8.6.16. Audition des témoins: le témoin 151
Le Président : Le premier
témoin, Monsieur le témoin 151 peut s’approcher. Un interprète ? Monsieur l’interprète,
voulez-vous bien demander au témoin quels sont ses nom et prénom ?
L’Interprète : Amazina
yawe yombi ?
le témoin 151 :
Nitwa le témoin 151.
L’Interprète : Je m’appelle
le témoin 151.
Le Président : Quel est son
âge ?
L’Interprète : Ufite imyaka ingahe ?
le témoin 151 : Navukiye
muri 1936.
L’Interprète : Je suis né
en 1936.
Le Président : Quelle est
sa profession ?
L’Interprète : Umwuga
wawe ?
le témoin 151 : Ubu
ngubu ndi umukonseye.
L’Interprète : Pour le moment,
je suis conseiller communal.
Le Président : Quelle est
sa commune de domicile ?
L’Interprète : Komine utuyemo ?
le témoin 151 : Ubu
ngubu yabaye akarere ka Maraba.
L’Interprète : Maintenant,
c’est devenu le district de Maraba.
Le Président : Connaissait-il
les accusés ou certains des accusés avant le mois d’avril 1994 ?
L’Interprète : Waba wari uzi abaregwa
cyangwa se bamwe mu baregwa mbere y’ukwezi kwa kane 1994 ?
le témoin 151 : Mubambwiye.
L’Interprète : Sauf si vous
me les communiquez.
Le Président : Les accusés
sont Vincent NTEZIMANA, ici.
L’Interprète : Bari hariya. Vincent
NTEZIMANA,
le témoin 151 : We
simuzi.
L’Interprète : Celui-là,
je ne le connais pas.
Le Président : Il ne le connaît
pas. Alphonse HIGANIRO.
L’Interprète : Alphonse HIGANIRO,
le témoin 151 : Nawe
simuzi.
L’Interprète : Non plus,
je ne le connais pas.
Le Président : MUKANGANGO
Consolata.
L’Interprète : MUKANGANGO Consolata,
le témoin 151 :
We ndamuzi.
Le Président : Sœur Gertrude.
L’Interprète : Celle-là,
je la connais.
Le Président : Oui. Et MUKABUTERA,
L’Interprète : Na MUKABUTERA,
Le Président : Sœur Marie
Kizito ?
L’Interprète : Akaba ari mama
Maria Kizito.
le témoin 151 : Ndamuzi
nawe.
L’Interprète : Je la connais
également.
Le Président : Bien. Est-il
de la famille des accusés ou des personnes qui réclament des dommages et
intérêts aux accusés ?
L’Interprète : Hari icyo upfana
n’abaregwa cyangwa abaregera indishyi ?
le témoin 151 : Ntabo.
L’Interprète : Non, personne.
Le Président : Il n’est pas
sous contrat de travail avec les accusés ou les personnes qui demandent des
dommages et intérêts ?
L’Interprète : Ntabwo ukorera
umurimo abaregwa cyangwa se abaregera indishyi, nta murimo ubakorera ?
le témoin 151 : Oya
ntawe nkorera.
L’Interprète : Non, je n’ai
aucun travail de ceux-là.
Le Président : Voulez-vous
bien l’inviter à lever la main droite et à prononcer le serment de témoin ?
L’Interprète : Uzamure ikiganza
cy’iburyo urahire indahiro y’abatanga ubuhamya.
le témoin 151 : Ndahiriye
kuvuga ukuri gusa, nta rwango nta n’umususu.
L’Interprète : Je jure de
parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité et rien que la vérité.
Le Président : Merci. Vous
pouvez vous asseoir à côté de lui. Monsieur le témoin 151, vous êtes conseiller communal
actuellement ?
L’Interprète : Ubu ngubu uri umujyanama
wa komine ?
le témoin 151 : Ubu
ndiwe rwose.
L’Interprète : Oui, effectivement,
maintenant, je le suis.
Le Président : Etiez-vous
déjà conseiller communal en 1994 ?
L’Interprète : No
94 nabwo wari umukonseye wa komine ?
le témoin 151 : Icyo
gihe nari ndiwe.
L’Interprète : Oui, à cette
époque-là, je l’étais.
Le Président : De quelle
commune ?
le témoin 151 : Muri
komine yari Huye.
L’Interprète : Dans ce qui
était alors la commune de Huye.
Le Président : Pouvez-vous
nous parler de ce dont vous avez été témoin en ce qui concerne les faits qui
se sont déroulés au mois d’avril et au mois de mai 1994, au couvent de Sovu ?
L’Interprète : Wavuga ibyo wiboneye
mu kwezi kwa kane no mu kwezi kwa gatanu kwa 94, mu kigo cy’ababikira cy’i Sovu ?
le témoin 151 : Ibyo
nzi byo mu kwezi kwa kane,
L’Interprète : Ce que je
sais concernant le mois d’avril,
le témoin 151 : Muri
94,
L’Interprète : En 1994,
le témoin 151 : Habaye
ubwicanyi.
L’Interprète : Il y a eu
des massacres.
le témoin 151 : Bahicira
abantu kuri 22.
L’Interprète : On y a tué
des gens le 22.
Le Président : Etiez-vous,
personnellement, présent lors de ces massacres du 22 avril ?
L’Interprète : Wowe ubwawe wari
uhibereye muri ubwo bwicanyi bwo 22 z’ukwa kane ?
le témoin 151 : Icyo
gihe ntabwo nagiyeyo.
L’Interprète : A ce moment-là,
je ne me suis pas rendu.
Le Président : Quand vous
êtes-vous rendu sur les lieux de ces massacres ?
L’Interprète : Ni ryari wagiriye
aho hantu bari biciye abantu ?
le témoin 151 : Nagiyeyo
kuri 23,
L’Interprète : Je m’y suis
rendu le 23,
le témoin 151 : Aho
tujya kubashyingura.
L’Interprète : Lorsque nous
sommes allés les enterrer.
Le Président : Pouvez-vous
expliquer, relater, votre journée du 23 avril 1994 ?
L’Interprète : Ushobora
gusobanura, ukavuga uko byagenze, ibyo wakoze kuri uwo munsi wa 23 ?
le témoin 151 : Nshobora
kubivuga.
L’Interprète : Je peux le
dire.
Le Président : Je vous invite
à raconter cette journée.
L’Interprète : Ngo bivuge.
le témoin 151 : Ubwo
kuri uwo munsi kuri 23,
L’Interprète : Ce jour-là
du 23,
le témoin 151 :
Mu gitondo hafi yo mu ma saa tatu,
L’Interprète : Le matin,
vers 9h,
le témoin 151 : Umugabo
witwa REKERAHO,
L’Interprète : Un homme du
nom de REKERAHO,
le témoin 151 : Yaje
iwanjye afite ambulance yo ku kigo.
L’Interprète : Est venu chez
moi, à bord d’une ambulance du centre.
le témoin 151 : Arambwira
ngo ninze jye guhamba ingabo zanjye.
L’Interprète : Il m’a dit
que je vienne enterrer mes sujets.
le témoin 151 : Anshyiramo
aranjyana.
L’Interprète : Il m’a fait
monter là-dedans, et m’a amené.
le témoin 151 : Ngezemo,
ngeze aho ngaho,
L’Interprète : Une fois arrivé
là-bas,
le témoin 151 : Nsaga
imirambo irarandagaye mu ishyamba no mu mihanda aho ngaho.
L’Interprète : J’ai trouvé
les cadavres dispersés dans le bois et dans les routes, là-bas.
le témoin 151 : Ubwo
rero, REKERAHO asubirayo n’iyo ambulance,
L’Interprète : Alors, REKERAHO
est retourné avec cette ambulance.
le témoin 151 : Asubirayo
ajya gufata abantu baza kwirirwa bayitunda.
L’Interprète : Il est allé
amener des gens qui devaient toute la journée transporter ces corps.
le témoin 151 : Ubwo
rero buri kanya buri kanya akajya agenda azana abantu,
L’Interprète : A chaque moment,
il partait ramener les gens,
le témoin 151 : Noneho
tukajya tubashyira no mu byobo aho.
L’Interprète : Et nous, on
les transportait, on les mettait dans les fosses où on les mettait là-bas.
le témoin 151 : Ariko
abenshi bari bambaye ubusa, abandi bari bahiye,
L’Interprète : Mais beaucoup
d’entre-eux étaient nus et d’autres avaient brûlé,
le témoin 151 : Babatwitse
n’amagrenade, abandi babicije imbunda n’abandi babicije imipanga.
L’Interprète : Brûlé par
les grenades, brûlé par les fusils et d’autres qui avaient été découpés par
des machettes.
Le Président : A la fin de
la journée du 23 avril, vous êtes-vous rendu au couvent de Sovu ?
L’Interprète : Ku mugoroba wo
kuri uwo munsi wa 23, waba waragiye mu kigo cy’ababikira ?
le témoin 151 : Oya.
Ahubwo rero, hafi mu ma saa saba,
L’Interprète : Non. Mais
par contre, vers 13h,
le témoin 151 : Nibwo
REKERAHO yadusanze aho twateruraga iyo mirambo,
L’Interprète : C’est à ce
moment-là que REKERAHO nous a rejoints, là où nous transportions ces corps
le témoin 151 : Ambwira
ko tuzamukana.
L’Interprète : Et qu’il m’a
dit que je devais monter avec lui.
le témoin 151 : Bon.
Nzamukana nawe,
L’Interprète : Je suis monté
avec lui.
le témoin 151 : Ndagenda
ngeze imbere y’umuryango w’ikigo cy’ababikira,
L’Interprète : Je suis parti,
et une fois arrivés devant le portail, avec le portail du couvent des sœurs,
en compagnie de REKERAHO,
le témoin 151 : Dusanga
mama Kizito ahagaze ku muryango.
L’Interprète : Nous avons
trouvé sœur Kizito qui était devant le portail.
le témoin 151 : Ari
kumwe n’umugabo witwa RUSANGANWA.
L’Interprète : Elle était
avec un homme du nom de RUSANGANWA.
Le Président : Le témoin
est-il, êtes-vous formel pour dire que cela se passait le 23 avril, à 13h ?
L’Interprète : Urahamya ko ibyo
byabaye kuri 23 z’ukwezi kwa kane isaa saba?
le témoin 151 : Oya,
ndavuga tuzamuka tujyayo.
L’Interprète : Je dis :
« Quand nous montions vers là-bas ».
Le Président : Oui. Est-ce
bien le 23 avril, vers 13h, que montant au couvent avec REKERAHO, vous avez
trouvé au couvent sœur Kizito avec Gaspard RUSANGANWA ?
L’Interprète : Ngo ni ukuri ko
ubwo nyine, ubwo mwazamukaga mugana ku kigo cy’ababikira, hafi ya saba, mwabonye
Kizito kuri iyo tariki, ari kumwe na RUSANGANWA ?
le témoin 151 : Ubwo
niho REKERAHO yarabasize.
L’Interprète : Oui, c’est
là-bas que REKERAHO venait de les laisser.
Le Président : Que s’est-il
passé alors au couvent de Sovu ce jour-là, avec REKERAHO, sœur Kizito, RUSANGANWA ?
L’Interprète : Ubwo kuri uwo munsi
byagenze bite mu kigo cy’ababikira, na REKERAHO, Kizito na RUSANGANWA ?
le témoin 151 : REKERAHO
yarabanje abwira Kizito,
L’Interprète : REKERAHO a
dit d’abord à Kizito,
le témoin 151 : Ngo
namuhe alcool yo gukaraba amaraso,
L’Interprète : Qu’elle lui
donne l’alcool pour qu’il se lave le sang,
le témoin 151 : Yo
mu icupa.
L’Interprète : L’alcool dans
une bouteille.
le témoin 151 : Amaze
kuyikaraba,
L’Interprète : Après s’être
lavé avec cet alcool,
le témoin 151 : Nibwo
Kizito yamubajije : « Wowe se ntushaka icyo kunwa ? ».
L’Interprète : C’est à ce
moment-là que Kizito lui a demandé : « Est-ce que tu n’as pas besoin
de quelque chose à boire ? ».
Jean-Baptiste le témoin 151 : Nibwo
REKERAHO amubwiye ko ashaka amata.
L’Interprète : C’est à ce
moment-là que REKERAHO lui a dit qu’il avait besoin de lait.
le témoin 151 : Aragenda
azana agacupa k’amata,
L’Interprète : Elle est partie
pour venir avec un petit pot de lait.
le témoin 151 : Amusukira
ibikombe bibiri.
L’Interprète : Elle lui a
versé deux gobelets.
Jean-Baptiste le témoin 151 : Azanira
RUSANGANWA icupa rimwe rya Primus.
L’Interprète : Elle a aussi
amené une bouteille de bière Primus à RUSANGANWA.
le témoin 151 : Ubwo
turayisangira.
L’Interprète : Et nous avons
partagé la bière.
le témoin 151 : Ubwo
noneho RUSANGANWA ahita abwira Kizito,
L’Interprète : Alors, REKERAHO
a dit immédiatement à sœur Kizito,
le témoin 151 : Yuko
amukorera indi liste y’abantu bari muri icyo kigo.
L’Interprète : Qu’elle
lui fasse une autre liste des personnes qui étaient dans son couvent.
Jean-Baptiste le témoin 151 : Ubwo
ndongera nsubira hepfo aho twahambaga.
L’Interprète : Alors, quant
à moi, je suis retourné en bas, là où nous enterrions les gens.
Le Président : Le témoin
connaît-il, parmi les religieuses du couvent de Sovu, sœur Scholastique, sœur
Bénédicte et sœur Fortunata ?
L’Interprète : Mu babikira
b’i Sovu, uzi neza mama Scholastika, Bénédicte na Fortunata ?
le témoin 151 : Ndabazi.
L’Interprète : Je les connais.
Le Président : Etes-vous
certain que le 23 avril après-midi, c’est sœur Kizito que vous avez rencontrée
au couvent de Sovu ?
L’Interprète : Uzi neza, nta shiti,
ko mu ma saa sita yo ku itariki ya 23 z’ukwa kane, ari mama Kizito wabonye mu
kigo cy’ababikira cy’i Sovu ?
le témoin 151 : Nta
bandi bajyaga ahagaragara, niwe wari uhagaze ku muryango.
L’Interprète : Non, personne
d’autre n’allait dehors, c’est elle qui était, qui se tenait debout devant la
porte.
Le Président : D’après de
nombreux témoignages, le 23 avril 1994, sœur Kizito ne se trouvait pas au couvent
de Sovu. Comment se fait-il alors que vous l’y auriez rencontrée ?
L’Interprète : Nkuko abantu benshi
babyemeza, kuri 23 z’ukwezi kwa kane, mama Kizito ntabwo yari mu kigo cy’ababikira
cy’i Sovu. Ngo bishoboka bite ko waba warahamubonye ?
le témoin 151 : Ariwe
watuzaniye byeri akazanira n’ayo mata REKERAHO ?
L’Interprète : Alors que
c’est elle qui nous a apporté cette bière et qui a apporté ce lait à REKERAHO.
Le Président : Vous êtes-vous
rendu avant les massacres, vous êtes-vous déjà rendu au couvent de Sovu avec
REKERAHO ?
L’Interprète : Mbere yuko ubwicanyi
buba, hari ubundi wari warigeze kujya muri icyo kigo ?
Le Président : Avec REKERAHO.
L’Interprète :
Uri kumwe na REKERAHO mujyanye ?
le témoin 151 :
Njyewe na REKERAHO ?
L’Interprète :
Yee.
Jean-Baptiste le témoin 151 : Kuko
icyo kigo cyari muri segiteri nari nshinzwe,
L’Interprète : Vu que
ce couvent était dans le secteur dont la responsabilité m’incombait,
le témoin 151 : Urumva
ko nahagendaga rero.
L’Interprète : Vous comprenez
que je m’y rendais régulièrement.
le témoin 151 : Na
REKERAHO kandi nawe yarahagendaga kuko…
Le Président : Vous souvenez-vous
d’y avoir été…
L’Interprète : REKERAHO s’y
rendait aussi car…
Le Président : Oui.
L’Interprète : Car…
Le Président : Qu’il poursuive.
REKERAHO s’y rendait aussi, pourquoi ?
L’Interprète : Kuki REKERAHO we
yajyagayo ?
le témoin 151 : Impamvu
zamujyanaga njye sinzizi.
L’Interprète : Les raisons
qui l’amenaient là-bas, moi, je ne les connais pas.
Le Président : Vous
souvenez-vous y avoir été le 9 avril avec REKERAHO ?
L’Interprète : Waba wibuka ko
wagiyeyo ku itariki ya 9 z’ukwa kane uri kumwe na REKERAHO ?
le témoin 151 : Ndakubwira
ko nahanyuraga njyewe nta kundi, nahanyuraga ariyo nzira injyana no kuri komine
nahategekaga aho ngaho.
L’Interprète : Je vous dis
que je m’y rendais régulièrement, que c’était d’ailleurs sur ma route qui m’amenait
au bureau communal qui était mon autorité.
Le Président : Vous souvenez-vous
avoir été au couvent de Sovu avec REKERAHO pour annoncer la mort du président
le témoin 32 ?
L’Interprète : Uribuka ko waba
waragiye mu kigo ujyanye na REKERAHO mugiye kuvuga, ko president le témoin 32
yapfuye ?
le témoin 151 : Oya
si uko byagenze.
L’Interprète : Non, ça ne
s’est pas passé comme cela.
le témoin 151 : REKERAHO
yaje iwanjye mu gitondo,
L’Interprète : REKERAHO est
venu chez moi le matin,
Jean-Baptiste le témoin 151 : Ambwira
ko agiye gushaka uwitwa RUSANGANWA.
L’Interprète : Et après son
arrivée, il a dit qu’il allait chercher un certain RUSANGANWA.
le témoin 151 : Kuko
RUSANGANWA atururanye n’icyo kigo cy’ababikira.
L’Interprète : Car RUSANGANWA
est voisin à ce couvent des sœurs.
Le Président : Que s’est-il
passé ensuite ?
L’Interprète : Ubwo nyuma byaje
gukomeza bite ?
Jean-Baptiste le témoin 151 : Oya,
kuko nyuma yinjiye mu kigo icyo yavuganye n’ababikira sinkizi.
L’Interprète : Non, parce
qu’après, il est entré dans le couvent des sœurs. Ce qu’il a dit aux sœurs,
moi, je ne le sais pas.
le témoin 151 : Noneho
yahise afata ambulance na RUSANGANWA bajyana mu mugi i Butare.
L’Interprète : Après, il
a pris l’ambulance avec RUSANGANWA et ils sont partis ensemble dans la ville
de Butare.
le témoin 151 : Kuko
njye nizamukiye mu giturage.
L’Interprète : Quant à moi,
je suis retourné dans la campagne.
Le Président : Vous souvenez-vous
depuis quand REKERAHO utilisait l’ambulance du centre de santé de Sovu ?
L’Interprète : Uribuka igihe REKERAHO
yatangiye gukoresha ambulance y’ivuriro ry’i Sovu ?
le témoin 151 : Igihe
bayimuhereye sinkizi, kuko nabonaga ayitwara.
L’Interprète : Quand on la
lui a donnée ? Moi, je ne le sais pas, je le voyais seulement conduire.
le témoin 151 : Kuko
icyo nibuka, ni uko twebwe bamaze kuyiduha nk’imfashanyo,
L’Interprète : Ce que je
me souviens c’est que quand on nous l’a donnée comme un don,
le témoin 151 :
umukuru wa mouvement le témoin 31,
L’Interprète : Don du secrétaire,
c’est lui qui était alors secrétaire général du MRND, le témoin 31,
le témoin 151 : Icyo
gihe nasabwe na komine, komine noneho [Inaudible] ikigo cya monastère.
L’Interprète : C’était sur
demande de la commune, et alors, la commune l’a donnée aussi au monastère des
sœurs.
le témoin 151 : Cyokora
bagirana amasezerano na komine,
L’Interprète : Mais alors,
il y a eu une convention avec la commune.
le témoin 151 : Bavuga
yuko bazajya bayikoresha, ariko amategeko ayigenga bakajya bayajyana muri… bakajya
bayageza ku nama ya komine.
L’Interprète : On disait
que la convention précisait qu’elles allaient l’utiliser, mais concernant sa
gestion, ça devait être reporté au conseil communal.
le témoin 151 : Nyuma
rero ukuntu baje kuyitanga, inama ya komine ntacyo yaribiziho.
L’Interprète : Mais la façon
dont on l’a donnée, nous autres du conseil communal, on ne savait rien.
Le Président : Mais
à partir de quand REKERAHO conduisait-il l’ambulance ?
L’Interprète : Ni ukuva ryari
REKERAHO ubwe yatwaraga iyo modoka ? Iyo ambulance ?
le témoin 151 : Yayikoreshaga
no muri za meeting z’amashyaka n’ibindi.
L’Interprète : Il l’utilisait
même dans les meetings du parti, etc.
Le Président : Depuis quelle
date ?
L’Interprète : Kuva ku yihe tariki ?
le témoin 151 : Itariki
ntabwo nyizi ariko na mbere y’ubwicanyi yarayikoreshaga.
L’Interprète : La date, même
avant les massacres des gens, il l’utilisait.
le témoin 151 : Ubwo
se ayo matariki nigeze nyandika njyewe aho ngaho ?
L’Interprète : Mais, est-ce
que vous croyez que moi, en ce qui concerne ça, j’ai noté les dates ?
Le Président : Vous êtes-vous
rendu au couvent de Sovu, au mois de mai 1994 ?
L’Interprète : Wigeze ujya mu
kigo cy’ababikira mu kwezi kwa gatanu 94 ?
le témoin 151 : Mbona
naragiye ku itariki ya 6.
L’Interprète : Je m’y suis
rendu le 6.
Le Président : Le 6 mai ?
le témoin 151 : Hum.
Le Président : Avec qui vous
êtes-vous rendu le 6 mai au couvent de Sovu ?
L’Interprète : Ku itariki ya 6
z’ukwezi kwa gatanu, wajyanye na nde mu kigo cy’ababikikra cy’i Sovu ?
le témoin 151 : Icyo
gihe hari hamaze kugera abantu bo muri Croix-Rouge.
L’Interprète : A ce moment-là,
venaient de s’installer les gens de la Croix-Rouge.
le témoin 151 : Noneho,
uwitwa RUSANGANWA Gaspari,
L’Interprète : Un nommé RUSANGANWA
Gaspard
le témoin 151 : Avuga
ngo yuko azanye abantu ba Croix-Rouge
L’Interprète : A dit qu’il
venait d’amener les gens de la Croix-Rouge,
le témoin 151 : Yuko
bazatangira kuvurira no muri iryo vuriro bari bariciyemo abantu, abazaniye n’ihema.
L’Interprète : Qu’ils allaient
commencer à soigner les gens dans ce centre de santé où on avait tué les gens,
et ils venaient de leur amener même une tente.
Jean-Baptiste le témoin 151 : Noneho
abwira abari responsables b’amaselire,
L’Interprète : Il a dit alors
à ceux qui étaient responsables de cellules,
le témoin 151 : Yuko
bazaza kubakorera umuganda.
L’Interprète : Qu’ils viennent
y faire un travail communautaire.
le témoin 151 : Nkomeze ?
Hanyuma rero bahageze, aho gukora umuganda wo kubaka iryo hema, bajya gusaka
ikigo cyabo.
L’Interprète : Après leur
arrivée, au lieu de faire ce travail communautaire de construire, de monter
cette tente, ils sont allés piller leur établissement.
Jean-Baptiste le témoin 151 : Noneho
ababikira bajya gutabaza bourgmestre RUREMESHA.
L’Interprète : Alors, les
bourgmestres sont allés demander secours du bourgmestre RUREMESHA.
Jean-Baptiste le témoin 151 : Noneho,
RUREMESHA amaze kuza,
L’Interprète : Après l’arrivée
de RUREMESHA,
le témoin 151 : Yohereza
REKERAHO kuza kunkura imuhira.
L’Interprète : Il a envoyé
REKERAHO venir me prendre de chez moi.
Jean-Baptiste le témoin 151 : Mpageze,
dusanga abantu bameze nkabasaze,
L’Interprète : A mon arrivée,
nous avons trouvé les gens qui étaient comme fous,
le témoin 151 : Noneho
REKERAHO agenda abakanga n’imbunda kugirango abanyanyagize,
L’Interprète : Et même REKERAHO
leur faisait peur à l’aide d’un fusil pour les disperser.
le témoin 151 : Nyuma
ibyo birangiye noneho abaturage basubirayo, bagenda bijojota,
L’Interprète : Après ça,
la population est rentrée en bougonnant,
le témoin 151 : Ngo
yuko bari baje kureba abandi babikira bari bahishe aho ngaho, ndavuga muri uko
kwezi.
L’Interprète : Disant qu’il
venait voir les sœurs qui étaient là,
le témoin 151 : Oya
muri uko kwezi kwa gatanu.
L’Interprète : Qui étaient
là, dans ce mois même de mai.
Jean-Baptiste le témoin 151 : Ubwo
rero bourgmestre RUREMESHA arabahamagara,
L’Interprète : Alors, le
bourgmestre RUREMESHA les a appelés.
le témoin 151 : Noneho,
abo muri Croix-Rouge n’abaturage,
L’Interprète : Il a appelé
les gens de la Croix-Rouge et ces paysans,
le témoin 151 : Noneho
ababwira yuko ibyo barimo atari byo.
L’Interprète : Et il leur
a dit que ce qu’ils étaient en train de faire n’était pas correct.
le témoin 151 : Ndumva
n’abo babikira bamwe bari bahagararanye n’abo ngabo bo muri Croix-Rouge.
L’Interprète : Je pense que
même ces sœurs-là étaient là, parmi les gens de la Croix-Rouge.
le témoin 151 : Nyuma
rero, RUREMESHA asiga ababwiye, aho bari bacumbitse,
L’Interprète : Alors, à son
départ, RUREMESHA, avant son départ, RUREMESHA a dit, de là où il campait aux
gens de la Croix-Rouge,
le témoin 151 : Yuko
bamukorera amaliste yabo,
L’Interprète : Qu’ils lui
fassent leur liste,
le témoin 151 : Noneho
nkazayamushyira.
L’Interprète : Et que je
devais la lui porter.
le témoin 151 : Iyo
liste barayimpaye,
L’Interprète : La liste m’a
été donnée,
le témoin 151 : Liste
yo muri Croix-Rouge ariko,
L’Interprète : La liste de
la Croix-Rouge m’a été donnée.
le témoin 151 : Yari
iriho abantu bageze kuri 126.
L’Interprète : Y figurait
un nombre atteignant 126 personnes.
le témoin 151 : Mbonye
haraje no gukurikira ko baje kugenda buhoro buhoro, uko bagiye simbizi.
L’Interprète : Par après,
ils ont commencé à partir, petit à petit. La façon dont ils sont partis, je
l’ignore.
Le Président : Y a-t-il des
questions à poser au témoin ? Maître VERGAUWEN ?
Me. VERGAUWEN : Merci, Monsieur
le président. Deux ou trois petites questions au témoin, si vous voulez bien,
Monsieur le président. On ne va pas parler de date. Pourriez-vous demander au
témoin si, à un quelconque moment, il a donné des ordres aux miliciens Interahamwe,
en avril 1994 ?
Le Président : Avez-vous,
au mois d’avril 1994, à quelque date que ce soit, donné des ordres à des miliciens
Interahamwe ?
L’Interprète : Hari ubwo mu kwezi
kwa kane 94, utiriwe wita ku matariki, umunsi wari uyu n’uyu, uwariwo wose,
wigeze uha amabwiriza Interahamwe ?
le témoin 151 : Njyewe ?
L’Interprète : Moi ?
Le Président : Oui, vous.
L’Interprète : Non, non
le témoin 151 : Oya,
[Inaudible] nazo rwose na [Inaudible]
L’Interprète : Non, non,
pas du tout. Non, je n’avais même aucune relation avec eux.
Me. VERGAUWEN : Deuxième
question, Monsieur le président. Est-ce que le témoin se souvient d’avoir assisté
à une scène avec une cinquantaine d’Interahamwe et, en présence de RUSANGANWA,
au massacre de trois jeunes hommes, massacre perpétré par REKERAHO avec une
houe ?
Le Président : Vous souvenez-vous
avoir assisté au massacre de trois jeunes hommes par REKERAHO au moyen d’une
houe, alors qu’une cinquantaine d’Interahamwe étaient également présents ?
L’Interprète : Hari ubwo wigeze
ubona abasore batatu bicwa na REKERAHO, abicishije isuka cyangwa ifuni ?
Noneho hakaba hari n’izindi Nterahamwe zigera kuri 50 ?
le témoin 151 : Reka
ibyo sinabibonye byo.
L’Interprète : Non, non,
non, non. Moi, je n’ai pas vu ça.
Me. VERGAUWEN : Je vous remercie,
Monsieur le président.
Me. CUYKENS : Le 23, lorsque
sœur Marie Kizito vient ouvrir le portail à Monsieur REKERAHO, y avait-il de
nombreuses sœurs au couvent ? Quelques sœurs ? Ou Marie Kizito était-elle
seule ?
L’Interprète : Kuri
23 ubwo wagendaga ugasanga Mariya Kizito w’umubikira ahagaze imbere y’umuryango,
ku itariki ya 23, icyo gihe hari ababikira benshi mu kigo, hari ababikira bakeya
cyangwa se hari ababikira bake cyane ?
le témoin 151 : Ababikira
icyo gihe bagomba kuba bari mu kigo kuko ntabwo nigeze ninjiramo imbere.
L’Interprète : Moi, je ne
suis pas entré dedans. Probablement que les sœurs étaient dans le couvent, à
l’intérieur,
le témoin 151 : Kuko
uriya mama Kizito niwe wari ushinzwe kwakira kwinjiza abashyitsi.
L’Interprète : Car mama Kizito,
c’est elle qui était chargée de faire entrer, d’accueillir les visiteurs, de
l’accueil des visiteurs.
Le Président : D’autres questions ?
Monsieur l’avocat général ?
L’Avocat Général : Monsieur
le président, le témoin fait état, à la page 25 de son témoignage, des trois
frères de sœur Kizito et il donne d’ailleurs le nom de deux de ses frères. Est-ce
qu’il savait ou est-ce qu’il peut nous répondre à la question de savoir si ses
frères faisaient partie des milices Interahamwe ?
L’Interprète : Mu buhamya watanze
ku nyandiko, muri iyo nyandiko, ku rupapuro rwa 25, uravuga ko hari basaza batatu
ba Kizito, hari icyo ubavugaho, icyo ubazi ho ?
le témoin 151 : Icyo
nzi n’uko afite basaza be batatu,
L’Interprète : Ce que je
sais, c’est qu’elle a trois frères,
le témoin 151 : Afite
uwitwa Tharcisse NGOBOKA,
L’Interprète : Un d’entre
eux s’appelle Tharcisse NGOBOKA,
le témoin 151 : Akagira
n’uwitwa SEKABWA François,
L’Interprète : Un autre s’appelle
François SEKABWA,
le témoin 151 : N’uwitwa
NKURUNZIZA,
L’Interprète : Et un autre
du nom de NKURUNZIZA,
le témoin 151 : Abo
nibo bahungu batatu.
L’Interprète : Ce sont là
trois garçons.
le témoin 151 : Ariko
ibyo bagendaga bakora simbizi.
L’Interprète : Mais ce qu’ils
faisaient ici et là, moi, je l’ignore.
Le Président : Monsieur
le sixième juré, vous vouliez poser une question ?
Le 6e Juré : Vous
pouvez bien demander au témoin si c’est bien le 6 que les tentes de la Croix-Rouge
sont venues ?
Le Président : Vous avez
dit, tout à l’heure, que la Croix-Rouge installait des tentes au couvent de
Sovu ou près du couvent de Sovu, le 6 mai 1994. Confirmez-vous cette date du
6 mai ?
L’Interprète : Wavuze ko abantu
bo muri Croix-Rouge bazanye ihema bakarishyira mu kigo cyangwa se hafi y’ikigo
cy’ababikira. Urahamya iyo tariki ya 6 z’ukwa gatanu, ko ariwo byabaye ?
le témoin 151 : Yee,
kuko icyo gihe,
L’Interprète : Oui, car à
ce moment-là,
le témoin 151 : Icyo
gihe RUSANGANWA Gaspard,
L’Interprète : C’est à ce
moment-là que RUSANGANWA Gaspard,
le témoin 151 : Avuga
yuko ariwe wabazanye, bakaza bagashinga ihema.
L’Interprète : Disait que
c’est lui qui les avait amenés et qu’ils avaient monté la tente.
le témoin 151 : Ariko
ntibigeze barishinga, bazanwe no kuza gusahura gusa ikigo cy’ababikira.
L’Interprète : Mais en réalité,
ils ne sont pas venus pour monter la tente, ils sont venus pour piller le couvent
des sœurs.
Le Président : S’agissait-il
bien de personnes de la Croix-Rouge, alors ?
L’Interprète : Ni ukuvuga ko abongabo
uvuga ari abantu ba Croix-Rouge ?
le témoin 151 : Baribo
rwose aho ngaho.
L’Interprète : Oui, c’étaient
eux là-bas.
Le Président : Ce n’était
pas plutôt des gens qui avaient déjà participé à des opérations le 22 et le
23 avril ?
L’Interprète : Ntabwo ari abantu
bari bakoze ibyo byose kuri 22 na 23 z’ukwa kane ?
le témoin 151 : Oya,
si abo ngabo rwose.
L’Interprète : Non, ce n’est
pas là, sûrement pas.
le témoin 151 : Hari
haje abantu baturuka za [inaudible] hose, sabako karere.
L’Interprète : Là c’étaient
les gens qui étaient venus d’un peu partout, ce n’est pas les gens du voisinage.
Jean-Baptiste le témoin 151 : Ndetse
harimo nuwigeze kutubera bourgmestre,
L’Interprète : Parmi eux,
figurait même un qui fut dans le temps notre bourgmestre,
le témoin 151 : Witwa
le témoin 56,
L’Interprète : Du nom de
le témoin 56.
Jean-Baptiste le témoin 151 : Yatubereye
na bourgmestre nyuma, Inkotanyi zimaze kubohoza igihugu.
L’Interprète : Il a été même
notre bourgmestre après que les Inkotanyi aient pris le pays.
Le Président : Et votre ancien
bourgmestre était membre de la Croix-Rouge ?
L’Interprète : Uwo muntu wigeze
kuba bourgmestre wanyu, yari uwo mu muryango wa Croix-Rouge ?
le témoin 151 : Wa
Croix-Rouge.
L’Interprète : De la Croix-Rouge.
Me. GILLET : Le 23 avril,
à 9h, vous arrivez donc pour faire le déblaiement des corps et pour les enterrer.
Je voudrais savoir si vous avez vu s’il y avait beaucoup de cadavres sur la
route et s’il était possible de passer en voiture, je parle de la route qui
passe à côté du centre de santé, enfin de la route ou du chemin ?
L’Interprète : Kuri 23 mu ma saa
tatu, ubwo mwaje guterura imirambo no kujya kuyihamba, mwabonye imirambo myinshi.
Hari imirambo yariri mu muhanda, ku buryo imodoka yashobora guhita hafi ya centre
de santé ?
le témoin 151 : Niyo
twabanje gukuramo, iyo ngiyo.
L’Interprète : Oui, ce sont
ces cadavres-là que nous avons d’abord dégagés.
Jean-Baptiste le témoin 151 : Abo
bagiye bicisha amahiri n’abo batanyaguje imipanga.
L’Interprète : Ceux-là qu’on
avait tués par les massues et qu’on avait découpé par les machettes.
Me. GILLET : Ils étaient
donc sur la route ?
L’Interprète : Ni ukuvuga ko bari
mu muhanda ?
le témoin 151 : Mu
muhanda hagati ahongaho.
L’Interprète : Oui, dans
la route même.
Me. GILLET : Est-ce qu’il
était possible de passer en voiture sur le chemin avant qu’ils fassent le déblaiement ?
L’Interprète : Mutari mwakuraho
iyo imirambo, imodoka yashoboraga guhita imirambo igihari ?
le témoin 151 : REKERAHO
yagendaga akwepamo hagati na ambulance ye.
L’Interprète : Non, REKERAHO
essayait de contourner les cadavres dans la route avec son ambulance.
Me. GILLET : Est-ce qu’il
y avait, parmi ces corps sur la route, des personnes qui étaient encore vivantes ?
L’Interprète : Muri iyo mirambo
yari mu muhanda, harimo abantu bari bagihumeka ?
le témoin 151 : Nta
numwe njyewe nahasanze.
L’Interprète : Non, je n’ai
trouvé personne.
Me. GILLET : J’ai encore
une petite question qui n’a rien à voir. Je voudrais savoir si le témoin a un
fils qui aurait combattu parmi les Interahamwe ?
L’Interprète : Waba ufite umuhungu
warwanye mu Nterahamwe ?
le témoin 151 : Njyewe ?
L’Interprète : Moi ?
Me. GILLET : Oui.
le témoin 151 : Njyewe
ntawe.
L’Interprète : Non !
Moi, non !
Me. GILLET : Non !
L’Interprète : Oya ?
le témoin 151 :
L’Interprète : Non, non,
non, non, aucun.
Me. GILLET : Vous avez des
fils ?
L’Interprète : Ufite abana b’abahungu ?
le témoin 151 : Ndabafite.
L’Interprète : Oui, j’en
ai.
le témoin 151 : Ndabafite
bane.
L’Interprète : J’en ai quatre.
Me. GILLET : D’accord,
merci.
Le Président : D’autres
questions ? Madame le douzième juré suppléant.
Le 12e Juré suppléant : J’aurais voulu demander
au témoin, Monsieur le président, s’il avait reçu de l’argent pour enterrer
ces corps et éventuellement de qui ?
Le Président : Avez-vous
reçu de l’argent pour enterrer les corps des cadavres du centre de santé de
Sovu ?
L’Interprète : Hari ubwo mwahawe
amafaranga kugirango mubashe guhambisha abantu bari ku ivuriro ry’i Sovu ?
le témoin 151 : Nta
mafaranga yatanzwe.
L’Interprète : Non, pas d’argent
donné.
Le Président : REKERAHO n’a
pas distribué de l’argent à ceux qui enterraient ? REKERAHO n’a-t-il pas
distribué de l’argent à ceux qui enterraient les cadavres ?
L’Interprète : Ntabwo REKERAHO
yagiye aha amafaranga abahambaga imirambo.
le témoin 151 : Ntabyo
nabonye.
L’Interprète : Moi, je n’ai
pas vu.
Le Président : D’autres questions.
Maître WAHIS ?
Me. WAHIS : Oui, Monsieur
le président. Je voudrais revenir précédemment à une réunion du 12 avril 1994
à Murunyinya, réunion politique au cours de laquelle le bourgmestre a pris la
parole. Est-ce qu’il y avait une ou des bénédictines présentes à cette réunion ?
Le Président : Y avait-il,
lors d’une réunion qui s’est tenue le 12 avril 1994, à la demande du bourgmestre,
des bénédictines présentes, des sœurs de Sovu présentes à cette réunion ?
L’Interprète : Mu nama bourgmestre
yakoresheje ku itariki ya 12 z’ukwa kane, hari ababikira b’i Sovu bari bayirimo ?
le témoin 151 : Ntabwo
narebye neza, icyokora yaravugaga, ngo niyo kugarura amahoro.
L’Interprète : Je n’ai pas
bien regardé, mais lui, il disait que c’était une réunion visant le retour de
la paix.
Le Président : Avez-vous
vu des sœurs bénédictines à cette réunion ?
L’Interprète : Hari ababikira
b’ababenedictine wabonye muri iyo nama ?
le témoin 151 : Hari
haje abantu benshi ntabwo nashoboye gukemuza ngo ndebe aho ngaho.
L’Interprète : Il y avait
plusieurs personnes qui assistaient. Moi je n’ai pas pu observer là-bas.
Le Président : Une autre
question ? Les parties n’ont plus de questions à poser ? Sont-elles
d’accord pour que le témoin se retire ? Monsieur le témoin 151, confirmez-vous,
persistez-vous dans les déclarations que vous venez de faire aujourd’hui ?
L’Interprète : Uremeza ukanahamya
ibyo umaze kuvuga none ?
le témoin 151 : Ndabyemeza,
ndabivugisha ukuri nkuko nabivuze mu ndahiro.
L’Interprète : Je le confirme,
je le dis en toute vérité, comme je l’ai dit dans le serment.
Le Président : La Cour vous
remercie pour votre témoignage. Vous pouvez disposer de votre temps, mais vous
devez rester à la disposition de la Cour pour organiser votre retour au Rwanda.
L’Interprète : Urukiko rugushimiye
ibyo warubwiye, rugasaba ariko ko rwakubona igihe cyose, mu gihe urwego rwo
gutegura ibyo urugendo rwawe rusubira mu Rwanda.
le témoin 151 : Ye.
Nanjye ndabashimiye.
L’Interprète : Moi aussi,
je vous remercie et puis j’espère que je continuerai à collaborer avec vous. |