6.3.3. Audition des témoins: le témoin 125
Le Président : Bien,
avant de faire une suspension je crois que nous allons quand même entendre Monsieur
le témoin 125.
Le Président : Je peux demander le silence dans
la salle, s'il vous plaît.
Le Président : Monsieur,
quels sont vos nom et prénom ?
le témoin 125 : le témoin 125.
Le Président : Quel
âge avez-vous ?
le témoin 125 : 58
ans.
Le Président : Quelle
est votre profession ?
le témoin 125 : Prêtre.
Le Président : Dans
quelle commune êtes-vous domicilié ?
le témoin 125 : Nyakizu.
Le Président : Au
Rwanda ?
le témoin 125 : Au Rwanda.
Le Président : Connaissiez-vous
les accusés Monsieur NTEZIMANA, Monsieur HIGANIRO, Mesdames MUKANGANGO
et MUKABUTERA avant les faits qui leur sont reprochés, c'est-à-dire en gros,
avant le mois d'avril 1994.
le témoin 125 : Pour
Monsieur NTEZIMANA je l'ai connu à partir d'une date bien précise, le 28 avril
94.
Le Président : le 28 avril 94.
le témoin 125 : Monsieur
HIGANIRO je l'ai connu quand j'étais dans l'enseignement, il était secrétaire
général du ministère de l'éducation et des fois nous avons été à des réunions
ensemble.
Le Président : Oui.
le témoin 125 : Je
l'ai vu…
Le Président : Oui,
ne donnez pas de détail, je vous demande simplement si vous le connaissiez avant
les faits ou pas.
le témoin 125 : Oui,
je savais qu'il était dans la ville de Butare où j'étais moi-même.
Le Président : Et
les deux religieuses, les connaissiez-vous ?
le témoin 125 : Je
les connaissais dans leur monastère.
Le Président : C'est
ça. Vous n'êtes pas de la famille des accusés ?
le témoin 125 : Non.
Le Président : Vous
n'êtes pas de la famille des parties civiles ?
le témoin 125 : Non.
Le Président : Vous
ne travaillez pas pour les accusés ou pour les parties civiles.
le témoin 125 : Qu'est-ce
que cela veut dire ?
Le Président : Vous
n'avez pas un lien de contrat de travail pour les accusés ou pour les parties
civiles ?
le témoin 125 : Non,
non, non.
Le Président : Je
vais vous demander de bien vouloir lever la main droite et de prononcer le serment
de témoin.
le témoin 125 : Je
jure de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité et rien que
la vérité.
Le Président : Je
vous remercie. Asseyez-vous. Monsieur le témoin 125, vous êtes ici essentiellement
pour témoigner de ce que vous savez à propos de la mort de Pierre KARENZI. Je
crois qu'en ce qui concerne la mort de Pierre KARENZI lui-même, vous ne savez
rien ou pas grand-chose, si ce n'est peut-être de l'avoir apprise, mais vous
n'en avez pas été témoin. Mais ce qui nous intéresse également c'est de savoir
ce que vous savez d'un des fils de Monsieur KARENZI, c'est Malik. Il semble
que vous ayez, après avoir appris en ville, à Butare, le décès de Pierre KARENZI,
que vous ayez, une ou deux semaines plus tard, rencontré Malik. Vous pouvez
rappeler l'endroit où vous l'avez rencontré ?
le témoin 125 : Oui.
C'est dans le couvent des pères carmes, où j'avais la responsabilité des sœurs
clarisse qui étaient logées dans ce bâtiment au moment où elles se déplaçaient,
fuyant la guerre.
Le Président : Ce
couvent se situe où ? Est-ce que c'est près de Butare, est-ce que c'est
dans Butare ?
le témoin 125 : C'est
dans Butare, sur la colline de Buye. Et, une fois la sœur responsable me présente
deux jeunes gens et j'ai immédiatement connu le fils KARENZI, Pierre.
Le Président : Est-ce
que Malik était blessé quand vous l'avez rencontré ?
le témoin 125 : Oui,
j'ai parlé au garçon, il m'a dit qu'on les a… disons les a fait sortir d’où
ils se cachaient dans le couvent des benebikira et au lieu des massacres, lui,
il s'est protégé de la main et alors on lui avait cassé la paume de la main.
Et, il m'a dit qu'il voulait aller chez lui pour chercher un habit parce que
l'autre était sali. Je lui ai dit que non, que ce n'est pas possible, qu'il
devait bien rester là en place et j'ai dit aux sœurs qu'il faut bien garder
ce garçon, lui donner une couverture, lui donner de la nourriture mais qu'en
tout cas, il ne doit pas apparaître. Et que j'allais lui apporter des habits.
Et deux jours après, quand je suis retourné dans le couvent, on m'a dit que
le garçon n'était plus là. Alors, quelques jours après, on m'a appris que le
garçon effectivement s'est rendu dans la maison des parents et que c'est là
qu'on l'aurait donc vu et tué.
Le Président : Ça,
c'est quelque chose que vous avez appris ?
le témoin 125 : Oui.
Le Président : Malik
ne vous a pas parlé des circonstances dans lesquelles son père, sa mère auraient
été tués.
le témoin 125 : Non,
je ne sais même pas s'il le savait lui-même.
Le Président : Vous
avez dit tout à l'heure que vous connaissiez Vincent NTEZIMANA. Dans quel quartier
habitiez-vous, vous, à Butare ?
le témoin 125 : Et
c'est toujours le même quartier de Buye mais qui a plusieurs, disons plusieurs
rues, et je descendais de la rue de l'évêché qui est pratiquement la même rue
que la commune urbaine et un groupe de professeurs de l'université de l'école
sociale, une école secondaire, revenaient d'une réunion, je les ai rejoints.
On a fait route ensemble et dans un coin de rue, les professeurs de l'école
secondaire se sont détachés, et je me suis trouvé disons seul à seul avec Vincent.
Et c'est à ce moment que, disons, j'ai commencé à le connaître. Et à quelques
mètres, il y a un militaire qui courait derrière nous et qui nous a arrêtés
en disant que nous avons brûlé ou que nous avons passé la barrière, une barricade
quelque part. On lui a dit que non, qu'on cheminait tranquillement en groupe
et alors il nous a enlevé nos cartes d'identité, il a appelé une auto pour nous
embarquer et la situation devenait très dramatique au moment même et Vincent
il a dit à un de ses collègues-professeurs : « Téléphonez à un numéro
tel et dites leur qu'on nous embarqué ». On ne nous a pas embarqués, nous
avons négocié péniblement et le militaire nous a laissés donc voyant qu'il s'était
trompé, que nous n'avions pas du tout brûlé sa barrière. Et alors, nous nous
sommes séparés ; Vincent est allé chez lui, moi aussi je suis allé chez
moi. Ce soir, on a installé des barrières juste à côté de notre maison et c'est
à ce moment que je voyais Vincent passer, repasser, passer, repasser…
Le Président : Pendant
la journée ou pendant la nuit ?
le témoin 125 : A
des heures très variables de la nuit, de la journée.
Le Président : Est-ce
qu'il était accompagné lorsqu'il circulait ainsi, est-ce qu'il circulait plus
librement que les autres personnes du quartier ?
le témoin 125 : C'est
ce que nous avons remarqué et ceux qui étaient avec moi c'est que disons
il avait une aisance disons de déplacement et il était avec un jeune homme,
plus petit, au teint un peu plus clair et c'était son compagnon. Et alors, une
fois ces professeurs le voyant se promener comme cela, ils en ont eu un peu
marre, parce que sans doute il ne prenait pas les choses aussi tragiques, aussi
graves qu'eux et on lui avait demandé de ne plus passer par-là. Et évidemment,
il n'a pas cessé d'y passer parce que je ne sais pas où il se rendait toujours
dans un même coin de rue, chez un ami, membre de famille, je ne sais pas, mais
on voyait qu'il allait toujours au même endroit accompagné de ce jeune homme.
Le Président : C'était
pas chez Monsieur KARENZI ?
le témoin 125 : Non,
c'était la direction opposée. Je ne sais pas où NTEZIMANA habitait lui-même.
Oui, je connaissais la maison de KARENZI mais où NTEZIMANA habitait, je ne sais
pas et alors il sortait de son coin, il passait devant notre barrage, notre
barrière et il allait dans le coin opposé à l'habitation de Pierre KARENZI.
Le Président : Et
donc, il circulait souvent avec un jeune homme. Est-ce qu'il circulait avec
des militaires ?
le témoin 125 : Peut-être
une fois ou deux fois mais en tout cas beaucoup moins.
Le Président : Mais,
est-ce que vous l'avez vu circuler par exemple avec le capitaine NYZEYIMANA
?
le témoin 125 : Non.
Le Président : Est-ce
que vous connaissez… Vous avez dit que vous connaissiez Monsieur HIGANIRO aussi,
tout à l'heure.
le témoin 125 : Oui,
je le connais. Lui ne me connaît pas sans doute. Je suis un petit, du moins
dans la hiérarchie où il était et où j'étais, mais je savais bien qu’il était
à Butare jusque on m'a dit jusqu'au 8 avril. Il a dû vite vite quitter Butare
au moment où les massacres commençaient.
Le Président : Est-ce
que, tout simplement, il n'est pas parti parce que son beau-père se trouvait
dans l'avion du président le témoin 32 et que son beau-père avait été tué en
même temps ?
le témoin 125 : Ça,
je ne saurais pas vous le dire mais…
Le Président : Donc
vous ne savez pas pourquoi il est parti ?
le témoin 125 : Non.
Le Président : Personnellement
vous ne le savez pas ?
le témoin 125 : Non.
Le Président : Vous
ne connaissez… Est-ce que vous connaissez les opinions politiques de Monsieur
HIGANIRO ?
le témoin 125 : C'est-à-dire
dans Butare comme on n'était pas de tendance disons des gens du Nord, du parti
MRND, ainsi de suite, et quand il y avait des troubles, des manifestations,
il y a des personnes qu'on, disons, qu'on rendait responsables de ces manifestations.
Il y avait des fois des grèves au niveau de l'université, il y avait des grenades
qui sautaient dans les hôtels de Butare, au marché, ainsi de suite. Facilement
on les portait et disons on parlait, on lançait leur nom…
Le Président : On
lançait les noms de qui ?
le témoin 125 : On
lançait le nom du frère du président qui habitait à Butare. Il était médecin
donc d’HIGANIRO et de certains militaires comme cela, mais moi, je me dis tout
simplement qu'on ne prête qu'aux riches, et comme ils étaient, disons, du Nord
et qu'ils se trouvaient à Butare, on ne pouvait que les rendre responsables
des manifestations qui se faisaient. Mais je ne sais pas dans quelle mesure
ils étaient même au courant de ces histoires.
Le Président : C'est
ça, vous ne pouvez pas dire que ces rumeurs étaient fondées sur des réalités
que vous auriez vous-même constatées ?
le témoin 125 : Moi,
je crois que c’étaient des rumeurs, je crois enfin, ça c'est mon opinion tout
simplement.
Le Président : Bien.
Y a-t-il des questions à poser au témoin ? Je vais quand même encore vous en
poser une. Il y avait une barrière juste en face de chez vous à un moment donné,
m'avez-vous expliqué ?
le témoin 125 : Oui.
Le Président : La
nuit, enfin, ou le soir, le soir ça tombe très vite au Rwanda hein, le soleil
se couche mais il est très fatigué, il se couche très vite. Heu… Les barrières
fonctionnaient pendant la nuit ? Il y avait une surveillance aux barrières ?
le témoin 125 : 24
heures sur 24 heures.
Le Président : Les
gens qui se trouvaient aux barrières disposaient-il d'un moyen d'éclairage ?
le témoin 125 : Non.
Le Président : Il
n'y avait pas…
le témoin 125 : Peut-être
une petite lampe de poche pour celui qui en disposait. Mais il n'y avait pas
d'éclairage.
Le Président : Pas
d'éclairage public ? Est-ce qu'ils ne faisaient pas systématiquement un feu
ou allumaient des bougies ? Ou allumaient des lampes, allez, lampes tempête,
ou au gaz, ou au… pétrole.
le témoin 125 : Non,
je crois que ce n'était pas de mise des lumières comme cela parce que, si on
était de garde, il ne fallait pas tellement se renseigner ou s'éclairer.
Le Président : Non ?
le témoin 125 : Non,
on ne faisait pas de feu.
Le Président : Des
questions ? Monsieur l'avocat général ?
L'Avocat Général :
Monsieur NTEZIMANA était accompagné d'un jeune homme au teint plus clair, vous
avez dit. Est-ce que vous connaissez l'identité de ce jeune homme ?
le témoin 125 : Non,
je voyais qu'ils se promenaient ensemble tous les deux mais c'est tout ce que
je peux dire. Je sais que le jeune homme était disons de petite taille, vraiment
mince, au teint comme chez nous on peut le dire clair, plus ou moins clair,
je voyais que c'était son compagnon habituel.
L'Avocat Général :
Est-ce que le témoin a déjà entendu parler de Monsieur Innocent NKUYUBWATSI
?
le témoin 125 : Non.
Le Président : Est-ce
que le jeune homme avec lequel Monsieur NTEZIMANA circulait avait un vêtement
qui aurait pu faire penser à un uniforme militaire, ou bien à un vêtement tout
à fait normal ?
le témoin 125 : Il
était en vêtement normal, je ne l'ai jamais vu avec un vêtement de militaire
parce qu’il y avait des gens qui portaient soit un pantalon, une chemise militaire,
mais lui non. Je ne l'ai jamais vu en habit militaire. Il n'avait même pas de
bâton, il n'avait même pas d'armes, non il se promenait comme cela. On pensait
qu'il n'était pas sérieux au moment où la situation était grave parce qu'il
se promenait tout simplement comme ça.
Le Président : C'est
ça. Maître HIRSCH.
L'Avocat Général :
J'ai encore une petite question…
Me. HIRSCH
: Monsieur le Président, est-ce que quand
le témoin parle de quelqu'un qui a le teint clair, est-ce qu'il pourrait parler
d'un métisse ?
le témoin 125 : Non,
non. Chez nous il y en a qui ont vraiment la peau bien noire, noire, mais il
y en a d'autres qui ont un teint un peu plus clair.
Me. HIRSCH
: D'accord.
le témoin 125 : Oui,
mais pas un métisse.
Me. HIRSCH
: Merci. Euh… Monsieur le président… nous avons dans le dossier un témoignage
de Monsieur Bernard MUTWEWIGAMBO. Je voulais à propos de l'épisode que le témoin
a rapporté de l'interpellation par Monsieur NTEZIMANA d'un… euh… parrain militaire.
Est-ce que le témoin connaît Monsieur Bernard MUTWEWIGAMBO ?
le témoin 125 : Je
le connais très bien.
Me. HIRSCH
: Et je voulais savoir : Monsieur Bernard
MUTWEWIGAMBO disait que votre groupe se dirigeait vers la maison ICA ?
le témoin 125 : ICA: Institut Catéchétique
Africain.
Me. HIRSCH
: Ah, c'est ça. Donc, c'est bien de cela
qu'il s'agit. Merci. Et j'aurais voulu savoir si la barrière sur laquelle, proche
de laquelle se trouvait le témoin, se trouvait donc entre le quartier de Buye
habité par Monsieur NTEZIMANA, Monsieur KARENZI euh… également et le lieu où
habitaient les militaires ? Est-ce que c'est possible ?
le témoin 125 : Nous
étions dans une rue je dirais médiane entre le coin où habitait KARENZI et le
coin où habitaient des militaires, ce que j'ai appris, il y avait un colonel-commandant
de place là et il y avait d'autres militaires qui habitaient le même quartier
et nous, nous étions, donc nos bâtiments se situaient entre deux rues, la rue
de ces militaires et la rue où habitait Monsieur Pierre KARENZI.
Me. HIRSCH
: Le témoin ne sait pas où habitait le capitaine
NYZEYIMANA ?
le témoin 125 : Je
sais qu'il habitait derrière notre propriété mais je ne peux pas vous dire c'est
telle ou telle maison, mais je sais que c'est dans ce quartier-là.
Le Président : C'est
dans le quartier dont vous nous dites, le quartier où habitaient le colonel
et les militaires ?
le témoin 125 : Oui.
Le Président : Et
donc, la barrière en face de chez vous, elle se situe, si je comprends bien,
entre le quartier des militaires et le quartier des professeurs de l'université
?
le témoin 125 : C'est
ça. Disons que de voix d'homme, je pouvais appeler de ce côté-là, et de ce côté-là,
on m'aurait bien entendu.
Le Président : C'est
ça.
Me. HIRSCH
: Et, est-ce que sur la barrière dont le
témoin était proche, il a assisté ou il a eu connaissance du meurtre d'un jeune
homme ?
Le Président : Avez-vous
eu connaissance que sur la barrière située peut-être hein avez-vous eu connaissance
en ce qui concerne la barrière située en face de chez vous ?
le témoin 125 : Oui.
Le Président : Avez-vous
eu connaissance qu'un jeune homme aurait été tué sur cette barrière ?
le témoin 125 : Oui.
Un soir, un soir, des militaires ivres comme tout, amènent un jeune homme, ils
l'avaient tiré disons à plus d'un demi kilomètre et alors ils l'ont amené où
nous étions et ils ont commencé à dire ce qu'on lui reprochait, que c'était
un jeune homme qui se faufilait dans les maisons des grands pour recueillir
des nouvelles et donner des renseignements ainsi de suite et ceux qui étaient
avec moi, ils ont dit : « Mais non, un jeune homme comme ça, il vient
s'amuser avec les autres enfants de la maison ». Et l'enfant disait :
« Je connais untel, je connais untel », et puis on a dit : « Mais
si vous alliez demander aux enfants de la maison. Peut-être ils peuvent dire
que l'enfant venait innocemment s'amuser avec eux ? ». Et alors les
militaires sont allés, ils sont revenus et de la maison il paraît qu'ils ont
reçu la réponse qu'ils ne connaissent pas ce jeune homme. Il y a un militaire
avec son… qui a plié je ne sais pas son fusil, et qu'il lui a donné des coups.
Et l'enfant, bien sûr, est mort sur place.
Le Président : Oui.
Est-ce que Monsieur NTEZIMANA était présent lorsque vous avez vu ça ?
le témoin 125 : Oui.
Le Président : Est-ce
que Monsieur NTEZIMANA a participé avec les militaires ou avec d'autres personnes
au meurtre de ce jeune homme ?
le témoin 125 : Je
crois qu'ils se sont rencontrés par hasard. Les militaires revenaient d'un certain
coin, de Buye avec ce jeune homme, mais NTEZIMANA, c'est par hasard qu'il les
a trouvés sur place ou qu'on l'a trouvé sur place en train de bavarder avec
les professeurs, mais il n'y est pour rien dans cette affaire.
Le Président : Vous
ne l’avez pas vu aller lui-même agresser ce jeune homme ?
le témoin 125 : Non,
non, non. Ce n'est pas une affaire vraiment…
Le Président : Ça
se passait pendant la journée ou bien…
le témoin 125 : C'était
sur les 8 heures 9 heures du soir.
Le Président : Donc,
il faisait noir ?
le témoin 125 : Oui.
C'est seulement une affaire de militaires qui étaient ivres, je ne sais pas
ce que, comment ils ont ramassé cet enfant.
Le Président : Bien.
Une autre question ? Les parties sont-elles d'accord pour que le témoin se retire ?
Ah pardon, excusez-moi. Maître BEAUTHIER.
Me. BEAUTHIER
: Une question. Si je me souviens bien, le
témoin a dit qu'il connaissait les deux sœurs.
le témoin 125 : Oui.
Me. BEAUTHIER
: Il pourrait nous préciser dans quel contexte
il connaissait les deux sœurs.
le témoin 125 : Mais
souvent j'allais rendre service dans leur maison, souvent nous tenions nos réunions,
nos récollections, nos retraites, dans leur maison et c'était une maison qui
nous était très bien connue.
Le Président : Et
avez-vous éventuellement connaissance du rôle qu'auraient pu jouer les deux
religieuses, sœur Gertrude et sœur Marie Kizito, dans les massacres qui se sont
déroulés à Sovu ?
le témoin 125 : Non.
Le Président : Vous
n'avez pas vous-même été témoin du comportement qu'elles auraient pu avoir.
Vous n'étiez pas à Sovu ?
le témoin 125 : Non.
Le Président : A
ce moment-là ?
le témoin 125 : Non.
Le Président : Oui,
Maître NKUBANYI.
Me. NKUBANYI
: Oui, merci Monsieur le président. Au moment
où on a tué le jeune homme, est-ce que la personne qui accompagnait souvent
NTEZIMANA était elle aussi présente ce jour-là ?
le témoin 125 : Les
deux étaient ensemble.
Me. NKUBANYI
: Est-ce que le jeune homme a agressé la victime ?
le témoin 125 : Moi,
je vous dis qu’eux venaient d'une direction, les militaires venaient d'une autre
direction, c'est vraiment par hasard qu'ils se sont rencontrés et ça a été une
affaire purement de militaires et NTEZIMANA n'y était pour rien, ni ce jeune
homme non plus.
Le Président : Bien.
D'autres questions ? Les parties sont d'accord pour que le témoin se retire
? Monsieur le témoin 125, est-ce bien les accusés ici présents dont vous avez voulu
parler, cela signifie persistez-vous, confirmez-vous vos déclarations ?
le témoin 125 : Oui.
Le Président : Vous
pouvez vous retirer, en tout cas, provisoirement, car de manière administrative,
je vous demande de rester à la disposition de la Cour puisque vous ne rentrerez
au Rwanda que dans quelques jours.
le témoin 125 : Merci
bien. |