6.3.10 Audition des témoins: le témoin 73
Le Président : Madame le témoin 73
peut approcher. Ah, on a besoin d'un interprète pour cette dame. Dans les autres
témoins de cet après-midi, quels sont ceux qui ne se sont pas présentés ?
BISARINKUMI à mon avis n'est pas venu. Oui. Ne se sont pas présentés.
Oui, je suppose que, Madame, vous ne devez plus prêter serment hein, vous avez
prêté serment une fois et c'est bon pour tous les autres jours aussi.
Le Président : Monsieur l'interprète,
voulez-vous bien demander au témoin quels sont ses nom et prénom ?
L’Interprète : Wavuga amazina
yawe yombi ?
le témoin 73 : le témoin 73.
Le Président : Quel est son âge ?
L’Interprète : Ufite imyaka ingahe ?
le témoin 73 : 37.
L’Interprète : 37 ans.
Le Président : Quelle est sa profession ?
L’Interprète : Umwuga
wawe ?
le témoin 73 :
Ndi umubikira.
L’Interprète : sœur religieuse.
Le Président : Oui. Quelle est sa commune de résidence ?
L’Interprète : Komine
ubarurirwamo.
le témoin 73 : Kibilira.
L’Interprète : La commune de Kibilira.
Le Président : Au Rwanda ?
L’Interprète : Mu
Rwanda ?
le témoin 73
: Yego.
L’Interprète : Oui.
Le Président : Connaissait-elle les accusés avant le mois d'avril 1994 ?
L’Interprète : Abaregwa wari ubazi mbere y’ukwezi kwa kane muli 94 ?
le témoin 73 : Harimo musaza wanjye, Vincent NTEZIMANA.
L’Interprète : Oui, y figure notamment mon frère Vincent NTEZIMANA.
Le Président : Elle n'est pas de la famille des autres accusés ?
L’Interprète : Ntabwo uri uwo mu muryango w’abandi baregwa ?
le témoin 73 : Oya.
L’Interprète : Non.
Le Président : Elle n’est pas de la famille non plus des parties civiles ?
L’Interprète : Ntabwo uri n’uwo mu muryango w’abaregera indishyi ?
le témoin 73 : Oya.
L’Interprète : Non plus.
Le Président : Elle ne travaille ni pour les accusés ni pour les parties civiles ?
L’Interprète : Ntabwo ukorera abaregwa, ali n’abaregera indishyi ?
le témoin 73 : Ntabwo nsobanikiwe n’ikibazo.
Le Président : Elle n'est pas l'employée des accusés ou des parties civiles ?
L’Interprète : Ntabwo ukorera akazi abaregwa cyangwa se abaregera indishyi, nturi
umukozi wabo ?
le témoin 73 : Oya.
L’Interprète : Non.
Le Président : Bien, j'attire l'attention des membres du jury sur le lien de parenté
qui existe entre le témoin et un des accusés. Une opposition de la part d'une
des parties à ce que ce témoin prête serment ?
Pas d'opposition. Alors je vais… à moins, voulez-vous
demander au témoin si elle accepte de prêter serment ?
L’Interprète : Uremera kurahirira ibyo uri buvuge ?
le témoin 73
: Yego.
L’Interprète : Oui.
Le Président : Alors je vais vous demander, comme vous l'avez fait tout à l'heure,
de traduire dans un sens et puis dans l'autre, le serment. Vous levez la main
droite, vous lui demandez de lever la main droite. Voilà.
L’Interprète : Zamura ukuboko kw’iburyo, kw’iburyo noneho ujye usubira mu cyo mvuze.
L’Interprète : Ndahiriye kuvuga nta rwango,
le témoin 73 : Ndahiriye kuvuga nta rwango,
L’Interprète : Nta n’ubwoba,
le témoin 73 : Nta n’ubwoba,
L’Interprète : Mvugisha ukuri,
le témoin 73 : Mvugisha ukuri,
L’Interprète : Ukuri kwonyine.
le témoin 73 : Ukuri kwonyine.
L’Interprète : Je jure de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité
et rien que la vérité.
Le Président : Je vous remercie, vous pouvez vous asseoir tous les deux. Invitez le
témoin à s'asseoir, et vous asseoir à ses côtés.
Voulez-vous bien demander au témoin où elle se trouvait
aux mois d'avril et de mai 1994 ?
L’Interprète : Wari hehe mu kwezi kwa kane n’ukwa gatanu muri 1994 ?
le témoin 73 : Mu kwezi kwa kane, nari ndi muri communauté Abahire ba Nyina wa Jambo
muri paroisse ya Muhororo.
L’Interprète : Au mois d'avril, elle était dans sa communauté de la commune de Muhororo
et cette communauté se dit : Abahire ba Nyina wa Jambo, ce qui pourrait
se traduire par les Heureuses de la Mère de Jésus du Verbe.
Le Président : Cet endroit est-il près de Butare ?
L’Interprète : Aho hantu ni hafi y’i Butare ?
le témoin 73 : Oya.
L’Interprète : Non.
Le Président : Sait-elle ce qu'a pu faire son frère pendant ce temps-là à Butare ?
L’Interprète : Waba uzi ibyo musaza wawe yaba yarakoreye icyo gihe i Butare ?
le témoin 73 : Ntabwo mbizi.
L’Interprète : Non, je ne le sais pas.
le témoin 73 : Ariko
ntabwo nashubije ibirebana n’ukwezi kwa kane n’ukwa gatanu aho nari ndi, sinzi
niba nasubira inyuma ?
L’Interprète : Mais je n'ai pas encore répondu sur tout ce qui concerne ce que j'ai
fait au mois de mai, je ne sais pas si je peux revenir en arrière ?
Le Président : Alors, est-ce qu’elle était à un autre endroit au mois de mai ?
L’Interprète : Mu kwezi kwa gatanu wari ahandi hatari aha mbere ?
le témoin 73 : Ubwo mu kwezi kwa kane, ku itariki ya 13, muri paroisse yacu,
L’Interprète : Le 13 avril…
le témoin 73 : Interahamwe zaje kuhatera,
L’Interprète : …le 13 avril, les Interahamwe ont attaqué notre paroisse.
le témoin 73 : Ubwo ziza gutera mu kigo nari ndimo,
L’Interprète : Ils attaquèrent notre établissement.
le témoin 73 : Ubwo baza batuba… bambaza ngo : umututsi ni uwuhe ?
Interprète : Ils me demandèrent qui est Tutsi.
le témoin 73 : Jyewe nanze kugira uwo navuga,
L’Interprète : J'ai pas voulu dénoncer qui que ce soit.
le témoin 73 : Haza kuba ibibazo birebire, byo kunkubita kugirango nkunde navuga uwari
we,
L’Interprète : Alors, j'ai affronté plusieurs problèmes, notamment on m'a frappée,
on m'a tapée dessus pour que je dise qui est Tutsi.
le témoin 73 : Ubwo babonye binaniranye, baje kudusohora twese uko twari muri communauté
n’abari baje kuhihisha.
L’Interprète : Quand on n'a pas de résultat, ils nous ont fait sortir toutes de la
communauté, y compris celles qui étaient venues se cacher.
le témoin 73 : Baza kutugeza ahantu, bahatugejeje, ubwo baratwicaza, baratangira bararasa.
Baraturasa.
L’Interprète : Ils nous emmenèrent à un lieu et ils nous ont fait asseoir. Ils ont
commencé à tirer sur nous.
le témoin 73 : Ubwo muri uko kurasa, abo twari kumwe bose baje gupfa,
L’Interprète : Alors, lors de ces tirs sur nous, tout le monde qui était avec moi
est décédé.
le témoin 73 : Ubwo jyewe baza kubona ko nsigaye ndi muzima, baza kumpimagura mu mutwe.
L’Interprète : Alors, quand ils ont constaté que j'étais saine et sauve, ils m'ont
donné des coups de machette dans la tête.
le témoin 73 : Ubwo bari bandashe akaguru k’ibumoso.
L’Interprète : A ce moment-là, ils avaient déjà tiré sur ma jambe gauche,
le témoin 73 : Mu rutugu, mu kaboko k’iburyo, mu rutugu no mu kiganza,
L’Interprète : Ainsi qu’au niveau du bras droit, plus précisément à l'épaule et à
la main.
le témoin 73 : Baje gusiga bazi ko nanjye napfuye.
L’Interprète : Ils m'ont laissée, me croyant morte.
le témoin 73 : Ubwo muri uko kwezi rero, kwa kane n’ukwa gatanu, ndetse n’ukwa gatandatu,
L’Interprète : Alors, durant tout le reste de ce mois d'avril, mai et même juin,
le témoin 73 : Naje kuba mu bitaro kugeza kw’italiki 23 z’ukwa mbere 95.
L’Interprète : J'ai été hospitalisée jusqu’au 23 janvier 95.
le témoin 73 : Ariko nabwo bigaragara ko ntakize neza, kugeza ubu.
L’Interprète : Mais il se voyait que j'étais pas complètement guérie et jusque maintenant.
le témoin 73 : Reka noneho kubyo bari bagezeho by’i Butare,
L’Interprète : Alors, concernant la question que vous me posiez, relative à Butare,
le témoin 73 : Sinibuka icyo bari bambajije.
L’Interprète :
Elle aimerait que la question lui soit reposée concernant Butare.
Le Président : Est-ce que le témoin sait ce que son frère aurait fait à Butare, au
mois d'avril et au mois de mai 1994 ?
L’Interprète : Waba uzi ibyo musaza
wawe yaba yarakoze i Butare mu kwezi kwa kane n’ukwa gatanu 94 ?
le témoin 73 : Ntabyo nzi.
L’Interprète : Non, je ne sais pas.
Le Président : Le témoin sait-il de quoi son frère est accusé en Belgique, ici ?
L’Interprète : Waba uzi ibyo musaza
wawe aregwa mu Bubiligi ?
le témoin 73 : Nabyo, ntabwo mbizi.
L’Interprète : Non plus, je ne sais pas.
Le Président : Son frère est accusé d'avoir participé d'une manière ou d'une autre
au meurtre de plusieurs personnes à Butare.
L’Interprète : Musaza wawe, araregwa
kuba yaragize uruhare mu bwicanyi uburyo ubu n’ubu, bw’abantu baguye i Butare.
Le Président : Entre… au mois d'avril et au mois de mai 1994.
L’Interprète : Mu kwezi kwa kane
n’ukwezi kwa gatanu 94.
Le Président : Est-ce que ce genre d'accusation, elle peut comprendre que ça existe
en connaissant la personnalité de son frère ? Est-ce qu'elle croit que
son frère aurait été capable de faire ça, compte tenu de ce qu'elle sait de
sa personnalité ?
L’Interprète : Uko uzi kamere
ya musaza wawe, urumva ibyo bintu bishoboka ko yaba yarabikoze, ko umuzi mu
miterere ye isanzwe ?
le témoin 73 : Njyewe ndumva, nkurikije imiterere ye, n’uburere ababyeyi baduhaye,
ntabyo muziho, kandi nkurikije ko twabanaga na bose, afite inshuti zose, ndumva
ibyo bintu ntabyo muziho.
L’Interprète : A mon avis, tel que je le connais et telle que l'éducation que nos
parents nous ont donnée, vu qu’il avait des relations dans toutes les couches
de la population, je ne crois pas qu'il puisse faire pareille chose.
Le Président : Est-ce que dans la communauté religieuse où elle vivait à l'époque,
est-ce qu'il s'agit d'une communauté de religieuses cloîtrées, qui ne sortent
pas ?
L’Interprète : Mu babikira mwabagamo,
muri uwo muryango mwarimo, bari ababikira baba mu kigo gusa, basa nkabafungiyemo
badasohoka ?
le témoin 73 : Turasohoka, ariko dusohokera hafi ya paroisse.
L’Interprète : Nous faisons des sorties, mais nous les faisons non loin de la paroisse.
Le Président : Est-ce que dans cette communauté on écoute la radio, on lit les journaux
?
L’Interprète : Muri icyo kigo
mwaba mwumva se radio, mwaba se musoma ibinyamakuru ?
le témoin 73 : Nta binyamakuru byo hanze dukunze gusoma, na radio nayo ntayo, kuko
tuba dukurikiranye ibya communauté.
L’Interprète : D'habitude, les journaux extérieurs ne nous parviennent pas. La radio
non plus, puisque nous nous occupons des affaires de la communauté.
Le Président : Est-ce qu'elle sait à quel parti politique par exemple son frère était
affilié ?
L’Interprète : Waba uzi nk’ishyaka
musaza wawe yarimo ?
le témoin 73 : Ishyaka musaza wanjye yarimo, yari muri MDR,
L’Interprète : Mon frère était membre du parti MDR.
Le Président : Est-ce qu'elle sait s'il y avait dans le parti MDR plusieurs tendances
?
L’Interprète : Waba uzi ko harimo
ibice cyangwa se ibyiciro binyuranye, impande zinyuranye mur iryo shyaka rya
MDR ?
le témoin 73 : Nigeze kubyumva.
L’Interprète : Oui, j'ai entendu parler de ça.
Le Président : Est-ce qu'elle peut dire quelles étaient les tendances ?
L’Interprète : Wavuga ibyo ibipande,
ibyo byerekezo…ibyo ari byo ?
le témoin 73 : Ahongaho kuhasobanura, ndumva ntahageza kubera ko ntabwo ibyo amashyaka
twabikulikiraga,
L’Interprète : Je ne parviendrais pas à expliquer d’avantage ce point puisque nous
ne suivions pas les affaires des partis.
Le Président : Est-ce que c'est bien en raison, par exemple de son éducation personnelle,
qu'elle a, elle, refusé de dénoncer les Tutsi ?
L’Interprète : Ni uburere n’inyigisho
wahawe byatumye wow’ubwawe utarangira abari baje, abatutsi bali bahali ?
le témoin 73 : Njyewe ni uburere nahawe n’ababyeyi, ko badutoje kubana na bose. Mu
baturanyi twali duturanye, bagendaga iwacu, tukagenda iwabo, bakarya ahongaho,
tukarya yo, nta kibazo twali dufitanye nabongabo kubera uburere ababyeyi badutoje.
L’Interprète : Oui. C'est l'éducation que nous avions reçue de nos parents qui nous
conseillaient de vivre avec tout le monde ; les voisins venaient chez nous,
on mangeait ensemble, on partageait, et grâce à l'éducation des parents.
Le Président : Bien. Les jurés
souhaitent-ils poser des questions au témoin. Monsieur le 6e juré ?
Le 6e Juré : Merci, Monsieur le président.
Est-ce qu'on peut demander au témoin si, quand son frère vivait au Rwanda, elle
le voyait souvent ?
Le Président : Est-ce que le témoin, lorsque son frère est revenu de Belgique au Rwanda,
a rencontré souvent son frère ?
L’Interprète : Ubwo musaza wawe
yavaga mu Bubiligi yongeye gutaha mu Rwanda, waramubonaga, mwarabonanaga kenshi ?
le témoin 73 : Ntabwo ari cyane.
L’Interprète : Pas tellement.
Le Président : Combien de fois ?
L’Interprète : Ni inshuro zingahe ?
le témoin 73 : Ntabwo ari nyinshi kuko zitarenze…reka mbanze ntekereze…
L’Interprète : Je pourrais dire le nombre de fois, elle pense un peu…
Le Président : Une ou deux fois, c'est ça ?
L’Interprète : Mubonana inshuro
imwe cyangwa se nk’ebyiri ?
le témoin 73 : Njyewe ndumva twarabonanye nka kabiri,
Le Président : Vous pouvez parler
un peu plus fort…
L’Interprète : Oui, je pense que nous nous sommes vus à peu près deux fois.
Le Président : Est-ce que c'est son frère qui est venu lui rendre visite ou est-ce
que c'est elle qui est venue rendre visite à son frère ?
L’Interprète : Musaza wawe icyo
gihe niwe waje kugusura cyangwa se ni wowe wagiye kumusura ?
le témoin 73 : Hari ubwo yaje kunsura, ubundi nanjye njyayo.
L’Interprète : Une fois il est venu me voir, une autre fois je suis allée le voir.
Le Président : Oui.
Le 6e Juré : Juste une petite précision. Sur combien de temps ?
Le Président : Donc, c'est une ou deux fois sur combien de temps a-t-elle vu son frère ?
L’Interprète : Byabaye mu gihe
kingana gite, ubwo mwabonanye harimo igihe kireshya gite ?
le témoin 73 : Muri uko kudusura ?
L’Interprète : Muri uko gusurana
oui.
le témoin 73 : Njyewe nagiyeyo, nari i Butare, hari couvent nagiye gusura naho njyayo,
L’Interprète : Quand je suis allée le voir, j'étais à Butare. J'étais partie là-bas
rendre visite à un couvent et puis, je suis allée chez lui.
Le Président : Et ça se situe à quelle époque ?
L’Interprète : Nka
ryari, mu gihe kihe ? Nka ryari icyo gihe wajyaga nyine i Butare ?
le témoin 73
: Ndumva ari nka 1993, mu ntangiriro y’ukwezi
12.
L’Interprète : Je pense que c'est en 1993, au début du mois de décembre.
Le Président : Oui. Et puis la deuxième fois c'est son frère qui est venu lui rendre
visite sans doute ? A quelle époque ?
L’Interprète : Ubwa kabiri ni
musaza wawe waje kugusura ?
Le Président : A quelle époque ?
le témoin 73 : Yego, ntabwo nibuka…
Le Président : A quelle époque ?
L’Interprète : Oui, mais je ne me souviens plus de l'époque.
Le Président : C'était avant la reprise de la guerre ?
L’Interprète : Byari mbere y’uko
intambara yubura bwa kabili
le témoin 73
: Yego.
L’Interprète : Oui.
Le Président : Est-ce qu'à l'occasion de ces deux rencontres elle a parlé avec son
frère de la situation dans le pays ?
L’Interprète : Muri izo nshuro
ebyiri mwabonanye waba waravuganye na musaza wawe kubyerekeye ibyaberaga mu
gihugu ?
le témoin 73 : Oya, nta kintu twigeze tubivuganaho.
L’Interprète : Non, on n'a rien dit à ce sujet.
Le Président : D’autres… y a-t-il d'autres questions ?
Le 6e Juré : Plus de question, Monsieur le président.
Le Président : Monsieur l'avocat général ? Les parties ?
Non Identifié : Est-ce que depuis 1994 elle a encore eu des contacts avec son frère,
euh… je dirais par téléphone ou par courrier ?
L’Interprète : Kuva muri 1994
hari ubwo wagiranye imishyikirano na musaza wawe, haba se muri terefone cyangwa
se mu buryo bwo kwandikirana amabaruwa.
le témoin 73 : Nyuma ya 1994 ?
L’Interprète : Yego, Nyuma ya
94.
le témoin 73 : Oya.
L’Interprète : Après 1994, non.
Le Président : C'est la première fois aujourd'hui qu'elle revoit son frère depuis
1994 ?
L’Interprète : Kuva icyo gihe
muri 1994, nibwo bwa mbere ubashije kurabukwa musaza wawe ?
le témoin 73
: Yego.
L’Interprète : Oui.
Le Président : Bien. D'autres questions ?
S'il n'y a plus de questions, les parties sont-elles
d'accord pour que le témoin se retire ?
Voulez-vous bien demander au témoin s’il confirme
ses déclarations ?
L’Interprète : Uremeza, wongera
kwemeza ibyo watangaje ?
le témoin 73
: Yego.
L’Interprète : Oui.
Le Président : Vous voulez bien lui adresser les remerciements de la Cour ?
L’Interprète : Urukiko ruragushimiye.
Le Président : Et vous voulez bien aussi lui dire qu’elle peut se retirer maintenant
mais qu'elle doit rester, en tout cas administrativement, à la disposition de
la Cour jusqu'à son retour au Rwanda.
L’Interprète : Waba ugiye ariko
uzi ko Urukiko rwazongera kugukenera igihe cyose mbere y’uko usubira mu Rwanda.
le témoin 73 : Yego, murakoze.
L’Interprète : Oui. Je vous remercie.
Le Président : Vous avez, si vous le voulez, la parole quelques instants, Maître MONVILLE.
Me. MONVILLE :
Monsieur le président, je vous remercie, ça ne durera pas très longtemps, mais
la défense de Monsieur HIGANIRO souhaiterait que vous puissiez faire procéder,
dans le cadre de votre pouvoir discrétionnaire, à un complément d'informations
sur la situation de Messieurs le témoin 3 et le témoin 12. Nous avons appris par courrier
donc qui était transmis aux enquêteurs chargés de la commission rogatoire le
11 avril que ces personnes ne pouvaient pas venir et nous souhaiterions certaines
précisions quant à la situation judiciaire de ces personnes et nous nous sommes
permis de solliciter trois compléments d'informations et nous avons mis ça par
écrit pour la facilité de votre propre travail. Donc, si je peux simplement
déposer cette pièce en vous demandant d'y réserver la suite utile.
Le Président : Alors, oui, dans la mesure où c'est une lettre, une requête adressée
au président, ça ne doit pas nécessairement être joint au dossier. Enfin, je
suppose que c'est adressé au président. Oui, c'est « plaise à Monsieur
le président », et non pas, « plaise à la Cour », sinon ça aurait
du être versé au dossier ; donc, je vais quand même vous la donner, Monsieur
le greffier, pour que je ne l'égare pas. Euh, bien. Eh bien, nous allons suspendre
l'audience jusqu'à demain matin, 9 heures. Bonne soirée. On fera le nécessaire
aussi peut-être que pour que demain on arrête à 5 heures au plus tard. |