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6.4.12. Lecture de déclarations par le président: Anastase le témoin 63
Le Président : Alors, le témoin 63
Anastase, concerne toujours le cas de Monsieur NTEZIMANA. Il est entendu par
la police judiciaire, le 11 avril 1996.
« Je suis en Belgique depuis le mois d’octobre 1989 et, par
conséquent, je ne me trouvais pas dans mon pays au moment des événements. J’ai
effectué les études de santé publique auprès de l’UCL de Woluwé. J’ai cependant
habité durant une année sur le site de Louvain-la-Neuve. Lorsque je suis arrivé
à Louvain-la-Neuve, j’ai connu le nommé NTEZIMANA Vincent qui habitait l’immeuble
voisin. Comme je venais de débarquer et qu’il était Rwandais, je suis sorti
à plusieurs reprises avec l’intéressé. Je précise à votre demande, qu’avant
les événements de 1990 au Rwanda, il n’y avait pas de réunions bien organisées
par les étudiants rwandais, ce n’est que fin de l’année 1990 qu’un cercle a
été créé.
Je sais qu’avec la création du multipartisme,
NTEZIMANA a adhéré dans un premier temps au MDR. Je ne suis inscrit dans aucun
parti politique rwandais. Je me rappelle qu’un soir, NTEZIMANA et un certain
le témoin 97 sont venus à mon domicile pour me présenter les avantages de
leur parti, soit le MDR. Malgré leurs arguments assez convaincants, je n’ai
pas adhéré à leur parti. Par conséquent, je n’ai jamais assisté à une réunion
politique du MDR à l’exception d’une seule fois. C’était lors de la venue d’une
délégation qui venait tout droit du Rwanda.
Vous faites appel à ma mémoire concernant une
réunion qui aurait été tenue au centre des étudiants étrangers de Louvain-la-Neuve,
durant laquelle NTEZIMANA aurait proposé une solution au problème Tutsi. Je
me souviens effectivement avoir participé à cette réunion. Il s’agissait de
réunir tous les étudiants rwandais et de discuter, tous ensemble, sur ce qui
venait de se passer au Rwanda, soit le début de la guerre de 1990. La réunion
à laquelle je fais allusion est celle où il a été décidé de créer la communauté
des étudiants rwandais en Belgique.
Durant celle-ci, je ne me souviens pas que NTEZIMANA
ait pris la parole devant l’assemblée. De toute façon, s’il avait tenu des propos
concernant l’achat de machettes et son mode de financement, je m’en souviendrais
certainement. Je dois également dire que je n’ai pas la prétention d’affirmer
que j’ai participé à toutes les réunions éventuelles ayant eu lieu à ce moment-là.
La réunion à laquelle j’ai participé et dont question supra, était présidée
par le nommé NGABOYAMAHINA Papias. Il n’était pas seul à faire face à l’assemblée,
il y avait aussi un certain NSABIMANA Alexis.
En ce qui concerne NTEZIMANA, il était de la région
de Gisenyi et moi, je venais de Kibungo. Dans certains cas, le contact entre
les gens du Nord et du Sud n’est pas toujours spontané. Dans mon cas, avec NTEZIMANA,
je me suis pris d’amitié. Lors des conversations que j’avais avec l’intéressé,
il m’a dit qu’en tant qu’habitant de la région du pouvoir, il n’avait jamais
participé à l’animation, c’est-à-dire la participation à des chants glorifiant
le président le témoin 32. Il n’était pas toujours d’accord avec les partisans
du MRND.
En novembre 1990, je suis parti habiter à Woluwé
pour poursuivre mes études, et je n’ai plus rencontré NTEZIMANA Vincent que
sporadiquement. Il venait chez moi avec sa famille, et il m’arrivait aussi de
me rendre chez lui avec ma famille. J’ai eu l’occasion de rencontrer NTEZIMANA
lors de son retour en Belgique. J’avais appris qu’une liste de neuf personnes
accusées de génocide, circulait, et je lui ai posé franchement la question de
savoir s’il figurait sur cette liste et il m’a répondu affirmativement. Il m’a
dit que c’étaient des choses que l’on inventait sur son compte. Je n’ai jamais
vu cette liste en question ». |
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