8.6.24. Audition des témoins: le témoin 152
Le Président : le témoin 152
est encore là ? Oui. Les autres sont arrivés aussi ? Tous sont là.
OK. le témoin 152 ? Souhaitez-vous un interprète, Madame ?
le témoin 152 : Oui.
Le Président : Voulez-vous
bien demander au témoin quels sont ses nom et prénom ?
L’Interprète : Witwa nde ?
le témoin 152 : Nitwa
mama le témoin 152.
L’Interprète : Je m’appelle
sœur le témoin 152.
Le Président : Quel âge avez-vous ?
L’Interprète : Ufite imyaka
ingahe ?
le témoin 152 : 29.
L’Interprète : 29 ans.
Le Président : Quelle est
votre profession ?
L’Interprète : Ufite mwuga
ki ?
le témoin 152 : Nd’uwihaye
Imana.
L’Interprète : Religieuse.
Le Président : Quelle est
votre commune de résidence ?
L’Interprète : Komine
utuyemo ?
le témoin 152 : Kakiru.
L’Interprète : Kakiru.
Le Président : Connaissiez-vous
les accusés ou certains des accusés, avant le mois d’avril 1994 ?
L’Interprète : Waruzi abaregwa
cyangwa se bamwe muribo mbere y’ukwezi kwa kane kwa 94 ?
le témoin 152 : Abo nzimo
ni babili.
L’Interprète : Parmi eux,
j’en connais deux.
Le Président : Les deux religieuses ?
L’Interprète : Ababikira
babili ?
le témoin 152 : Yego.
L’Interprète : Oui.
Le Président : Etes-vous
de la famille des accusés ou de la famille de ceux qui leur réclament des dommages
et intérêts ?
L’Interprète : Waba ufitanye
isano yo mu muryango y’abaregwa cyangwa se ababaregera indishyi ?
le témoin 152 : Ntabo.
L’Interprète : Non.
Le Président : Travaillez-vous
sous les liens d’un contrat de travail, un contrat d’emploi pour les accusés
ou pour ceux qui leur réclament des dommages et intérêts ?
L’Interprète : Haba ukorera
akazi uhemberwa n’abaregwa cyangwa abaregera indishyi ?
le témoin 152 : Ntako.
L’Interprète : Rien.
Le Président : Je vais vous
demander de bien vouloir lever la main droite et de prêter le serment de témoin.
L’Interprète : Zamura ikiganza
cy’iburyo urahire iyo ndahiro.
le témoin 152 : Ndahiriye
kuvuga ukuri gusa, nta rwango, nta mususu.
L’Interprète : Je jure de
parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité et rien que la vérité.
Le Président : Vous pouvez
vous asseoir tous deux. Madame, au mois d’avril 1994, quel était votre statut
dans la communauté de Sovu ?
L’Interprète : Mu kwezi kwa
kane kwa 94, wari mu rwego ki mu kigo cy’ababikira cy’i Sovu ?
le témoin 152 : Urwego
narindimo, narindi mu rwego rw’abana bitwa « abageragezwa »,
L’Interprète : Aspirante ?
le témoin 152 : Aspirante.
L’Interprète : Le statut
que j’avais à l’époque, c’était le statut des enfants qu’on appelle « les
aspirantes ».
Le Président : Dans ce statut,
par exemple, portiez-vous déjà le voile ?
L’Interprète : Muri urwo
rwego wariho, wambaraga ivala ?
le témoin 152 : Nta vala
nambaraga, barimpaye intambara itangiye.
L’Interprète : Je ne portais
pas de voile, on me l’a donné au début de la guerre.
Le Président : Pourquoi vous
a-t-on donné ce voile au début de la guerre ?
L’Interprète : Kuki baguhaye
iryo vala intambara itangiye ?
le témoin 152 : Kwari
ukugirango niduhunga, natwe tube twakwitw’ababikira, tubashe gutambuka mu nzira.
L’Interprète : C’était pour
que, au moment de notre fuite, nous puissions être prises pour des sœurs et
pouvoir passer à travers la route.
Le Président : Avez-vous
constaté, alors que vous étiez au couvent de Sovu, pendant le mois d’avril 1994,
que, à un moment donné, des réfugiés ou une partie des réfugiés a été regroupée
au centre de santé qui dépendait du couvent ?
L’Interprète : Muri uko kwezi
kwa kane, waba warabonye ko impunzi cyangwa se zimwe murizo zaba zarakoranyirijwe
muri centre de santé yarishinzwe ikigo cy’ababikira ?
le témoin 152 : Ntabwo
nabibonye n’amaso yanjye ariko nzi ko hari abantu.
L’Interprète : Je ne l’ai
pas vu de mes propres yeux, mais je sais qu’il y avait des gens.
Le Président : Lorsque les
tueries ont commencé au centre de santé et sont devenues importantes, même,
le 22 avril 1994, avez-vous vu ce qui se passait à ce centre de santé ?
L’Interprète : Ubwo ubwicanyi
bwabaga, cyane cyane ubwo bwakazaga umurego kuri 22 muri centre de santé, waba
warabonye ibyakorerwaga yo ?
le témoin 152 : Ntabwo
nabashije kubibona kuko twe twari turi muri clôture.
L’Interprète : Je n’ai pas
pu le voir car nous autres, nous étions dans la clôture.
Le Président : Avez-vous
éventuellement constaté que ce jour-là, certaines religieuses auraient quitté
la clôture du couvent ?
L’Interprète : Waba warabonye
koko se uwo munsi bamwe mu babikira baba baragiye hanze y’uruzitiro rw’ikigo ?
le témoin 152 : Inzu
ni nini, kandi ababikira twari benshi,
L’Interprète : Le couvent
est vaste et puis, nous étions nombreuses à être sœurs, là-bas,
le témoin 152 : Kuburyo
kumenya uwasohotse n’utasohotse ar’ibintu bitoroshye.
L’Interprète : De telle sorte
que ce n’est pas facile de connaître celle qui est sortie ou celle qui n’est
pas sortie.
Le Président : Le soir du
22 avril 1994, une décision a-t-elle été prise pour le lendemain ?
L’Interprète : Ku mugoroba
w’italiki ya 22 z’ukwa kane, har’ikemezo cyafashwe cyerekeye ibyari gukorwa
bukeye bwaho ?
le témoin 152 : Icyo
nibuka nuko sœur Gertrude wari supérieure wa communauté,
L’Interprète : Ce dont
je me souviens, c’est que sœur Gertrude, alors supérieure de la communauté,
le témoin 152 : Yadusabye
gukora akabagage gato,
L’Interprète : Nous a demandé
de faire des petits bagages,
le témoin 152 : Kugirango
mu gitondo nitubona uko duhunga, tubashe guhunga.
L’Interprète : Pour que le
lendemain, s’il y avait possibilité de nous enfuir, nous puissions nous enfuir.
Le Président : Sœur Gertrude
craignait-elle que les religieuses elles-mêmes soient attaquées par les Interahamwe ?
L’Interprète : Mama Gertruda
nawe yatinyaga ko ababikira baterwa n’Interahamwe ?
le témoin 152 : Birumvikana,
nk’umuntu wari responsable wa communauté,
L’Interprète : C’est
compréhensible, en sa qualité de responsable de la communauté,
le témoin 152 : Njye
nabonaga ahangayitse cyane, ndetse no kuturusha.
L’Interprète : Je voyais
qu’elle était très inquiète, plus inquiète que nous-mêmes.
Le Président : Connaissez-vous
Emmanuel REKERAHO ?
L’Interprète : Waba
waruzi Emannuel REKERAHO ?
le témoin 152 : Namubonye
limwe n’amaso yanjye,
L’Interprète : De mes propres
yeux, je l’ai vu une seule fois,
le témoin 152 : Umunsi
twavuye muri monastère.
L’Interprète : Le jour où
nous avons quitté le monastère.
Le Président : Durant les
événements d’avril et mai 1994, vous-même, personnellement, vous n’avez jamais
vu REKERAHO ?
L’Interprète : Mu byabaye
mu kwezi kwa kane n’ukwa gatanu, wowe ubwawe, ntabwo wiboneye REKERAHO ?
le témoin 152 : Batubwiraga
ko aza ariko njye ntabwo nigeze mubona.
L’Interprète : On nous disait
qu’il venait mais, personnellement, je ne l’ai jamais vu.
Le Président : Lorsque vous
avez quitté le couvent de Sovu le 23 avril 1994 très tôt le matin, vous trouviez-vous
dans le premier convoi ou dans le second ?
L’Interprète : Ubwo mwavaga
mu kigo kw’italiki ya 23 z’ukwezi kwa kane mu gitondo cya kare, wowe wari mw’itsinda
rya mbere ry’abavuye mu kigo ?
le témoin 152 : Narindi
mu rya mbere.
L’Interprète : Oui, j’étais
dans le premier convoi.
Le Président : Savez-vous
s’il était question que quelqu’un d’autre que les religieuses quitte le couvent,
ce jour-là, pour aller normalement à Butare ?
L’Interprète : Waba
waruzi ko byashobokaga ko undi wundi abasha kuva mu kigo, kugirango niba nta
mbogamizi zindi, bajye i Butare ?
le témoin 152 : Icyo
kibazo ndumva ntacyumva neza, ndifuza ko mwagisubiramo.
L’Interprète : Je ne comprends
pas bien la question et j’aimerais qu’elle soit répétée.
Le Président : Dans la décision
qui a été prise le 22 avril au soir, et qui a été exécutée le 23 avril
au matin,
L’Interprète : Mu cyemezo
cyafashwe kuri 22 nimugoroba, kikaza gushyirwa mu bikorwa byo kuri 23 mu gitondo,
Le Président : Décision qui
consistait à quitter le couvent de Sovu pour se rendre à l’évêché de Butare,
L’Interprète : Icyo cyemezo
kikaba cyar’icyo kuva mu kigo cy’ababikira b’i Sovu mugana kwa Musenyeri i Butare,
Le Président : Etait-il
question que d’autres personnes que les religieuses quittent le couvent ?
L’Interprète : Har’icyemezo
cyavugaga ko abandi bantu batari ababikira nabo bava mu kigo ?
le témoin 152 : Njyewe
uko nabibonaga,
L’Interprète : Ce que
j’ai constaté, moi,
le témoin 152 : Nkeka
ko iyo babona moyen de déplacement,
L’Interprète : Je pense que,
s’ils avaient eu un moyen de déplacement,
le témoin 152 : Bashoboraga
nabo kugenda, uretse ko hari harimo risques nyinshi.
L’interprète : Ils auraient
pu eux aussi partir, à part qu’il y avait beaucoup de risques.
Le Président : Lorsque vous
avez été réfugiée pendant deux journées à Ngoma, avez-vous été importunée par
les Interahamwe à la paroisse de Ngoma ?
L’Interprète : Ubwo mwamaze
iminsi ibili muhungiye i Ngoma, hari ubwo mwigeze musagarirwa n’Interahamwe,
ubwo mwari kuri paroisse ya Ngoma ?
le témoin 152 : Tukigerayo,
L’Interprète : Dès notre
arrivée,
le témoin 152 : Hashise
nk’iminota mikeya, bahise baza mu nzu aho twari twicaye.
L’Interprète : Après quelques
minutes, ils sont venus dans la maison où nous étions assises.
Le Président : Savez-vous
ce qu’a fait sœur Gertrude pour empêcher les Interahamwe de vous importuner ?
L’Interprète : Wavuze icyo
mama Gertruda yaba yarakoze kugirango abuze Interahamwe kubasagarira ?
le témoin 152 : Icyo
nzi nabonye n’amaso yanjye,
L’Interprète : Ce que je
sais… ce que j’ai vu de mes propres yeux,
le témoin 152 : Yabahaye
amafaranga.
L’Interprète : Elle leur
a donné de l’argent.
Le Président : Le 24 avril,
vous avez quitté Ngoma pour retourner au couvent de Sovu avec, apparemment,
l’aide de militaires. Savez-vous avec qui sœur Gertrude a eu un contact au camp
militaire de Ngoma ?
L’Interprète : Kuri 24 mwaragarutse,
bishoboka ko mwari muherekejwe n’abasilikare. Waba uzi umuntu mama Gertruda
bavuganye mu kigo cy’abasirikare cy’i Ngoma ?
le témoin 152 : Ntabwo
muzi, nabonye abasirikare baza, badusubiza muri monastère.
L’Interprète : Je ne
le sais pas, j’ai seulement vu les militaires venir nous ramener au monastère.
Le Président : Lors d’une
de vos auditions, vous avez expliqué que sœur Gertrude avait essayé de joindre
le bourgmestre de Huye, pour retourner à Sovu.
L’Interprète : Mubyo wavuze
mbere, aravuga ko mama Gertruda yagerageje kuvugana na bourgmestre kugirango
abagarure i Sovu…
L’Interprète : Le bourgmestre
de… ?
Le Président : De Huye.
L’Interprète : Bourgmestre
wa Huye.
le témoin 152 : Yego.
L’Interprète : Warabivuze ?
le témoin 152 : Bourgmestre
wa Huye, niwe watumye tubasha kugera i Ngoma.
L’Interprète : Le bourgmestre
de Huye, c’est lui qui nous avait permis l’arrivée à Ngoma.
Le Président : Et vous avez
expliqué qu’après avoir essayé de joindre le bourgmestre, sœur Gertrude avait
sonné et téléphoné au camp militaire de Ngoma et qu’elle était tombée sur un
certain REKERAHO.
L’Interprète : Wari waravuze
ko Gertruda amaze kugerageza kwa bourgmestre yagerageje gutelefona i Ngoma mu
kigo cy’abasirikare, noneho akavugana na REKERAHO ;
le témoin 152 : Ibyongibyo
ntabwo nabyumvishe n’amatwi yanjye, nibyo baraconta.
L’Interprète : Ca, je ne
l’ai pas entendu de mes propres oreilles, c’est ce qu’on raconte.
Le Président : Lorsque vous
êtes revenue de Sovu, euh… pardon, de la paroisse de Ngoma au couvent de Sovu,
avez-vous vu, au couvent de Sovu, REKERAHO ?
L’Interprète : Ubwo mwari
muvuye kuri paroisse ya Ngoma mugarutse i Sovu, waba warabonye i Sovu REKERAHO,
le témoin 152 : I Sovu
nahabonag’abantu,
L’Interprète : A Sovu, je
voyais des gens,
le témoin 152 : Ariko
REKERAHO ko ntari muzi, sinabashije kumenya nib’ahari.
L’Interprète : Mais REKERAHO,
comme je ne le connaissais pas, je n’ai pas pu l’identifier… savoir s’il était
là. J’ai entendu dire.
Le Président : Comment se
fait-il, alors, que dans votre déclaration, vous avez exposé que REKERAHO, à
votre retour, avait reproché à sœur Kizito le fait que vous étiez partie ?
L’Interprète : Kuki, wasobanura
ute ukuntu mbere, wari waravuze ko mugarutse, REKERAHO yatonganyirije Kizito
ko mwari mwagiye ?
le témoin 152 : Ibyo
byose n’ibintu baraconta, ntabwo nigeze mbihagararaho.
L’Interprète : Tout ça, c’est
ce qu’on raconte. Personnellement, je n’ai pas été témoin.
Le Président : Vous aviez
pourtant déclaré de manière très précise ceci : « Lorsque
je suis arrivée sur place, au couvent de Sovu,
L’Interprète : Mbere ariko
uravuga ku buryo bwemeza neza ko, uti : « Ubwo nagarutse i Sovu,
Le Président : J’ai vu pour la première fois de mes yeux,
L’Interprète : Nabonye
ubwambere mu maso yanjye,
Le Président : REKERAHO,
L’Interprète : REKERAHO,
Le Président : Il s’est adressé à sœur Kizito,
L’Interprète : Yabwiye
mama Kizito,
Le Président : Et lui a reproché d’être partie ».
L’Interprète : Amutonganyiriza
ko yari yagiye ».
le témoin 152 : Ntabwo
ibyongibyo nabihagazeho,
L’Interprète : Ca, je n’en
ai pas été témoin,
le témoin 152 : Barabimbwira
buri gihe.
L’Interprète : On me le dit
à chaque fois, mais je n’en ai pas été témoin.
le témoin 152 : Kandi
nta nubwo njye naje muri tour imwe na sœur Kizito,
L’Interprète : Et puis, moi-même,
je ne suis pas venue dans le même convoi que sœur Kizito,
le témoin 152 : Narindi
muri tout ya mbere.
L’Interprète : J’étais dans
le premier convoi.
Le Président : Lorsque vous
êtes rentrée au couvent de Sovu, en revenant de la paroisse de Ngoma, avez-vous
parlé avec les trois religieuses qui étaient restées au couvent ?
L’Interprète : Bumwe wagarutse
mu kigo i Sovu muvuye muri paroisse ya Ngoma, waba waravuganye n’ababikira batatu
bari barasigaye mu kigo i Sovu ?
Le Président : Sœur Scholastique,
sœur Bénédicte et sœur Fortunata ?
L’Interprète : Aribo sœur
Scholastique, sœur Bénédicte na sœur Fortunata, mwaba mwaravuganye nabo ?
le témoin 152 : Uwo nabashije
kuvugana nawe nibuka, ni sœur Scholastique,
L’Interprète : Si mes
souvenirs sont bons, la personne à qui j’ai pu parler, c’est sœur Scholastique,
le témoin 152 : Niwe
wari hafi muri entrée.
L’Interprète : C’est elle
qui était tout près de l’entrée.
le témoin 152 : Namubajije
uko basigaye, nawe ambaza aho twari twagiye.
L’Interprète : Je lui ai
demandé comment elles étaient restées, et elle m’a demandé à son tour où nous
étions allées.
Domitille le témoin 152 : Hanyuma
ambwira ko REKERAHO yaje agakora liste y’abantu bahari,
L’Interprète : Elle m’a dit
que REKERAHO était venu et qu’elle avait dressé une liste des personnes qui
étaient là,
le témoin 152 : Agatwara
imwe nawe akamusigira indi.
L’Interprète : Qu’elle en
avait pris une, et lui une autre.
Le Président : C’est ça.
Le lendemain du retour au monastère, le 25 avril, y a-t-il eu une réunion dans
une grande salle du monastère ?
L’Interprète : Bukeye muraye
mugarutse, kuri 25 z’ukwa kane, har’inama yabereye mu cyumba kinini cyo muri
monastère ?
le témoin 152 : Baradukoranyije,
L’Interprète : On nous a
réunis,
le témoin 152 : Ubwo
nyuma yuko hari abasirikare bari mu nzu basaka,
L’Interprète : Après qu’il
y avait des militaires à l’intérieur de la maison qui fouillaient,
le témoin 152 : Naho
twari turi mu kiriziya, hari umusirikare wahageze,
L’Interprète : Et, là où
nous étions à l’église, il y a un militaire qui y a été…
le témoin 152 : Badushyira
hamwe n’abantu bari muri hôtellerie b’impunzi,
L’Interprète : On nous a
rassemblés avec les gens qui étaient à l’hôtellerie, des réfugiés,
le témoin 152 : Hanyuma
batubwira amabwiriza REKERAHO yatanze.
L’Interprète : On nous a
alors communiqué les instructions qu’avait données REKERAHO.
le témoin 152 : Ariko
umuntu watanze ayo mabwiriza, ndibuka ko sœur Scholastique na sœur Gertruda
bari bahagararanye,
L’Interprète : Je me souviens
que, lors de la communication de ces instructions, sœur Scholastique était debout
à côté de sœur Gertrude,
le témoin 152 : Ariko
njye numva ntibuka neza umuntu watangiye avuga.
L’Interprète : Mais je ne
me souviens pas bien de la personne qui a pris la parole en premier lieu.
le témoin 152 : Kuko
bashobora kuba baravuze bombi, numva ntibuka neza uwatangiye, ariko ndumva bombi
bashobora kuba baragize icyo batubwira,
L’Interprète : Je me souviens
que les deux ont eu à nous dire quelque chose, mais je ne sais pas exactement
qui a pris la parole en premier lieu.
le témoin 152 : Bavuga
ko ababikira baguma mu kigo,
L’Interprète : Elles disaient
que les religieuses devaient rester au couvent,
le témoin 152 : Abari
abakozi bagakomeza imilimo,
L’Interprète : Que ceux qui
étaient employés continuent leur travail,
L’Interprète : Noneho, abahahungiye
ariko baturuka mu yandi maprefecture bakajyana kuri préfecture ya Butare.
L’Interprète : Que ceux qui
étaient réfugiés, mais originaires d’autres préfectures, devaient être ramenés
à la préfecture de Butare.
le témoin 152 : Ndumv’aribyo
nibuka, ibindi simbyibuka.
L’Interprète : Je me souviens
de ça… les autres, j’ai oublié.
Le Président : Vous avez
entendu des coups de feu, ce jour-là ?
L’Interprète : Waba warumvise
amasasu avuga icyo gihe ?
le témoin 152 : Yego,
nka une heure après.
L’Interprète : Oui, à peu
près une heure après.
Le Président : Les membres
des familles des religieuses étaient toujours présents, à la fin de cette journée
du 25 avril ?
L’Interprète : Bene wabo
w’ababikira bari bakiraho kuri uwo munsi ?
le témoin 152 : Bari
gagihari.
L’Interprète : Ils étaient
toujours présents.
Le Président : Savez-vous
pourquoi ces personnes-là avaient pu rester dans le monastère, contrairement
aux autres ?
L’Interprète : Waba uz’impamvu
abo bantu bari barasigaye muri monastère kandi abandi bari baragiye ?
le témoin 152 : Ntabwo
nz’impamvu.
L’Interprète : Je ne connais
pas la raison.
Le Président : Entre ce 25
avril et le 6 mai, le jour où le bourgmestre va venir chercher les membres des
familles qui se trouvent au couvent, y a-t-il eu des attaques de la part des
Interahamwe contre le couvent ?
L’Interprète : Hagati ya
25 na 6 z’ukwa gatanu, ubwo bourgmestre yazaga, har’ibitero by’Interahamwe bindi
byabaye, batera ikigo cy’ababikira ?
le témoin 152 : Limwe
na limwe sœur Gertruda yatubwiraga ko baje.
L’Interprète : De temps en
temps, sœur Gertrude nous disait qu’ils étaient venus.
le témoin 152 : Nawe
ubwe yahoraga iteka hafi y’urugi.
L’Interprète : Elle-même
se tenait toujours tout près de la porte.
le témoin 152 : Ntabwo
rero njyewe naba mvuga… ntabwo nzi ngo baje uyu munsi cyangwa baje uyu.
L’Interprète : Je ne sais
pas avec précision s’ils sont venus tel jour ou tel autre.
le témoin 152 : Ntacyo
nahagazeho, nibyo yatubwiraga.
L’Interprète : Je n’ai pas
été témoin de quoi que ce soit, c’est ce qu’elle nous disait.
Le Président : Avez-vous
vu, au mois de mai, le 6 mai, des policiers communaux qui fouillaient dans le
couvent, à la recherche de personnes ?
L’Interprète : Waba warabonye
mu kwezi kwa gatanu kw’italiki ya gatanu, abapolisi bo kuri comine bari mu kigo
barimo bashakisha abantu ?
le témoin 152 : Yego.
Kuriyo taliki, ibint’umuntu yabonaga ari calme,
L’Interprète : A cette date-là,
on voyait que la situation était calme,
le témoin 152 : Ku buryo
noneho umuntu yabaga atinyuka kujya no muri chambre wenyine.
L’Interprète : De telle sorte
qu’on pouvait même oser aller seul dans sa chambre…
le témoin 152 : Njyewe
hari nko mu masaa cyenda,
L’Interprète : Quant à moi,
c’était vers 15h,
le témoin 152 : Numva
umwan’aza yirukanka mu gice cy’ababikira,
L’Interprète : J’ai vu un
enfant qui venait, en courant, du côté de la partie réservée aux sœurs,
le témoin 152 : Ahamagara,
avuga ngo : « Ma sœur » kuko yari ahafite mukuru we.
L’Interprète : Il appelait
et disait : « Ma sœur, ma sœur », vu qu’il y avait sa grande
sœur.
le témoin 152 : Nahise
nshohoka muri chambre,
L’Interprète : Je suis sortie
aussitôt de la chambre,
le témoin 152 : Nkimugeraho
muri corridor, umusirikare nawe ab’atugezeho.
L’Interprète : Je venais
d’arriver à son niveau, au corridor, quand un militaire aussi nous atteignait.
le témoin 152 : Ahita
amufat’akaboko,
L’Interprète : Il l’a aussitôt
pris par le bras,
le témoin 152 : Hanyuma
ahita ambaz’abantu bari mu nzu bose,
L’Interprète : Et il m’a
demandé toutes les personnes qui étaient dans la maison,
le témoin 152 : Mubwira
ko nta bantu barimo uretse ababikira.
L’Interprète : Je lui ai
dit qu’il n’y avait personne d’autre que les religieuses.
le témoin 152 : Aramujyana
muri hôtellerie, ku gice cy’abashyitsi.
L’Interprète : Il l’a pris
et l’a ramené à l’hôtellerie, dans la partie réservée aux hôtes.
le témoin 152 : Hanyuma
njye mpita manuka njya hasi muri cuisine,
L’Interprète : Quant à moi,
je suis descendue en bas à la cuisine,
le témoin 152 : Mpasang’abandi
babikira nabo nsanga ariko babibonye, twese byaradutunguye.
L’Interprète : J’y ai trouvé
d’autres religieuses qui venaient aussi de voir, comme moi, cette situation,
ça nous a surpris toutes.
Le Président : Ces militaires
étaient-ils seuls, ou bien accompagnés d’une religieuse pour chercher les
gens ?
L’Interprète : Abo basirikare
bari bonyine cyangwa se bari hamwe n’umubikira aho kuza gushakish’abo bantu ?
le témoin 152 : Uwo nabonye
n’uwo wenyine warukurikiye ako kana.
L’Interprète : Celui que
j’ai vu, c’est le seul qui était à la poursuite de cet enfant.
le témoin 152 : Naho
mu gice cy’abashyitsi, twe ntabwo twari twemerewe kujyayo.
L’Interprète : Pour ce qui
concerne la partie réservée aux hôtes, il nous était interdit de nous y rendre.
Le Président : Avez-vous
vu le bourgmestre de Huye ce jour-là, au couvent ?
L’Interprète : Kuri uwo munsi,
hari ubwo wabonye mu kigo cy’ababikira bourgmestre wa Huye ?
le témoin 152 : Numvishe
babivuga ntabwo namubonye.
L’Interprète : J’ai entendu
dire… je ne l’ai pas vu de mes yeux.
Le Président : Avez-vous
éventuellement constaté que lorsque sœur Gertrude avait des contacts avec le
chef des Interahamwe, sœur Kizito l’accompagnait ?
L’Interprète : Waba warabonye
ko ubwo mama Gertruda yabaga agiye kuvugana n’Interahamwe, ko mama Kizito yamuherekezaga ?
le témoin 152 : Icyo
nzi, nuko nzi ko sœur Kizito nawe yabaga ari hanze ku muryango,
L’Interprète : Ce que je
sais, c’est que sœur Kizito, elle aussi, était dehors à la porte,
le témoin 152 : Ariko
ntabwo nigeze mbabona ngo barashoreranye, ariko nzi ko nawe yabaga ari autour,
mu rugo.
L’Interprète : Mais je ne
sais pas dire que je les ai vus se poursuivre, mais je sais qu’elle n’était
pas loin, elle était autour, dans la cour intérieure.
Le Président : Y a-t-il des
questions à poser au témoin ? Maître JASPIS ?
Me. JASPIS : Monsieur le
président, le 13 avril 1995, le témoin a signé une déclaration venant en soutien
à la plainte de sœur Gertrude contre un journaliste de Solidaire, est-ce qu’elle
peut nous dire dans quelles conditions ce document a été rédigé, et qui l’a
dactylographié, s’il vous plaît ?
Le Président : Pouvez-vous
préciser dans quelles circonstances le document que vous avez signé en soutien
à une plainte de sœur Gertrude contre un journaliste… dans quelles circonstances
ce document a été rédigé et qui a dactylographié ce document ?
L’Interprète : Waba wibuka
uburyo inyandiko yanditswe ku mashini, iyo nyandiko ikaba ari iyarashyigikiraga
mama Gertruda, ubwo yaregaga ikinyamakuru ? Inyandiko wanditse, uburyo
inyandiko yanditswemo ? Ni wowe wayishyize ku mashini ? Inyandiko
washyizeho umukono, mu gihe washyigikiraga mama Gertruda arega ikinyamakuru ?
le témoin 152 : Nta
nyandiko nigeze nandika.
L’interprète : Je ne sais
pas ça, je n’ai écrit… je n’ai fait aucun écrit.
Le Président : Maître Clément
de CLETY ?
Me. de CLETY : Monsieur le
président, je ne sais pas du tout si la procédure le permet : est-il possible
de soumettre une copie de cette lettre au témoin, pour voir si elle s’en souvient
aujourd’hui ?
Le Président : Je ne pense
pas que ce soit impossible.
Me. de CLETY : Et même, lui
laisser le temps d’en prendre connaissance, parce que le texte est assez serré.
Le Président : Il faut vérifier
s’il y a une signature, en tout cas.
Me. de CLETY : Il y en a
une.
L’Interprète : Bagiye kukwereka
inyandiko iyo ariyo.
Le Président : Monsieur l’huissier ?
Voulez-vous bien présenter ce document pour vérifier simplement si la signature
qui figure au bas du document est bien celle du témoin ?
L’Interprète : Uwo mukono
wab’aruwawe ?
le témoin 152 : Noneho
ndabyibutse ariko sijye wayanditse.
L’Interprète : Oui,
je m’en souviens, mais ce n’est pas moi qui l’ai écrit.
le témoin 152 : Niba
bashaka ko mbibasobanurira, bambwire.
L’Interprète : Si vous me
permettez, je peux expliquer.
Le Président : Qui a écrit
le texte ?
L’Interprète : Ninde wayanditse ?
le témoin 152 : Icyo
gihe twari tugeze ino ahangaha turi muri abbaye,
L’Interprète : A ce moment-là,
nous venions d’arriver ici, nous étions à l’abbaye.
Le Président : Oui. Qui a
écrit le texte ?
L’Interprète : Ninde wanditse
inyandiko ?
le témoin 152 : Ndumva
ari mère Loïse.
L’Interprète : Je pense que
c’est mère Loïse.
Le Président : Que c’est… ?
L’Interprète : Mère Loïse.
Le Président : Loïse ?
L’Interprète : Oui.
Le Président : Avez-vous
lu le texte, avant du signer ?
L’Interprète : Wasomye ibyanditsemo
mbere yo kubisinya ?
le témoin 152 : Narabisomye
kuko barabitubajije, turabivuga.
L’Interprète : Oui,
j’ai lu, puisqu’on nous a demandé là-dessus, et puis, on nous avait demandé,
nous l’avions dit.
Le Président : Le texte rédigé
par sœur Loïse correspondait-il à quelque chose que vous aviez expliqué à sœur
Loïse ?
L’Interprète : Iyo nyandiko
ya mère Loïse, yar’ijyanye n’ibyo mwari mwamusobanuriye ?
le témoin 152 : Njye
ndumva ikibazo yatubwiye tugomba gusubiza, yatubwiye ngo tuvuge ibintu Gertruda
yaba yaradufashijeho mu ntambara,
L’Interprète : La question
à laquelle nous devions répondre : c’était de décrire de bonnes actions
que sœur Gertrude avait fait à notre égard, pendant la guerre,
le témoin 152 : Twarabimubwiye
kuko birahari.
L’Interprète : Nous lui avons
dit, puisqu’il y en a,
le témoin 152 : Ndumva
aricyo navuze, kuko yabashije kuduh’amavala,
L’Interprète : J’ai notamment
cité le fait qu’elle nous a donnés des voiles,
le témoin 152 : Kuko
bari kuduconfonda n’abandi bantu batari basanzwe muri urwo rugo,
L’Interprète : Puisqu’il
y avait lieu de nous confondre avec d’autres personnes qui n’étaient pas du
couvent,
le témoin 152 : Hanyuma
noneho babasha kujya batuvangura n’abatari bahasanzwe, natwe tukajya kuri côté
y’ababikira.
L’Interprète : Ainsi, on
pouvait nous distinguer de ceux qui n’étaient pas habituellement là-bas, et
nous, on allait du côté des religieuses.
le témoin 152 : Harimo
n’ibindi byinshi nzi.
L’Interprète : Il y a d’autres
bonnes actions que je connais.
Le Président : Oui. Y a-t-il
une autre question ?
Me. de CLETY : Oui, deux
petites questions, Monsieur le président, concernant des confirmations de passages
de sa déclaration du 27 décembre 1995. Le premier, elle a déclaré : « Sœur
Kizito était originaire de Sovu et c’est toujours elle et sœur Gertrude qui
avaient les contacts avec le chef des Interahamwe ». Peut-elle confirmer
cela aujourd’hui ?
Le Président : Pouvez-vous
confirmer que, lorsqu’il y avait des contacts avec le chef des Interahamwe,
c’était toujours… ces contacts se passaient toujours avec sœur Gertrude et sœur
Kizito ?
L’Interprète : Wavuga ko
iyo har’imibonano n’Interahamwe, ko mama Gertruda na Kizito babaga bari kumwe
bajya kubonana nazo ?
le témoin 152 : Njye
sinigeze mbabona ngo barajyanye, ariko nzi ko bombi babaga ari nkaho baturebera.
L’Interprète : Moi, je ne
les ai pas vus de mes propres yeux mais, ce que je sais, c’est que les deux
étaient comme si elles étaient là pour voir pour nous.
le témoin 152 : Kuko
nka sœur Kizito ndibuka ko hari ubwo yambwiye, yatubwiye, sinibuka abo twari
kumwe,
L’Interprète : Car, par exemple,
je me souviens que, à moi et à d’autres personnes que j’oublie, sœur Kizito
nous a dit
le témoin 152 : Ko tugomba
kuguma mu nzu twese bavuze ko nta numwe bazi.
L’Interprète : Que nous devions,
nous toutes, rester à l’intérieur de la maison, qu’ils avaient dit qu’ils ne
connaissaient personne.
le témoin 152 : Yazaga
mbese akatubwira, tukamubaza uko bimeze, akadusobanulira,
L’Interprète : Elle venait
nous dire : nous, on lui demandait comment la situation évoluait, et puis,
elle nous expliquait,
le témoin 152 : Kubera
ko nkanjye sinahavukaga kandi narimaze amezi atandatu mpageze.
L’Interprète : Car, par exemple
moi, je n’étais pas originaire de là-bas et je venais de faire seulement six
mois.
le témoin 152 : Ubwo
rero we yashoboraga kuba wenda, yabasha kubona n’abantu azi, baza badutera,
sinzi,
L’Interprète : Ainsi, il
lui était possible d’identifier, notamment, des personnes qu’elle connaissait,
qui venaient nous attaquer, je ne sais pas,
le témoin 152 : Kubera
ko we yavukag’aho hafi.
L’Interprète : Car elle était
originaire du voisinage.
le témoin 152 : Ubwo
rero niyo mpamvu mvuga ko we yabaga nawe ari hafi aho ku muryango, kuko yatubwirag’amakuru.
L’Interprète : C’est pour
ça que je dis qu’elle-même était là-bas tout près de la porte puisqu’elle nous
donnait des informations.
Le Président : Oui.
Me. de CLETY : Dernière question,
Monsieur le président, le témoin a déclaré, en 1995, ça situe un peu sa position,
je dirais, à la communauté : « Actuellement encore,
je suis au rang de postulante. Pour essayer de me faire comprendre, je vais
faire une comparaison. Je suis un peu comme un enfant qui n’est pas au courant
de ce que ses parents discutent, ni au courant des différents projets ».
Peut-elle simplement confirmer ce petit passage ? Je vous remercie.
Le Président : Pouvez-vous
confirmer cette déclaration que vous avez faites en 1995, cette comparaison
de votre statut et celui d’un enfant qui n’est pas au courant de ce que les
parents discutent et des projets qu’ils ont ?
L’Interprète : Wakwemeza
biriya wavuze muri 95, bigereranya wowe w’umupostulante n’umwana utameya imigambi
ababyeyi be barimo kwigaho ?
le témoin 152 : Ibyo
aribyo byose, ubwo nabivuze har’ikibazo bambajije,
L’Interprète : De toutes
les façons, je l’ai dit… peut-être suite à une question qui venait de m’être
posée,
le témoin 152 : Ariko
n’ubungubu nabasobanurira ko,
L’Interprète : Mais, même
maintenant, je vous expliquerai que,
le témoin 152 : Muri
monastère harimo catégories zigera kuri esheshatu.
L’Interprète : Au monastère,
il y a au moins six catégories.
le témoin 152 : Njyewe
narindi muri catégorie ya mbere,
L’Interprète : Moi, j’étais
dans la première catégorie,
le témoin 152 : Ku buryo
nshobora kuba ntazi ibyahabereye byose cyangwa décisions zafatwaga n’abayobozi.
L’Interprète : De telle sorte
que je peux ne pas connaître tout ce qui se passait, certaines décisions qui
étaient prises par les autorités responsables…
Le Président : Une autre
question ? Maître WAHIS ?
Me. WAHIS : Oui, Monsieur
le président. Une fois encore, est-ce que le témoin pourrait nous donner certaines
précisions quant à l’arrestation de Gérard KABILIGI, et les suites de celle-ci ?
Le Président : Avez-vous
connaissance de l’arrestation de Gérard KABILIGI ?
L’Interprète : Waba uzi ibyifatwa
bya Gérard KABILIGI ?
le témoin 152 : Ntacyo
mbiziho
L’Interprète : Je n’en sais
rien.
Le Président : Vous connaissez
Gérard KABILIGI ?
le témoin 152 : Yakoraga
muri cuisine.
L’Interprète : Il travaillait
à la cuisine.
Le Président : Une autre
question ? Plus d’autres questions ? Les parties sont-elles d’accord
pour que le témoin se retire ? Madame, confirmez-vous les déclarations
que vous avez faites aujourd’hui ? Persistez-vous dans ces déclarations ?
L’Interprète : Uremera ugahamya
ibyo wavuze uyu munsi ?
le témoin 152 : Ndabyemeza.
L’interprète : Je les confirme.
Le Président : La Cour vous
remercie pour votre témoignage. Vous pouvez disposer de votre temps, tout en
restant à la disposition de la Cour pour organiser votre retour au Rwanda.
L’Interprète : Urukiko
ruragushimiye ibyo urubwiye, ushobora kwigendera, ukaba waboneka igihe cyose
Urukiko rwagukenera, ngo hategurwe uburyo uzasubira mu Rwanda. |