assises rwanda 2001
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Instruction d’audience V. Ntezimana Audition témoins compte rendu intégral du procès
Procès > Instruction d’audience V. Ntezimana > Audition témoins > le témoin 36
1. N. Gasana 2. le témoin 9 3. le témoin 125 4. le témoin 134 5. le témoin 116 6. le témoin 61 7. le témoin 124 8. le témoin 50 9. le témoin 150 10. le témoin 73 11. le témoin 55 12. le témoin 100 et commentaires V. Ntezimana 13. le témoin 97 14. le témoin 104 15. H. Gallee 16. le témoin 84 17. le témoin 36 18. B. Van Custem et commentaires V. Ntezimana et E. Seminega 19. Lecture président attestation J.B. Seminega 20. le témoin 77 21. le témoin 10 22. le témoin 96 23. le témoin 42 24. R. Degni-Segui 25. le témoin 15 26. J. Léonard et commentaires partie civile et V. Ntezimana 27. J.P. Van Ypersele de Strihou 28. le témoin 118 29. le témoin 31, commentaires avocat général, partie civile, défense, audition interview I. Nkuyubwatzi 30. le témoin 108 31. le témoin 127 32. le témoin 109 33. le témoin 147 34. le témoin 105 35. le témoin 89
 

6.3.17. Audition des témoins: le témoin 36

Le Président : Vous parlez le français et vous comprenez le français, Madame ? Ou vous préférez avoir un interprète ?

Diane  le témoin 36 : Je préfère avoir un interprète.

Le Président : Monsieur l’interprète, vous allez devoir prêter serment en ce qui vous concerne. Vous pouvez aller là-bas, vous savez, ce n’est pas... Monsieur, quels sont vos nom et prénom ?

L’Interprète : Je m’appelle RUTAZIBWA Alexandre.

Le Président : Quel âge avez-vous ?

L’Interprète : 50 ans.

Le Président : Quelle est votre profession ?

L’Interprète : Je suis traducteur pour le moment.

Le Président : Quelle est votre commune de domicile ou de résidence ?

L’Interprète : Deurne, Anvers.

Le Président : Etes-vous témoin, juge ou juré dans la présente affaire ?

L’Interprète : Non, Monsieur le président.

Le Président : Je vais vous demander de bien vouloir lever la main droite et de prêter le serment d’interprète.

L’Interprète : Je jure de traduire fidèlement les discours à transmettre entre ceux qui parlent des langages différents.

Le Président : Je vous remercie. Je vous nomme interprète et vous voudrez donc bien traduire les questions qui seront posées au témoin et les réponses qu’elle va donner. Ceci dit, si le témoin estime pouvoir répondre directement en français, elle peut le faire évidemment, et alors vous intervenez lorsqu’il y a une difficulté à s’exprimer. Voulez-vous bien demander au témoin quels sont ses nom et prénom ?

L’Interprète : Amazina yawe ?

le témoin 36 : le témoin 36.

L’Interprète : Elle s’appelle le témoin 36.

Le Président : Quel âge a le témoin ?

L’Interprète : Ufite imyaka ingahe ?

le témoin 36 : 21.

L’Interprète : 21 ans.

Le Président : Quelle est sa profession ?

L’Interprète : Ukora iki ?

le témoin 36 : Ndi caissière.

L’Interprète : Elle est caissière.

Le Président : Quelle est sa commune de domicile ou de résidence ?

L’Interprète : Utuye he ?

le témoin 36 : Nyarugenge.

le témoin 36 : Dans la commune de Nyarugenge.

Le Président : Au Rwanda ?

L’Interprète : Au Rwanda.

Le Président : Connaissait-elle les accusés ou l’un d’entre eux, avant le mois d’avril 1994 ?

L’Interprète : Hari uwo uzi mu baregwa mbere y’ukwezi kwa kane 94 ?

le témoin 36 : Ntawe nzi.

L’Interprète : Elle n’en connaissait aucun.

Le Président : Elle n’est pas de la famille des accusés ni de la famille des parties civiles ?

L’Interprète : Ntacyo upfana n’abaregwa cyangwa abaka… niba ntacyo upfana n’abaregwa cyangwa partie civile ?

le témoin 36 : Oya ntacyo.

L’Interprète : Non, elle n’a aucune relation avec eux.

Le Président : Et elle ne travaille pas donc non plus pour les accusés et les parties civiles ?

L’Interprète : Ntacyo ukorera abaregwa cyangwa abaka indishyi?

le témoin 36 : Ntacyo.

L’Interprète : Rien.

Le Président : Alors, voulez-vous bien l’inviter à lever la main droite et à prononcer le serment de témoin ? Levez la main droite, l’autre main, l’autre droite, voilà.

L’Interprète : Rahira.

le témoin 36 : Ndahiye kuvuga ukuri gusa, nta rwango nta mususu.

L’Interprète : Je jure de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité et rien que la vérité.

Le Président : Je vous remercie. Vous pouvez vous asseoir tous les deux. Voulez-vous demander au témoin où il se trouvait au mois d’avril 1994 ?

L’Interprète : Wari ahagana he mu kwezi kwa kane muli 94 ?

le témoin 36 : Nari i Kigali, i Nyamirambo.

L’Interprète : Je me trouvais à Kigali, à Nyamirambo.

Le Président : Je vais demander à tous les deux de parler bien fort dans le micro pour qu’on vous entende.

L’Interprète : Elle se trouvait à Kigali, à Nyamirambo.

Le Président : Bien. Ce témoin n’a jamais été entendu ?

L’Interprète : Ntabwo barakumva muri ibi ngibi ?

Le Président : Monsieur l’avocat général, la citée l’est à la demande d’une des parties…

L’Avocat Général : L’intéressée, d’après la partie civile, ce que la partie civile en a signalé, se trouvait dans le couvent des benebikira et a donc assisté à l’enlèvement des enfants KARENZI et KANYABUGOYI.

L’Interprète : Ngo : abaka indishyi bamubwiye, bamubwiye ko wari muri couvent n’abana ba  KANYABUGOYI.

le témoin 36 : Yego, nari kumwe.

L’Interprète : Oui, nous étions ensemble.

Le Président : Il semble donc que, dans le courant du mois d’avril 1994, le témoin a quitté Kigali pour se rendre à Butare ?

L’Interprète : Donc, ngo birashoboka ko mu kwezi kwa kane 94 wavuye i Kigali ujya i Butare ?

le témoin 36 : Yego, navuye i Kigali ngera i Butare.

L’Interprète : Oui, je suis partie de Kigali pour me rendre à Butare.

Le Président : Est-ce que le témoin peut préciser à quel moment elle est arrivée à Butare ?

L’Interprète : Ushobora kuvuga igihe wagereye i Butare ?

le témoin 36 : Navuye i Kigali itariki 8 z’ukwa kane, ngera i Butare italiki 12, ngenze urugendo rw’amaguru kuva i Kigali kugera i Butare.

L’Interprète : Je suis partie de Kigali le 8 avril 1994 et je suis allée à Butare le 11 du même mois et j’ai parcouru toute cette distance à pied.

Le Président : Le témoin a dit qu’il avait 21 ans, je crois. Donc, elle avait 14 ans ? Le témoin avait 14 ans à l’époque ?

L’Interprète : Wari ufite imyaka 14 icyo gihe ?

le témoin 36 : Yego, niyo nari mfite.

L’Interprète : Oui, j’avais 14 ans à cette époque.

Le Président : Est-ce qu’en arrivant à Butare, elle s’est rendue directement au couvent des sœurs benebikira ?

L’Interprète : Ugeze i Butare wagiye… muri ako kanya wagiye muri couvent y’Abenebikira ?

le témoin 36 : Yego nageze i Butare ari ni mugoroba, mpita njya kuri couvent y’ababikira kuko nari nzi ko ariho mfite tante ngiye kureba, ubamo.

L’Interprète : Je suis arrivée à Butare en cours de la soirée et je me suis directement rendue au couvent des benebikira, parce que j’y avais une tante.

Le Président : Une religieuse ?

le témoin 36 : Oui.

Le Président : Qui est sœur ? Le nom de la religieuse ?

le témoin 36 : Yitwaga Claire MUKABISANGWA…

L’Interprète : Elle s’appelait Claire MUKABISANGWA…

le témoin 36 : Ariko, icyo gihe nasanze adahari.

L’Interprète : …mais elle n’était pas là au moment où je suis arrivée. Elle était absente.

Le Président : Est-ce qu’il y avait plusieurs enfants qui étaient réfugiés dans le couvent ?

L’Interprète : Hari abana benshi bari bahungiye muri couvent ?

le témoin 36 : Nari najyanye n’abacousine babiri twari twavanye i Kigali, twasanzemo abandi batatu gusa, donc twari batanu muri couvent icyo gihe itariki 12.

L’Interprète : Elle était en compagnie de deux autres cousines, avec lesquelles elle est partie de Kigali et, arrivées à Butare au couvent, elles ont trouvé trois autres enfants là. Donc, au total ils étaient au nombre de 5.

Le Président : Trois et deux cousines et trois, ça fait 6. Elle et deux cousines et trois, ça fait 6.

le témoin 36 : Oui, twari 6.

L’Interprète : Oui. Elle dit qu’ils étaient en fait au nombre de 6 au lieu de 5.

Le Président : Est-ce qu’elle se souvient quand les enfants KARENZI et les cousins KARENZI sont arrivés au couvent ?

L’Interprète : Uribuka igihe abana ba KARENZI bahagereye, mu kigo ?

le témoin 36 : Bahageze italiki 21.

L’Interprète : Ils sont arrivés le 21 avril.

Le Président : Et jusqu’à quel moment ils sont restés au couvent ?

L’Interprète : Kugeza ryari ?

le témoin 36 : Bahagumye kugeza itariki 30, aribwo baje kubatwara kubica.

L’Interprète : Ils sont restés jusqu’au 30 avril, la date à laquelle ils sont venus les chercher pour aller les tuer.

Le Président : Est-ce que les gens qui sont venus chercher les enfants KARENZI, ont aussi voulu l’emmener, elle et ses cousins, ses cousines, tous les autres enfants du couvent, ou bien rien que les enfants KARENZI ?

L’Interprète : Abana baje gushaka, abana ba KARENZI, nawe bashaka kugutwara, cyangwa se bari baje gushak’abana ba KARENZI gusa cyangwa mwese, abana mwari muri ahongaho niko bashatse kubajyana ?

le témoin 36 : Baje bashaka abana bo kwa KARENZI, kuko twese baradusohoye hanze, twari tugeze nko kuri 30. Batugejeje hanze batarabona abana ba KARENZI, baravuga ngo baratwika couvent, ngo hari abantu batabonamo. Ariko bamaze kubabona, bahise bavuga ngo ibyo bashakaga birarangiye, bigaragaza ko aribo bari baje gushaka, kuko twe ntabwo bari bazi ko turi muri couvent.

L’Interprète : Il semblerait que les gens qui sont venus chercher les enfants de KARENZI visaient principalement ces enfants-là, parce que, lorsqu’ils les ont fait sortir, ils étaient au nombre de 30. Arrivés dehors, ils les ont découverts, donc ils ont vu les enfants de KARENZI et ils ont dit : « Bon, maintenant, ce que nous cherchons, nous l’avons ». Ils ont dit en fait qu’ils allaient brûler l’endroit si jamais ils ne tuaient pas les enfants de KARENZI, parce qu’ils étaient cachés à un autre endroit, et lorsqu’ils les ont découverts, ils ont dit que ce qu’ils voulaient, ils l’avaient. Donc, ils les ont pris et ils sont partis.

Le Président : Ils n’ont pris que les enfants KARENZI ?

L’Interprète : Bafasha abana ba KARENZI gusa ?

le témoin 36 : Oya byabaye ngombwa ko n’abandi babatwara ariko kuko baje bazi ko hari abana ba KARENZI gusa. Bahageze babonamo n’abandi rero nabo barabatwara.

L’Interprète : Il était nécessaire qu’ils prennent les autres enfants parce que, lorsqu’ils sont arrivés, ils cherchaient principalement les enfants KARENZI, et lorsqu’ils les ont vus, ils ont pris les autres aussi.

Le Président : Donc, le témoin a été emmené par ces gens ?

L’Interprète : Nawe rero barakujyanye abo bantu ?

le témoin 36 : Ntabwo bantwaye kuko jyewe nabonye batangiye kutwaka amakarite d’identité, njye icyo gihe nali ntaragez’igihe cyo kuyifata, mbona batangiye gukuramo abana, bakavuga ng’abahutu nibajye hariya abatutsi bajye hano. Hari umumiliteri umwe wari hafi yanjye, ndamubwira nti : ariko njyewe murantwarira iki ? Nti : jyewe ntabwo ndi umututsi. Arabanza arambwira ngo : urabeshya ! Ndavuga nti : ntabwo mbeshya, nti : ahubwo mfite m’umubikira, biba ngombwa ko niyitirira umubikira ngo ni tante wanjye paternelle kugirango bankuremo. Hanyuma umubikira…

L’Interprète : Ushobora kuvuga buhoro hanyuma nkajya nsobanura… Ushobora kubinsubiriramo ? Donc, ntabwo wowe bakujyanye.

le témoin 36 : Jyewe ntabwo bantwaye kuko navuze ko ntari umututsi…

L’Interprète : Moi, on ne m’a pas prise, parce que, moi, je leur ai dit que je n’étais pas Tutsi…

le témoin 36 : …hanyuma uwo musirikari arambwira ngo nimpamagara uwo mubikira mwene wacu…

L’Interprète : …après, le militaire m’a demandé d’appeler ma tante religieuse…

le témoin 36 : …napfuye guhamagara umubikira nari mbonye aho…

L’Interprète : …j’ai appelé n’importe laquelle que j’ai vue aux alentours…

le témoin 36 : …hanyuma, umubikira bamubajije, avuga ko ari masenge.

L’Interprète : …et lorsqu’ils ont demandé à la sœur qui elle était par rapport à elle, elle a dit qu’elle était sa tante.

le témoin 36 : Hanyuma barambwira ngo njyewe nimvemo.

L’Interprète : Alors, ils lui ont dit de ne pas faire partie du groupe.

Le Président : Est-ce que le témoin a vu que les enfants KARENZI étaient éventuellement battus par les gens qui les emmenaient ?

L’Interprète : Wabonye abana ba KARENZI bakubitwa nabo bantu bari babatwaye ?

le témoin 36 : Bakimara kuva mu bwihisho, umukobwa mukuru n’umuhungu, Solange na Malik…

L’Interprète : Lorsqu’ils sont sortis de leur cachette, donc, la fille et le garçon, Solange et Malik…

le témoin 36 : …abasirikare barabyishimiye cyane n’interahamwe barikumwe, bagenda babakubita, babinjiza mu modoka yabo bonyine.

L’Interprète : …les militaires et les miliciens qui étaient en leur compagnie, étaient tellement heureux, et ils les ont pris et ils les ont embarqués dans leur véhicule en les battant.

Le Président : Est-ce que le témoin a perdu des membres de sa famille pendant les événements du mois d’avril et du mois de mai ou les mois suivants ?

L’Interprète : Hari abawe bapfuye mu byabaye mu kwezi kwa kane no mu mezi yakurikiye ?

le témoin 36 : Umuryango wanjye wose warapfuye, ubu nsigaye ndi njyenyine.

L’Interprète : Toute ma famille a été exterminée. Je suis seule.

Le Président : Est-ce que pendant que les enfants KARENZI sont restés dans le couvent des sœurs pendant les quelques jours où ils ont vécu dans le couvent, est-ce que ces enfants lui ont raconté, par exemple, ce qui était arrivé à leur papa et à leur maman ?

L’Interprète : Mu minsi micye abana ba KARENZI mwari kumwe muri couvent hari icyo bakubwiye cyabaye ku babyeyi le témoin 2 ?

le témoin 36 : Yego. Bambwiye ko papa wabo bamutwaye bakamurasira, bamutwaye bakajya kumurasira ahandi, ariko mama wabo bamwiciye imuhira.

L’Interprète : Ils m’ont raconté que leur papa avait été pris par des gens qui sont allés le tuer en dehors de la maison, mais que leur maman avait été tuée dans la maison même.

Le Président : Est-ce que les enfants KARENZI ont donné des précisions sur ce qui avait déclenché la mort de leur maman ?

L’Interprète : Abana ba KARENZI bagusobanuriye neza impamvu nyina yapfuye ?

le témoin 36 : Bavuze ko mama wabo bamusanze imuhira bashaka kumurasa, akababwira ko ari umuhutukazi, bakanga, bakamurasa. Nibyo babashije kumbwira.

L’Interprète : Ils lui ont dit tout simplement que leur maman leur avait dit qu’elle était Hutu, mais qu’ils n’ont pas accepté, et qu’ils ont, malgré tout, ils l’ont tuée.

Le Président : Est-ce que les enfants ont dit que les personnes qui ont tué sa maman, avaient vérifié qu’elle n’était pas Hutu ?

L’Interprète : Abana bakubwiye ko, abantu bishe nyina bari barebye niba ari umuhutukazi ?

le témoin 36 : Ntabwo biriwe bemera kuverifiya ko ari umuhutu kazi, bahise bamwica.

L’Interprète : Ils n’ont pas voulu vérifier si elle était Hutu ou pas. Ils l’ont tuée immédiatement.

Le Président : Bien. Y a-t-il des questions à poser au témoin ?

Juge Assesseur : Avez-vous fait la rencontre au couvent du témoin 134, et est-ce qu’elle vous a fait un récit ?

L’Interprète : Hari umuntu witwa le témoin 134 mwamenyanye ? Hari icyo yagutekerereje ?

le témoin 36 : Yego, twarabanye.

L’Interprète : Oui, elles y étaient ensemble.

Le Président : Et est-ce que Yvette a raconté ce qui s’était passé dans la maison de KARENZI ?

L’Interprète : Yvette yagutekerereje  ibyabaye mu nzu yo kwa KARENZI ?

le témoin 36 : Abana ba KARENZI nibo babimbwiye, ariko byari kimwe kuko ari ibyo Yvette yavuga cyangwa ibyo bavuga kuko bari hamwe ari kimwe.

L’Interprète : Les enfants de KARENZI m’avaient raconté la même chose que ce que Yvette m’a dit, parce que c’était le même récit.

Le Président : Alors, est-ce que Yvette et les enfants n’ont pas parlé d’un appel téléphonique par les militaires à quelqu’un dans la maison KARENZI, qu’ils auraient téléphoné depuis la maison KARENZI à quelqu’un, les militaires ?

L’Interprète : Abana ntabwo bavuze, abana cyangwa Yvette ntabwo bakubwiye ko, abasoda baba baraterefonye ku muntu, batelefoneye kwa KARENZI ?

le témoin 36 : Yego, bambwiye ko hari umuntu watelefonye avant ko bica mama wabo.

L’Interprète : Ils m’ont raconté que quelqu’un avait téléphoné de leur maison avant qu’ils ne tuent leur maman.

Le Président : Est-ce qu’ils ont dit à qui ils avaient téléphoné avant de tuer la maman ?

L’Interprète : Bavuze uwo muntu, uwo bahamagaye mbere ko bica nyina ?

le témoin 36 : Bambwiye ko mu gihe bari bihishe muri plafond…

L’Interprète : Ils ont dit que, lorsqu’ils étaient cachés dans le faux plafond…

le témoin 36 : …bumvishe ijwi ry’umuntu, bavuga umuntu witwa  NTEZIMANA.

L’Interprète : …ils ont entendu la personne qui a téléphoné entendre dire qu’il s’agissait de NTEZIMANA.

Le Président : Bien. D’autres questions ? Maître HIRSCH ?

Me. HIRSCH : Merci, Monsieur le président. Est-ce que le témoin a dit que Malik et Solange sont sortis de leur cachette ? Est-ce qu’elle peut expliquer pourquoi ils s’étaient cachés et pourquoi ils sont sortis de leur cachette ?

Le Président : Quand on est venu chercher les enfants KARENZI au couvent, est-ce que le témoin se souvient pourquoi Malik et Solange s’étaient cachés, et pourquoi ils sont sortis de leur cachette ?

L’Interprète : Baza muri couvent gushaka abana, Solange na Yvette, uzi icyatumye bihisha n’icyatumye basohoka mu bwihisho bari bari ?

le témoin 36 : Solange na Malik bari bihishe ahantu habo, kuko mu gitondo, hari telefone, hari umuntu waterefonye avuga ko bari buze gutera ikigo, kandi bashaka abana ba KARENZI ;

L’Interprète : Solange et Malik étaient cachés à un endroit, parce que le matin, il y a eu un coup de téléphone qui disait qu’ils allaient attaquer dans l’après-midi le couvent pour venir chercher les enfants de KARENZI.

Le Président : Et pourquoi est-ce qu’ils sont sortis de leur cachette ?

L’Interprète : Kuki basohotse aho bari bihishe ?

le témoin 36 : Mu gihe twebwe bari badusohoye batwicaje hanze bavuga ko hari abantu batarimo bashakaga, bavuga ko bagiye gutwika couvent…

L’Interprète : Pendant que nous étions dehors, lorsqu’ils nous ont fait sortir et que nous étions dehors, ils cherchaient, ils disaient qu’ils cherchaient parmi nous ceux qu’ils voulaient tuer, et que s’ils ne les tuaient pas, ils allaient incendier le couvent…

le témoin 36 : …umusirikare yagiye hafi y’aho bari bihishe mu gihuru bari bihishemo…

L’Interprète : …le militaire est allé tout près du buisson, là où ils étaient cachés…

le témoin 36 : …arasa amasasu abiri hejuru,

L’Interprète : …et il a tiré deux coups en l’air…

le témoin 36 : …noneho abana nabo bagira ubwoba bazi ko bababonye, uretse ko atari yamenye aho bari, yarasaga agira ngo uwaba yihishe aho ngaho avemo, basohokamo.

L’Interprète : …alors, les enfants ont pris peur et croyaient qu’ils les avaient vus, et ils sont sortis de leur cachette.

Le Président : Madame, le  10e juré, oui.

Le 10e Juré : Monsieur le président, le témoin, pourrait-il nous dire où se trouvait Yvette au moment où les enfants KARENZI ont été emmenés ?

Le Président : Oui, quand les militaires sont venus chercher les enfants KARENZI, qu’est-ce qu’Yvette est devenue ?

L’Interprète : Igihe abasirikare baje gushaka abana ba KARENZI, Yvette byamugendeye bite ?

le témoin 36 : Abasirikare binjira mu kigo, Yvette yari muri toilettes…

L’Interprète : Lorsque les militaires sont entrés dans le couvent, Yvette se trouvait dans les toilettes…

le témoin 36 : hanyuma binjiye afungura urugi rwa toilettes aruhagarara inyuma, baraza ntibamubonye, ntibakoze attention ngo bamurebe, barasohoka ntibamubona, ku buryo byose byabaye akiri muri toilettes.

L’Interprète : …et donc, Yvette est restée à l’intérieur des toilettes, mais elle a laissé la porte entrouverte. Et lorsque les militaires sont venus, ils ne l’ont pas vue. Donc, elle est restée dans les toilettes, et tout s’est passé pendant qu’elle se trouvait dans les toilettes.

Le Président : Une autre question ?

Non Identifié : Après ces événements, les sœurs vous ont-elles fait des confidences sur la qualité des personnes, l’identité des personnes qui étaient venues chercher les enfants KARENZI ou les éventuels commanditaires ?

L’Interprète : Ibyo birangiye hari ibyo ababikira bababwiye byerekeye identité y’abantu bari baje gushaka abana ba KARENZI ? Cyangwa ababohereje kubashaka ?

le témoin 36 : Mbere ya byose abana ba KARENZI bajya kwinjira muri couvent, bahuye n’abasilikare, harimo umusilikare witwaga Claude, barabaherekeza babageza mu kigo, bababwira ko babibikiye, umunsi bazashaka bazaza kubatwara.

L’Interprète : Lorsque les enfants KARENZI se rendaient au couvent, ils ont rencontré un certain Claude, qu’il les a conduits jusqu’au couvent et qui leur a dit qu’il les gardait là et il viendrait les chercher au moment voulu.

Le Président : D’autres questions encore ? Monsieur l’avocat général ? Maître GILLET ?

Me. GILLET : Monsieur le président, vous avez vraiment posé toutes les questions et toutes les questions auront été posées.

Le Président : Les parties sont d’accord pour que le témoin se retire ? Voulez-vous bien demander au témoin s’il confirme les déclarations qu’il vient de faire ?

L’Interprète : Uhamije ibyo umaze kuvuga ?

le témoin 36 : Ndabyemeje.

L’Interprète : Je le confirme.

Le Président : Vous pouvez dire au témoin que la Cour la remercie pour son témoignage et qu’elle peut disposer de son temps et donc, j’imagine, rentrer prochainement au Rwanda.

L’Interprète : Elle vous remercie également.

Le Président : Bien. Nous allons peut-être suspendre un peu l’audience. On reprendra à 15h25 et je ne sais pas, mais il serait peut-être utile d’essayer d’aérer un peu la salle pendant cette suspension. On a encore le témoin 143 et Madame le témoin 6.