble être disposé à renoncer à l’audition de Madame DE TEMMERMAN. Les autres
parties renoncent-elles aussi à cette audition ? Bien. Alors, les parties
renoncent à l’audition de Madame DE TEMMERMAN. Qu’en est-il en ce qui concerne
Monsieur NSANZUWERA François ? On renonce, on ne renonce pas ? On
ne renonce pas. Monsieur GUICHAOUA ?
Me. GILLET : Monsieur
le président, pour ces deux témoins-là, est-ce qu’il ne serait pas possible
de les ajourner provisoirement pour nous permettre de réfléchir un peu pendant
le week-end ? On est vraiment sérieusement en train d’examiner si on peut
renoncer.
Le Président : On renonce
ou on ne renonce pas. Le problème, c’est que ces gens, s’ils arrivent lundi,
si moi, je ne les décommande pas, on va de toute façon les renvoyer parce qu’on
n’aura pas le temps lundi.
Me. GILLET : Oui, mais ils
peuvent être ajournés comme on a fait pour d’autres témoins. On peut, dès aujourd’hui,
les ajourner et leur dire de ne pas venir lundi.
Le Président : De ne pas
venir lundi, oui.
Me. GILLET : Ça, en
tout cas.
Le Président : D’accord,
ça va. Autre problème, je souhaiterais savoir qui a ouvert une enveloppe contenant
des documents couverts par le secret professionnel.
Me. HIRSCH : Monsieur le président, c’est moi.
Le Président : Bien.
Me. HIRSCH : Mais, permettez-moi
de vous expliquer. Il n’était pas écrit que c’était couvert par le secret professionnel.
Monsieur l’huissier était à côté de nous et quand j’ai vu que c’était une lettre
adressée à un avocat, j’ai immédiatement demandé à Monsieur l’huissier de prendre
contact avec vous pour… pour vous demander si on avait accès à cette pièce ou
pas. Il n’était rien écrit sur l’enveloppe.
Le Président : Vous êtes
sûre qu’il n’est pas mis qu’il s’agissait de correspondance entre un accusé
et son avocat ?
Me. HIRSCH : Monsieur le
président, il y a toute une série de pièces qui étaient fermées et auxquelles
nous avons eu accès. Tout était dans les mêmes conditions.
Me. LARDINOIS : Monsieur
le président, j’en porte également la responsabilité. Rien n’était sur l’enveloppe.
Me. HIRSCH : Et dès que j’ai
vu qu’il s’agissait d’un courrier avec un avocat, j’ai immédiatement demandé
si nous avions accès à ces pièces ou pas. Et je pense que Monsieur le greffier
vous a…
Le Président : Après avoir
ouvert l’enveloppe ?
Me. HIRSCH : Mais, je ne
l’ai vu qu’en l’ouvrant, Monsieur le président. Il… il suffit…
Le Président : Il n’y a pas
de description sur l’enveloppe sur son contenu ?
Me. HIRSCH : Non, Monsieur
le président ! Non !
Le Président : Monsieur l’huissier,
vous voulez bien me donner l’enveloppe ?
Me. HIRSCH : Monsieur le
président, vous… en… ça s’est passé dans un moment où j’ai demandé immédiatement
qu’on vous… qu’on vous en informe et j’en ai parlé à Monsieur le greffier qui
n’est… qui n’est… qui n’est pas vous. Je vous signale d’ailleurs, Monsieur
le président, que toutes les enveloppes se présentaient de la même manière,
toutes. Si vous voulez, on peut vous aider, hein.
Le Président : Moi, je vois
que sur l’inventaire, il est indiqué : « Une enveloppe scellée contenant :
1) Note confidentielle n° 2 à Maître DERWA, non signée + lettre d’accompagnement.
2) Note confidentielle n° 3 à Maître DERWA, non signée. 3) Note confidentielle
n° 4 à Maître DERWA, non signée. 4) Le PV n° 29132 relatif à l’analyse de ces
notes. 5) Le PV n° 30556 d’audition de HIGANIRO relatif à ces notes ».
Me. HIRSCH : Monsieur le
président, je vais vous montrer une autre enveloppe, qui est scellée de la même
manière que toutes celles que nous avons ouvertes, et c’est vrai qu’on n’a pas
chaque fois regardé ce qui était écrit dessus parce qu’on a, en fait, ouvert
toutes les enveloppes. C’est en voyant le contenu de cette enveloppe que j’en
ai référé immédiatement à Monsieur le greffier par l’intermédiaire de Monsieur
l’huissier, donc, je n’ai pas lu le contenu de cette enveloppe mais je vous
montre ici un document qui était scellé de la même manière, que nous n’avons
pas ouvert, et qui n’est pas confidentiel. Il s’agit donc d’une erreur dont
nous nous sommes aperçus immédiatement et nous vous avons fait référence immédiatement.
Le Président : Bien.
Me. HIRSCH : Vous voulez
bien montrer celle-ci à Monsieur le président.
Le Président : La seule différence,
voyez-vous, c’est que sur le pli de l’enveloppe, il n’y a pas de signature,
contrairement à celle-ci.
Me. HIRSCH : Monsieur le
président, nous avions dix minutes pour examiner cela à l’interruption, et nous
avons ouvert par mégarde une enveloppe couverte par le secret professionnel,
mais ça n’a aucune conséquence.
Le Président : C’est vous
qui le dites.
Me. HIRSCH : Je ne sais pas
si les avocats de Monsieur HIGANIRO souhaitent faire un incident à cet égard ?
Me. EVRARD : Monsieur
le président, nous ne souhaitons pas, absolument pas, faire un incident à ce
sujet. Nous ignorions d’ailleurs la chose. Mais je suppose que dans la mesure
où cela a été fait, les parties civiles auront le bon goût de ne pas faire état
du contenu de ces pièces.
Le Président : Une autre
question est de savoir si Monsieur HIGANIRO souhaite que ces pièces soient disponibles
parce que ça, ça dépend de lui.
Me. HIRSCH : On peut aussi
bien les brûler, alors personne n’en aura jamais connaissance .
Me. EVRARD : Monsieur
le président, Monsieur HIGANIRO me fait savoir qu’il ne souhaite pas du tout
qu’il soit fait état de ces pièces. Elles sont couvertes par le secret professionnel
et donc, il n’y a pas à sortir de là.
Le Président : Bien. Alors,
nous allons acter au procès-verbal d’audience que : « A la demande
du président de savoir qui avait procédé à l’ouverture de l’enveloppe portant
le numéro de dépôt au greffe 9397/95, Maître HIRSCH a répondu que c’était elle
qui avait procédé à cette ouverture et que, constatant qu’il s’agissait de pièces
qui pouvaient être couvertes par le secret professionnel, elle n’en avait pas
pris connaissance. Les conseils de Monsieur HIGANIRO, Maître EVRARD et Maître
CUYKENS, indiquent ne pas souhaiter faire un incident à ce propos. Sur interpellation
du président, Monsieur HIGANIRO indique que, s’agissant de pièces confidentielles,
il ne souhaite pas qu’il en soit fait état ».
Me. LARDINOIS : …mettre également
sur le PV : « J’estime porter également la responsabilité, avec Maître
HIRSCH, puisque j’étais présent à ce moment-là ».
Le Président : « Maître
LARDINOIS indique assumer avec Maître HIRSCH la responsabilité de l’ouverture
de l’enveloppe, étant présent à ce moment-là ». |