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Instruction d’audience V. Ntezimana Lecture déclarations de témoins par président compte rendu intégral du procès
Procès > Instruction d’audience V. Ntezimana > Lecture déclarations de témoins par président > G. Hategekiman
1. le témoin 119 2. le témoin 53 3. le témoin 91 4. le témoin 129 5. Commentaires défense V. Ntezimana 6. F. Kikabo 7. le témoin 76 et commentaires partie civile, défense de V. Ntezimana 8. J.M.V. le témoin 142 et commentaires défense de V. Ntezimana 9. le témoin 5 10. G. Hategekiman 11. A. Rutibabarir 12. le témoin 63 13. le témoin 107
 

6.4.10. Lecture de déclarations par le président: le témoin 34

Le Président : C’est, là aussi, non pas une déclaration, mais une attestation. Ce sont des documents qui se trouvaient dans ceux saisis chez Monsieur le témoin 144, si mes souvenirs sont bons, puisqu’on a saisi le dossier d’enquête du professeur le témoin 144. L’enquête dont vous vous souvenez qu’il a contacté des tas de personnes par téléphone. Alors, cette attestation dit ceci.

« A qui de droit, je soussigné HATEGEKIMANA Gabriel, atteste avoir personnellement assisté à une dispute entre NTEZIMANA Vincent, professeur à l’université nationale du Rwanda (UNR), faculté des sciences, campus de Butare, et deux à trois agents, cadres et professeurs au même campus. Cela s’est passé au mois de février ou mars 1993, à la maison d’accueil du campus, au cours de la soirée. Cette maison est un lieu de rencontres pour les professeurs et cadres de l’UNR. La dispute était à coloration politique. A ce moment, Vincent NTEZIMANA était encore membre du Mouvement Démocratique Républicain (MDR), principal parti d’opposition au régime du président le témoin 32. Ses adversaires étaient tous du MRND, Mouvement Révolutionnaire National pour le Développement et la Démocratie, parti du président de la République. Ceux-ci s’en sont pris verbalement, mais violemment, à Vincent parce qu’ils lui reprochaient d’être membre d’un parti d’opposition, celle-ci étant… - simplifiée ? fustigée ? C’est manuscrit donc, et comme je ne suis pas pharmacien, je ne sais pas lire toutes les écritures - … fustigée par eux de complice au FPR, des Inkotanyi.

Ils lui en voulaient particulièrement, d’autant plus qu’étant du Nord comme eux, et surtout de Gisenyi, il les avait trahis en ne se faisant pas membre du MRND (MRNDD apparemment) ou de la CDR, Coalisation pour la Défense de la République. Vincent leur répliquait en disant qu’il était contre le régime pour des raisons qu’il a toujours exprimées : démocratie, lutte contre la corruption et le régionalisme ethnisme. Les personnes présentes craignant que la situation ne se dégrade, ont essayé de séparer les protagonistes, ce qui fut fait. N’étant pas sûr de l’époque exacte où cette dispute a éclaté, je confirme toutefois ce qui s’y est passé. La dispute a duré facilement une heure et plus. » 

Cette attestation est datée du 17 octobre 1994, à l’époque des faits.

PS : j’étais directeur du service des étudiants à l’UNR, campus de Butare, fonction que j’ai exercée jusqu’à l’éclatement de la guerre civile. J’ai aussi visionné la cassette vidéo sur le débat auquel Vincent NTEZIMANA a participé à la RTBF, représentant l’opposition. »

Des commentaires, des remarques ? Eh bien, je crois qu’on va en rester là pour aujourd’hui. Bien, donc, on va essayer, pour demain, de recontacter, si c’est possible, Monsieur NSANZUWERA de manière à ce qu’il se présente plutôt le matin que l’après-midi. Le matin, nous aurons, pour autant qu’il vienne, Monsieur le témoin, je crois. Donc, éventuellement Monsieur NSANZUWERA. Après-midi, Messieurs GUICHAOUA, le témoin 105 et le témoin 89, s’ils ont été touchés, puisqu’ils s’étaient présentés lors de leur première convocation, on n’avait pas eu le temps de les entendre cette fois-là. On leur avait envoyé une seconde convocation, mais on n’est pas sûr que la seconde ils l’aient reçue, donc, nous verrons s’ils se présentent demain. Je vais vous souhaiter…

Me. JASPIS : Monsieur le président, je voulais vous demander : est-ce que vous souhaitez acter des constitutions de parties civiles, demain ou lundi ? On peut peut-être réserver un moment pour faire ça.

Le Président : Ah, les constitutions de parties civiles, il y en a qui sont déjà faites. Maintenant, s’il y en a qui doivent être étendues. Il serait d’ailleurs peut-être souhaitable, là, je m’adresse particulièrement aux parties civiles, dans la mesure où certains des faits qui sont reprochés aux accusés, sont des faits relativement généraux, un nombre indéterminé de personnes dont l’identité n’a pas pu être… que l’on précise, que les parties civiles précisent quelles seraient, à leur estime, les victimes pour lesquelles elles réclameraient des dommages et intérêts, pour autant que ce ne soient pas des victimes qui sont nommément indiquées dans l’arrêt de renvoi et l’acte d’accusation. Ça va jusqu’à un point tel que, si je ne me trompe, certaines des personnes qui sont venues témoigner, qui sont des rescapées, et qui pourraient peut-être être considérées comme étant des victimes d’une tentative d’homicide, ne figurent pas comme telles dans les victimes identifiées dans l’arrêt de renvoi. Et donc, il serait sans doute utile que les parties civiles s’expliquent à ce sujet et demandent éventuellement au président que, dans la formulation des questions qui seront posées au jury, il y ait peut-être des précisions qui soient données par rapport, notamment, à la question d’ordre général, enfin, à la question qui porte sur des faits de tentative ou d’homicide ou de tentative d’homicide concernant un nombre indéterminé de personnes non identifiées. Oui ?

Me. JASPIS : Dans cette mesure-là, est-ce que vous pouvez les recevoir lundi, s’il vous plaît ?

Le Président : Je pense que nous aurons la possibilité de recevoir les constitutions de parties civiles ou les extensions de parties civiles, lundi, oui.

Me. JASPIS : Merci.

Le Président : Bien. Je vous souhaite un bon retour, une bonne soirée. A demain, 9h.