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6.3.33. Audition des témoins: le témoin 147
Le Président : Alors, Monsieur
le témoin 147 est malgré tout présent.
Me. VERGAUWEN : Oui,
Monsieur le président. Etant donné qu’il est présent, seriez-vous disposé à
l’entendre en vertu de votre pouvoir discrétionnaire ?
Le Président : Mystère !
Je n’ai pas de déclaration de sa part, au dossier.
Non Identifié : Je pense,
Monsieur le président, qu’une lettre que Monsieur le témoin 147…
Le Président : Vous avez
la référence de la pièce ?
Non Identifié : C’est au
carton 5, sous-farde 15, pièce 2-1, je pense, si j’ai bien noté.
Le Président : C’est dans
le dossier Sovu ?
Non Identifié : Oui.
Le Président : Donc, c’est
dans le dossier 62.
Non Identifié : Il s’agit
d’une lettre que Monsieur le témoin 147 a adressée à Monsieur DUPLAT, rédacteur en
chef du journal « Le Soir », en réaction à des parutions sous la plume
de Madame BRAECKMAN.
Le Président : Farde 15,
pièce 2.
Non Identifié : Ce serait
l’annexe 1 de la pièce 2, 2.1. Je l’ai moi-même malheureusement extraite du
carton. J’avais noté au-dessus, mais j’espère ne pas m’être trompé.
Le Président : L’annexe 1,
c’est une lettre de sœur Gertrude.
Non Identifié : Ce n’est
pas ça évidemment. Je peux vous la montrer, si vous souhaitez. Carton 5, sous-farde
15.
Le Président : Il n’y a que
125 annexes à ce P.V. Ah ! Voilà. Annexe 102.
Non Identifié : Ma photocopie
est mauvaise, je n’ai que le premier chiffre, je n’ai pas la suite, je suis
désolé.
Le Président : Oui ?
Me. LARDINOIS : Monsieur
le président, si vous me le permettez, avant d’entendre le témoin suivant, je
voudrais aussi faire un bref commentaire de deux minutes concernant le témoignage
qu’on vient d’entendre.
Le Président : De deux minutes.
Vous avez une minute trente.
Me. LARDINOIS : Une minute
trente, Monsieur le président. Je voulais signaler à l’attention des jurés que
Madame Pauline NYIAMARASUHUKO et que son fils, Arsène SHALOM sont actuellement
en détention préventive à Arusha et qu’ils sont respectivement l’époux et la
fille de Monsieur Maurice le témoin 108, recteur de l’UNR pendant les événements,
et qui est venu témoigner à la demande de Monsieur HIGANIRO.
Le Président : Bien. Un autre
commentaire d’une minute trente ?
Alors, je vais entendre Monsieur le témoin 147 en vertu de mon pouvoir
discrétionnaire puisque les parties avaient renoncé à son audition. Monsieur
le témoin 147 peut approcher. Monsieur, quels sont vos nom et prénom ?
le témoin 147 : le témoin 147.
Le Président : Quel âge avez-vous ?
le témoin 147 : 63 ans.
Le Président : Quelle est
votre profession ?
le témoin 147 : Professeur
d’université et chercheur à l’Institut africain à Tervuren.
Le Président : Quelle est
votre commune de domicile ?
le témoin 147 : Schaerbeek.
Le Président : Connaissiez-vous
les accusés ou certains des accusés, avant les faits qui leur sont reprochés,
c’est-à-dire, en gros, avant le mois d’avril 1994 ?
le témoin 147 : Non.
Le Président : Etes-vous
parent ou allié de la famille des accusés ou des parties civiles ?
le témoin 147 : Non.
Le Président : Etes-vous
attaché, par un contrat d’emploi, aux accusés ou aux parties civiles ?
le témoin 147 : Non.
Le Président : Dans la mesure
où les parties avaient renoncé, avant votre venue, à votre audition, je vous
entends en vertu de mon pouvoir discrétionnaire, et en conséquence, vous ne
devez pas prêter le serment de témoin.
le témoin 147 : Merci.
Le Président : Vous pouvez
vous asseoir, Monsieur le témoin 147. Monsieur le témoin 147, avez-vous travaillé pour la
revue « Dialogue » ?
le témoin 147 : Non.
Le Président : Vous êtes
spécialisé en matière africaine, si je puis dire ?
le témoin 147 : Principalement
sur le Congo, ex-Zaïre.
Le Président : Les parties
ont souhaité, malgré leur renonciation à votre audition, obtenir vos explications
à propos d’une lettre ou d’un fax, je ne sais pas, une lettre apparemment, que
vous auriez adressée le 2 septembre 1995 à Monsieur Guy DUPLAT, rédacteur en
chef du journal « Le Soir ».
le témoin 147 : Monsieur
le président, euh… je me rappelle effectivement avoir écrit une lettre à Monsieur
DUPLAT. Je ne me rappelle plus du contenu de cette lettre, je me rappelle simplement
la réponse du rédacteur en chef où il était question du fait que je défendais
mon institution et, d’un autre côté, pour ce que je m’en rappelle, que j’étais
un analyste, ce que les journalistes de son journal n’étaient pas, et étaient
donc accrochés à l’actualité et, euh… ne pouvaient donc pas faire des analyses
de la profondeur d’un sociologue ou d’un politologue. Ce sont les deux choses
dont je me souviens. Mais le contenu de la lettre, peut-être pouvez-vous me
le rappeler.
Le Président : Je ne suis
pas sûr que le document qui figure au dossier soit complet. Encore que, si on
prend dans l’autre ordre, alors on se rend compte qu’on commence à l’annexe
100, 101, 102. Vous avez écrit ceci : « En tant
que chercheur africaniste, je me permets de vous faire part de mon étonnement
au sujet de l’article rédigé par Madame BRAECKMAN et paru dans votre journal
le 1er septembre courant (donc, 1er septembre 1995) sous le titre « Des religieuses impliquées dans le génocide ».
Il m’apparaît en effet que le professionnalisme,
si pas la déontologie, de l’auteur de l’article pourrait bien être mis en question
sur deux points. J’ajouterais que je ne connais personnellement aucune des personnes
citées dans cette affaire et que je ne cherche à défendre qui que ce soit, ni
quoi que ce soit ». Alors, je pense que c’est le point 1.
Oui, point 1. « Il est écrit, dans l’article
en question, que les deux religieuses impliquées seraient en clôture, autrement
dit, pratiquement coupées de contacts avec le monde extérieur, la supérieure
de l’abbaye de Maredret refusant tout commentaire et toute rencontre avec les
journalistes. Cette première affirmation est inexacte, puisque l’une des deux
religieuses, dont il est question dans l’article, a été interviewée par une
équipe du journal télévisé de la RTBF, le 31 août. Je me pose la question :
est-ce parce que Madame BRAECKMAN n’a pu avoir un entretien avec la religieuse,
du fait de certaines assertions précédentes de Madame BRAECKMAN, assertions
jugées tendancieuses par certaines organisations catholiques, qu’elle estime
pouvoir parler au nom des journalistes et de la presse ? N’était la gravité
du sujet, on sourirait, en tout cas, de la dernière affirmation sentencieuse
qui clôture l’article. Elle - la religieuse
- sortira un jour de son silence pour répondre, devant la justice, des
accusations dont elle est l’objet ». Tiens, c’est assez curieux, ça.
2. « Beaucoup
plus conséquent est le fait que Madame BRAECKMAN n’apporte aucune pondération
sur la qualité des deux sources dont elle s’est inspirée. En ce qui concerne
la première (l’hebdomadaire « Solidaire »), il est de notoriété publique
qu’elle est l’organe du parti du travail de Belgique, tendance maoïste qui constitue
une caisse de résonance unilatérale d’un des protagonistes politiques du drame
rwandais, le FPR, notamment, via ses brigadistes présents au Rwanda et qui aiment
jouer aux détectives privés. En ce qui concerne la seconde source, l’organisme
African Rights, qui est une dissidence d’une plus grosse organisation américaine
de défense des droits de l’homme, j’ai eu un contact téléphonique édifiant avec
Madame Rakia OMAR, auteur du rapport dont il est question dans l’article de
Madame BRAECKMAN. Il apparaît tout d’abord, selon les dires de Madame Rakia
OMAR, que le rapport en question (il
est annoncé depuis plusieurs semaines) n’a toujours pas été publié, mais
que des passages photocopiés et des listes de noms, circulent.
Deuxièmement, au cours de l’entretien que j’ai eu avec elle, Madame
OMAR s’est livrée à une diatribe passionnée sur l’existence d’un complot catholique
franco-belge visant à couvrir les agissements génocidaires de personnes citées
récemment dans la presse française et belge (André SIBOMANA, le père WENCESLAS,
Vincent NTEZIMANA et les deux religieuses dont il est question dans l’article
du « Soir »). Selon Madame OMAR, tous ces gens étaient coupables et,
je cite textuellement, il était impossible que des témoignages à décharge existent
en leur faveur. Ce type de conversation m’est apparu tout à fait en porte-à-faux
par rapport au comportement d’un organisme privé d’investigation responsable,
d’autant plus que dans un des cas cités, la justice belge a rassemblé des témoignages
à décharge et que dans un autre, la justice française a estimé que le dossier
à charge n’était pas sérieux.
3. Il m’apparaît donc que l’article de Madame
BRAECKMAN, outre qu’il porte préjudice à deux personnes comme le titre à sensation
de l’article le laisse entendre, dessert également la cause qu’elle entend régulièrement
défendre dans votre quotidien, lutter contre l’oubli du génocide. Madame BRAECKMAN
ne paraît pas prendre conscience de certaines manipulations, règlements de comptes
mesquins et rumeurs souvent odieuses qui entourent de véritables inquisitions
conduites à 6.000 km du lieu du drame, à l’encontre de personnes qui ne sont
évidemment pas les premiers couteaux responsables du génocide. Je conclus en
vous faisant part de mon inquiétude sur ce qui m’apparaît comme un risque de
dérive dans le traitement de l’information. Dans le cas du Rwanda, ce n’est
pas la première fois que des faits sont livrés en pâture aux lecteurs sans que
des vérifications élémentaires et toutes simples soient effectuées (cf. le cas
de Monsieur Festus MTAYIUNGU réputé être dans le maquis selon votre journal,
et se trouvant en fait en Belgique). En souhaitant à l’avenir plus de discernement
et de prudence sur un sujet qui prête, hélas, au sensationnel et au morbide,
je vous prie d’agréer, Monsieur le rédacteur en chef, l’expression de mes sentiments
les meilleurs ».
Voilà. Vous souvenez-vous avoir écrit cette lettre ?
le témoin 147 : Tout à fait.
Et cela a même été, l’essentiel de cette lettre, je dirais, a été rendu public
dans la « Revue nouvelle » dont je fais partie, et où j’élabore davantage
sur cinq ou six pages, ce genre de reproches qui ne visent pas seulement d’ailleurs
une journaliste, mais d’autres milieux et dans lesquelles je conclus, si mes
souvenirs sont bons, qu’il est temps que la justice intervienne dans ces questions,
la justice belge.
Le Président : Eh bien, vos
vœux sont exaucés, peut-être avec retard. Alors, y a-t-il des questions à poser
au témoin de la part des parties, enfin au témoin, bien entendu, en vertu du
pouvoir discrétionnaire ? Monsieur l’avocat général ?
L’Avocat Général : Outre
la lettre que vous adressez à Madame BRAECKMAN, vous avez aussi préfacé le bouquin
de Monsieur NTEZIMANA où vous prenez quand même certaines positions. Je
cite un passage : « J’ai dit à l’époque tout
le mal que je pensais des inquisiteurs au travail qui ont œuvré tant dans la
presse qu’à l’intérieur même de la commission parlementaire ». Qu’est-ce
que vous voulez dire par là « ces inquisiteurs au travail »,
comme vous venez du dire, ça ne se limite donc pas à la presse ni, je suppose,
à la commission parlementaire, peut-être ?
le témoin 147 : Non. « Les
inquisiteurs au travail » est le titre de la revue, de l’article que j’ai
écrit dans la « Revue nouvelle » et je reprends les mêmes inquiétudes
que celles que j’ai par rapport à l’article de Madame BRAECKMAN dans « Le
Soir ». Il faut aussi, je dirais, je soulignerais quand même que cette
préface de l’ouvrage de Monsieur NTEZIMANA est une synthèse d’un livre que j’ai
commis en tant que conseiller d’un sénateur à la commission au Rwanda dont j’ai
fait partie et qui, moi, m’a laissé beaucoup d’amertume sur la responsabilité
de nos autorités politiques et militaires. J’ai toujours en mémoire la phrase
de Monsieur BOUTROS GALI, six mois après le début du génocide et dans laquelle
elle disait : « Avec 300 hommes - et rappelons qu’il y avait environ
300 Belges, casques bleus de la MINUAR - avec 300 hommes, peut-être n’y aurait-il
pas eu de génocide ».
L’Avocat Général : Vous dites
aussi ici, ce bouquin a été publié en 2000, je crois, le bouquin de Monsieur
NTEZIMANA ? Vous dites ici : « On ne comprend
toujours pas pourquoi, depuis le changement de régime survenu en Belgique, aucune
autre autorité n’a encore daigné présenter des excuses publiques pour ce qui
s’est passé au Rwanda ».
le témoin 147 : Cette préface
a été écrite, euh…, longtemps avant sa parution, et à ce moment-là, le premier
ministre belge n’avait pas encore été demander pardon au Rwanda.
L’Avocat Général : Et vous
croyez vraiment que les responsabilités se situent uniquement au niveau de la
communauté internationale, qu’il n’y a pas d’éventuelles responsabilités au
Rwanda ?
le témoin 147 : Bien sûr,
il y a des éventualités au Rwanda, mais comme je viens de vous le dire, euh…
je recite la phrase de BOUTROS GALI dans laquelle, cet ouvrage que j’ai d’ailleurs
intitulé « Le parcours de la honte, les Belges au Rwanda » et donc,
la non-assistance à personnes en danger à l’époque où les troupes belges se
retirent de Kigali, me paraît un facteur qu’il ne faudrait pas négliger.
Le Président : Bien. Une
autre question ? Maître VANDERBECK ?
Me. VANDERBECK : Je vous
remercie, Monsieur le président. Je voudrais, moi, revenir à la lettre de Monsieur
le témoin 147. Est-ce que le témoin, qui a eu un entretien avec Madame Rakia OMAR,
peut nous donner un petit peu son sentiment quant au sérieux de cette personne
et au sérieux de l’organisme qu’elle représentait ?
Le Président : Quelle est
votre opinion à ce sujet ?
le témoin 147 : Donc, j’ai
eu un entretien téléphonique à Bruxelles, donc avec Madame Rakia OMAR que je
n’ai jamais rencontrée. Euh…, Madame OMAR m’a dit ce que j’ai écrit dans l’article,
dans la lettre au « Soir ». J’avais l’impression d’avoir affaire à
quelqu’un qui était totalement convaincue de la culpabilité de tout le monde,
y compris d’ailleurs, de Monsieur Adrien SIBOMANA et j’ai cité son nom. Je pourrais
aussi, euh… raconter un autre fait assez étranger, c’est que cet article a été
écrit, donc, en octobre 1995, si mes souvenirs sont exacts, dans la « Revue
nouvelle » ; deux années après, j’ai reçu une lettre de Madame Rakia
OMAR qui prétendait que cet article, elle l’avait seulement lu maintenant et,
euh…, dans lequel elle déclarait qu’elle allait me faire un procès, intention
qui ne s’est d’ailleurs jamais matérialisée.
Ce qui m’a interpellé, c’est que cet article dont elle avait eu connaissance
et cette lettre qu’elle m’a envoyée, intervenaient trois semaines avant mon
départ pour le Rwanda où j’accompagnais, euh… le sénateur Pierre JONCKHEERE,
et qui m’a valu d’être refoulé immédiatement par, sans doute, une officine de
sécurité à Kigali, euh… j’ai dû avoir le désagrément de faire, non pas 8 heures
d’avion, mais 17 heures d’avion d’affilée et je ne sais pas si on peut établir
des liens entre ces services de sécurité et tout ce qui se raconte sur vous
dans certains milieux.
Le Président : Une autre
question ? Bien. Les parties sont-elles d’accord pour que le témoin se
retire ? Monsieur le témoin 147, confirmez-vous les déclarations que vous venez
de faire et persistez-vous dans ces déclarations ?
le témoin 147 : Tout à fait.
Le Président : Eh bien… la
Cour vous remercie pour votre témoignage, même s’il n’est pas sous serment,
et vous pouvez disposer librement de votre temps.
le témoin 147 : Merci.
Le Président : Un commentaire ?
Maître GILLET ?
Me. GILLET : Oui, je vous
remercie, Monsieur le président. Je souhaiterais tout de même signaler à l’attention
de la Cour et du jury que, dès le mois de novembre 1995, Maître HIRSCH et moi-même,
pour le compte des mêmes parties civiles et d’autres, avons déposé plainte contre
les ministres DELCROIX et CLAES, ministres en charge à l’époque, et que cette
plainte, à l’heure actuelle, elle dort, et que nous attendons qu’elle soit instruite
véritablement parce que nous sommes persuadés que tous les responsables doivent
être poursuivis, qu’ils soient Belges ou Rwandais ou Français ou autres.
Le Président : Une autre
remarque ou commentaire ? Maître BEAUTHIER ?
Me. BEAUTHIER : Monsieur
le président, on a remarqué que, depuis le début de cette session, vous êtes
particulièrement féru de ce dossier long et difficile. Le jury appréciera la
première question que vous avez posée à ce qui n’était pas un témoin ayant prêté
serment et le jury saura que vous avez posé la question de savoir s’il avait
des liens avec « Dialogue ». Vous aurez vu que le téléfax, d’où cette
lettre avait été adressée, venait de « Dialogue ».
Le Président : C’était la
raison de ma question.
Me. BEAUTHIER : Exactement.
Mais je crois qu’elle vaut non pas pour la réponse, mais la question vaut d’être
commentée parce qu’elle était effectivement personnelle. Ca donne tout le sel
qu’on peut réserver à ce genre de témoignage, entre guillemets, d’autant que,
vous le savez peut-être ou pas, le père WENCESLAS, qui a été poursuivi au départ
et qui a fait beaucoup de procédures, est actuellement en France, poursuivi
pour les mêmes faits que ceux qu’on retrouve ici, devant la Cour d’assises.
Donc moi, je me méfie toujours des personnes qui disent de temps en temps des
choses comme ça qui ont l’air vraies et puis, tout d’un coup, quand on creuse,
après deux minutes, on est fort étonné.
Le Président : Un autre commentaire ?
Maître WAHIS ?
Me. WAHIS : Un commentaire
très bref, Monsieur le président. Le témoin, enfin la personne que nous venons
d’entendre, qui ne déposait pas sous serment, nous a bien dit que la directrice
d’African Rights avait une diatribe extrêmement serrée sur une série de religieux
dont l’attitude, dont elle mettait en cause l’attitude pendant le génocide et
elle a cité André SIBOMANA. Vous vous rappellerez que Madame BRAECKMAN elle-même
était venue vous dire au tout début de ce procès qu’il y avait eu des gens d’Eglise
qui avaient eu une attitude absolument héroïque pendant les événements. Elle
avait précisément cité l’abbé André SIBOMANA. Je crois qu’on ne peut quand même
pas suspecter Madame BRAECKMAN d’être l’archange Colette volant au secours de
l’Eglise.
Le Président : Bien. Alors,
nous allons suspendre l’audience. Nous la reprendrons un peu après 13h30, on
la reprendra à 13h45. |
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