8.6.19. Audition des témoins: le témoin 7
Le Président : Madame, quels sont
vos noms et prénoms ?
le témoin 7 : le témoin 7.
Le Président : Quel âge avez-vous ?
le témoin 7 : 60 ans.
Le Président : Quelle est votre
profession ?
le témoin 7 : Religieuse.
Le Président : Quelle est votre
commune de domicile ?
le témoin 7 : Dublin.
Le Président : Connaissiez-vous
les accusés, ou une partie des accusés, avant le mois d’avril 1994 ?
le témoin 7 : Je connaissais
sœur Gertrude.
Le Président : Uniquement sœur
Gertrude ?
le témoin 7 : Oui.
Le Président : Etes-vous de la
famille des accusés ou de la famille des parties civiles, c’est-à-dire des personnes
qui réclament des dommages et intérêts aux accusés ?
le témoin 7 : Ni l’un, ni
l’autre.
Le Président : Etes-vous liée
par un contrat d’emploi avec les accusés ou les parties civiles ?
le témoin 7 : Non.
Le Président : Je vais vous demander,
Madame, de bien vouloir lever la main droite et de prêter le serment de témoin.
le témoin 7 : Je jure de
parler sans haine et sans crainte et de dire toute la vérité et rien que la
vérité.
Le Président : Je vous remercie,
vous pouvez vous asseoir.
Madame, vous nous avez dit connaître sœur Gertrude avant le mois
d’avril 1994. Je n’ai pas trouvé de trace dans le dossier de ce que vous auriez
été entendue par un juge d’instruction à propos de faits survenus à Sovu au
Rwanda, au mois d’avril et au mois de mai 1994.
le témoin 7 : Non, je n’étais
pas là en avril et en mai. J’ai quitté le Rwanda juste avant, en mars.
Le Président : En mars 1994 ?
le témoin 7 : Oui.
Le Président : Si je comprends
bien, donc, le moment où vous avez pu faire la connaissance de sœur Gertrude
est antérieur aux événements survenus au Rwanda. Pouvez-vous exposer dans quelles
circonstances vous avez fait la connaissance de sœur Gertrude ?
le témoin 7 : Oui, c’était
en septembre 1992. Je suis allée au Rwanda. Je venais du Kenya, et nous avions
travaillé ensemble dans un programme de formation pour la vie religieuse des
jeunes. Et c’est dans ce cadre là que nous avons collaboré.
Le Président : Vous vous êtes
côtoyées pendant un certain temps, à cette époque-là ?
le témoin 7 : Oui, jusqu’en
mars 94.
Le Président : Comment pourriez-vous
décrire la personnalité de sœur Gertrude par les contacts que vous avez
pu donc, nourrir à cette époque?
le témoin 7 : Dans mes rencontres
avec elle, j’ai rencontré une personne douce et aimable. Une personne qui avait
le souci de vivre sa vie religieuse bénédictine, mais pour la vivre dans un
monde culturel rwandais - et pour elle, c’était important - qui avait une grande
largeur d’esprit, un grand sens de l’hospitalité et de l’accueil et dans tout
ce que nous faisons comme travail, un grand sérieux dans ce qu’elle entreprenait.
Le Président : Avez-vous… vous
m’avez dit que vous aviez quitté le Rwanda quand ça ?
le témoin 7 : En mars 94.
Le Président : En mars 94. Donc,
vous avez dû côtoyer au moment où elle est devenue, où elle a été élue, supérieure
du couvent de Sovu ?
le témoin 7 : Oui.
Le Président : Avez-vous fréquenté
la communauté de Sovu ou uniquement sœur Gertrude ?
le témoin 7 : Plutôt sœur
Gertrude, mais je suis allée une fois ou l’autre à Sovu, dans la communauté.
Le Président : Par ces quelques
contacts avec la communauté, auriez-vous pu constater qu’il y aurait eu des
tensions dans cette communauté suite à l’élection de sœur Gertrude ?
le témoin 7 : Non, je ne
peux pas le dire.
Le Président : Vous nous avez
décrit la personnalité de sœur Gertrude il y a quelques instants. Auriez-vous
pu constater, dans vos contacts avec elle, que c’était peut-être aussi quelqu’un
qui pouvait avoir une certaine fragilité ?
le témoin 7 : Elle était
consciente de la tâche lourde qui l’incombait quand elle était nommée prieure,
et dans ce sens-là, elle trouvait, oui, que c’était lourd.
Le Président : Pensez-vous que
c’est une personne qui aurait pu être dépassée par les événements, par des événements
normaux ?
le témoin 7 : Par des événements
normaux, je ne pense pas, enfin dans l’ensemble, mais par des événements exceptionnels,
peut-être.
Le Président : Y-a-t-il des questions
à poser au témoin ? Pas de questions ?
Les parties sont-elles d’accord pour que le témoin se retire ?
Madame, confirmez-vous les déclarations que vous venez de faire, persistez-vous
dans ces déclarations ?
le témoin 7 : Oui.
Le Président : La Cour vous remercie
pour votre témoignage ainsi que de la patience dont vous avez fait preuve depuis
hier pour simplement passer, ici, quelques minutes à l’audience.
le témoin 7 : Merci.
Le Président : Nous vous souhaitons
un bon retour.
Le Président : Comme nous avons
de l’avance sur le programme, je me propose de faire une demi-heure de lecture
de déclaration. C’est une plaisanterie, bien sûr, car, bien qu’il faille, à
un moment ou l’autre, que ces lectures se fassent, elles se feront à un autre
moment, si nous parvenons à en trouver un autre, de moment. Maître BEAUTHIER ?
Me. BEAUTHIER : Je voudrais vous
demander - et ce n’est pas une plaisanterie - j’aurais voulu vous demander comment
vous organisiez la matinée de lundi matin.
Le Président : Ecoutez, normalement
lundi matin, les témoins qui étaient prévus, Madame DE TEMMERMAN, les parties
ont renoncé à leur audition, les témoins NSANZUWERA et GUICHAOUA sont décommandées
et on n’a pas fixé de date quant à leur prestation ici, si prestation il y a.
Donc, la journée de lundi est consacrée à l’audition des dix religieuses venant
du Rwanda qui se trouvent encore ici jusqu’à mardi matin ou qui devraient repartir,
mardi un vol à 10 heures, 10 h 30 du matin, qui repartent un vol 10 h ou 10
h 30. Alors, ces dix religieuses sont, je dirais dans l’ordre de la liste les
témoins, sauf erreur de ma part, 121 : le témoin 75, 137 :
le témoin 82, 138 : le témoin 80, 139 : le témoin 99,
140 : le témoin 141, 142 : le témoin 78, 143 : le témoin 95
Mathilde, 144 : le témoin 133, 170 : le témoin 74, et
171 : le témoin 70.
Je me proposais de faire venir lundi matin les cinq premières d’entre
elles, et l’après-midi les cinq suivantes. Et je me proposais aussi de ne commencer
qu’à 9 heures. Tout en signalant que, peut-être, lundi, si nous voulons entendre
ces dix personnes, je demanderai peut-être à nouveau au jury et aux parties
un effort supplémentaire. Oui, Monsieur ? Je pense que dans les témoins
suivants, il pourrait y avoir d’abord moins de personnes dont il faudra assurer
la traduction des déclarations, peut-être moins de longueur, encore que mardi
il y en a certains qui seront sans doute assez longs. J’espère que ce sera le
dernier effort. Bien, nous allons donc suspendre l’audience pour aujourd’hui
et nous la reprendrons lundi à 9 heures. |