assises rwanda 2001
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Instruction d’audience C. Mukangango, « sœur Gertrude » et J. Mukabutera, « sœur Kizito » Audition témoins compte rendu intégral du procès
Procès > Instruction d’audience C. Mukangango, « sœur Gertrude » et J. Mukabutera, « sœur Kizito » > Audition témoins > le témoin 48
1. le témoin 19 2. M.le témoin 44 3. R. Tremblay 4. le témoin 110 5. le témoin 38 6. le témoin 72 7. le témoin 101 8. le témoin 79 9. le témoin 138 10. le témoin 57 11. le témoin 2 12. le témoin 66 13. le témoin 71 14. le témoin 64 15. le témoin 81 16. le témoin 151 17. le témoin 115 18. le témoin 136 19. le témoin 7 20. le témoin 75 21. le témoin 82 22. le témoin 80 23. le témoin 99 24. le témoin 152 25. le témoin 78 26. Commentaires sur textes rédigés à Maredret 27. le témoin 95 28. le témoin 133 et commentaires de défense 29. le témoin 74 30. le témoin 70 31. le témoin 20 32. le témoin 60 33. le témoin 17 34. le témoin 49 35. le témoin 127 36. le témoin 47 37. le témoin 46 38. le témoin 147 39. le témoin 51 40. A. JANSSENS 41. le témoin 48 42. le témoin 145 43. G. Dupuis
 

8.6.41. Audition des témoins: le témoin 48

Le Président : le témoin 48 n’est pas là ? Nous avons… Monsieur le témoin 48 n’est pas là. Ah, voilà. Eh bien, on va entendre peut-être Monsieur le témoin 48. Monsieur le témoin 48 qui est arrivé entre-temps, Monsieur l’huissier, ça s’écrit comment son nom ?

Monsieur, quels sont vos nom et prénom ?

le témoin 48 : Je m’appelle le témoin 48.

Le Président : Quel âge avez-vous ?

le témoin 48 : J’ai 41 ans.

Le Président : Quelle est votre profession ?

le témoin 48 : Je suis médecin.

Le Président : Quelle est votre commune de domicile ?

le témoin 48 : Aulne, en Belgique.

Le Président : Connaissiez-vous les accusés ou certains des accusés avant le mois d’avril 1994 ?

le témoin 48 : Non.

Le Président : Etes-vous parent ou allié, donc de la famille des accusés ou des parties civiles ?

le témoin 48 : Non.

Le Président : Etes-vous attaché, par les liens d’un contrat de travail, aux accusés ou aux parties civiles ?

le témoin 48 : Non, aucunement.

Le Président : Je vais vous demander, alors Monsieur le témoin 48, de bien vouloir lever la main droite et de prêter le serment de témoin.

le témoin 48 : Je jure de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité et rien que la vérité.

Le Président : Je vous remercie. Vous pouvez vous asseoir. Euh… Monsieur le témoin 48, connaissez-vous éventuellement les accusés après le mois d’avril 1994 ?

le témoin 48 : J’ai eu l’occasion de rencontrer sœur Kizito quelques fois, après, dans les deux dernières années.

Le Président : Uniquement sœur Kizito ?

le témoin 48 : Et sœur Gertrude, je l’ai rencontrée à deux occasions.

Le Président : Alors, pouvez-vous exposer - pour autant que ce ne soit pas dans le cadre d’un secret professionnel auquel vous seriez lié, encore que votre témoignage devant la Cour vous permette de parler, mais là c’est à vous de faire le choix de savoir si vous respectez ou non votre secret - pouvez-vous expliquer dans quelles circonstances vous avez rencontré ces deux religieuses, et à quelle époque ?

le témoin 48 : Euh... j’ai été amené à rencontrer sœur Kizito parce qu’elle est venue en consultation et j’ai eu l’occasion de la soigner à quelques reprises, je crois que c’était il y a deux ans ; la première fois, ça devait être il y a deux ans, en 1999, dans mon cabinet de consultation à Liège.

Le Président : Et sœur Gertrude, vous avez dit que vous l’avez vue à l’une ou l’autre occasion ?

le témoin 48 : Alors, sœur Gertrude, je l’ai rencontrée, euh… dans le, euh, à une fête au couvent des bénédictines à Liège, lors d’une occasion, d’une cérémonie, d’une fête là-bas.

Le Président : De ces deux rencontres avec sœur Gertrude, vous avez la possibilité d’en faire un tableau sur le plan de la personnalité ?

le témoin 48 : Euh... non, pas vraiment, non.

Le Président : De sœur Kizito, de vos rencontres plus nombreuses, même si elles sont dans le cadre peut-être de vos activités professionnelles médicales, pouvez-vous en dresser un tableau, de sa personnalité ?

le témoin 48 : Oui, je peux me faire une certaine idée de sa personnalité, bien entendu, au fur et à mesure de nos contacts de consultation.

Le Président : Vous êtes disposé à l’exposer ?

le témoin 48 : Oui, tout à fait. Voilà, j’ai trouvé, moi, une sœur qui était évidemment fort perturbée par ce qui lui est arrivé, qui était au début, fort, fort perdue, je dirais même traumatisée, tout à fait traumatisée par ce qui lui arrivait, et qui essayait de faire face avec les ressources morales qui étaient à sa disposition, et assez courageusement, à ce qui lui tombait véritablement sur la tête. C’était quelqu’un qui était véritablement perdu, traumatisé, et vraiment frappé par les accusations qui étaient portées contre elle. Ceci dit, moi, je l’ai soignée pour quelque chose de tout à fait différent et qui n’entre pas du tout dans le cadre de l’affaire qui nous occupe ici.

Le Président : Bien. C’est bien par les accusations portées contre elle qu’elle semblait perturbée ou bien, avez-vous relevé dans sa personnalité une perturbation des événements vécus en avril-mai-juin 1994 au Rwanda ?

le témoin 48 : Non, non, pas du tout, les événements qu’elle avait vécus étaient clairs dans son esprit. Il restait, avec une composante dramatique, une charge émotionnelle certaine mais elle était surtout traumatisée par les accusations portées contre elle.

Le Président : D’autres éléments éventuellement de sa personnalité ? On nous l’a décrite comme quelqu’un de serviable, ou des choses de ce genre-là, je ne sais pas ?

le témoin 48 : Oui, ça tout à fait, c’est une personne extrêmement gentille, tout à fait serviable, prête à rendre service, je dirais presque à forcer ce service, se mêlant presque de votre vie pour vous proposer ses services et une aide quelconque, ça c’est, je dirais, l’exemple même de la sœur bénédictine dévouée et qui est prête à essayer d’aider son prochain, je dirais même, avec un clin d’œil dans ce qui la regardait comme dans ce qui ne la regardait pas, ça peut arriver, certainement.

Le Président : Bien. Y a-t-il des questions plus précises éventuellement à poser au témoin ? S’il n’y a pas d’autres questions, les parties sont-elles d’accord pour que le témoin se retire ? Alors, Monsieur le témoin 48, confirmez-vous les déclarations que vous venez de faire ? Persistez-vous dans ces déclarations ?

le témoin 48 : Oui, tout à fait. Disons, j’aurais voulu ajouter que je pense qu’on m’avait surtout demandé d’être témoin du contexte, un petit peu, de la situation au Rwanda que j’ai connue avant les événements et après les événements, et pas tellement être témoin de moralité…

Le Président : Apparemment, vous savez, moi je n’ai pas de déclaration de vous dans le dossier, je ne sais pas ce que vous savez, je ne sais pas ce que vous ne savez pas. Les parties qui avaient demandé à Monsieur l’avocat général de vous faire venir ne semblent pas avoir envie de vous poser des questions, donc, euh… merci de vous être déplacé jusqu’ici pour ce si bref témoignage.

le témoin 48 : De rien, merci.

Le Président : Vous pouvez disposer de votre temps.