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Instruction d’audience C. Mukangango, « sœur Gertrude » et J. Mukabutera, « sœur Kizito » Audition témoins compte rendu intégral du procès
Procès > Instruction d’audience C. Mukangango, « sœur Gertrude » et J. Mukabutera, « sœur Kizito » > Audition témoins > le témoin 95
1. le témoin 19 2. M.le témoin 44 3. R. Tremblay 4. le témoin 110 5. le témoin 38 6. le témoin 72 7. le témoin 101 8. le témoin 79 9. le témoin 138 10. le témoin 57 11. le témoin 2 12. le témoin 66 13. le témoin 71 14. le témoin 64 15. le témoin 81 16. le témoin 151 17. le témoin 115 18. le témoin 136 19. le témoin 7 20. le témoin 75 21. le témoin 82 22. le témoin 80 23. le témoin 99 24. le témoin 152 25. le témoin 78 26. Commentaires sur textes rédigés à Maredret 27. le témoin 95 28. le témoin 133 et commentaires de défense 29. le témoin 74 30. le témoin 70 31. le témoin 20 32. le témoin 60 33. le témoin 17 34. le témoin 49 35. le témoin 127 36. le témoin 47 37. le témoin 46 38. le témoin 147 39. le témoin 51 40. A. JANSSENS 41. le témoin 48 42. le témoin 145 43. G. Dupuis
 

8.6.27. Audition des témoins: le témoin 95

Le Président : Madame le témoin 95. Souhaitez-vous un interprète, Madame ? Oui ? Voulez-vous bien demander au témoin quels sont ses nom et prénom ?

L’Interprète : Amazina yawe yombi ?

le témoin 95 : Nitwa le témoin 95.

L’Interprète : Je m’appelle le témoin 95.

Le Président : Quel âge avez-vous ?

L’Interprète : Ufite Imyaka ingahe ?

le témoin 95 : Mfite imyaka 33 yuzuye.

L’Interprète : 33 ans.

Le Président : Quelle est votre profession ?

le témoin 95 : Ndi uwiyeguriye Imana.

L’Interprète : Religieuse.

Le Président : Quelle est votre commune de résidence ?

le témoin 95 : Ntuye muri komine ya Gaseke.

L’Interprète : Je réside dans la commune de Gaseke.

Le Président : Connaissiez-vous les accusés ou certains des accusés avant le mois d’avril 1994 ?

L’Interprète : Wari uzi abaregwa cyangwa se bamwe muribo mbere y’ukwezi kwa kane kwa 94 ?

le témoin 95 : Nari mbazi.

L’Interprète : Je les connaissais.

Le Président : Tous les quatre ?

L’Interprète : Uko ari bane ?

le témoin 95 : Narinzi babiri.

L’Interprète : Deux d’entre eux.

Le Président : Uniquement les deux religieuses ?

L’Interprète : Ababikira babiri bonyine ?

le témoin 95 : Yego.

L’Interprète : Oui.

Le Président : Etes-vous de la famille des accusés ou de la famille de ceux qui leur réclament des dommages et intérêts ?

L’Interprète : Hari icyo upfana n’abaregwa cyangwa se abaregera indishyi ?

le témoin 95 : Mu byerekeye isano y’amaraso ntacyo.

L’Interprète : La relation de sang, non. Pour ce qui est de la relation de sang de parents, non.

Le Président : Bien. Travaillez-vous sous les liens d’un contrat d’emploi pour les accusés ou pour ceux qui leur réclament des dommages et intérêts ?

L’Interprète : Hari akazi ukorera abaregwa cyangwa se abaregera indishyi ?

le témoin 95 : Icyo naje guhamya n’ugusubiza ibibazo nkenewe kubazwa, nta kindi.

L’Interprète : Ce qui m’a fait venir ici, c’est de répondre aux questions qui me seront posées, rien d’autre.

Le Président : Bien. Je vais vous demander de bien vouloir lever la main droite et de prêter le serment de témoin.

le témoin 95 : Zamura ikiganza cy’uburyo, urahire indahiro.

L’Interprète : Ndahiriye kuvuga ukuri gusa, nta rwango, nta mususu.

L’Interprète : Je jure de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité et rien que la vérité.

Le Président : Vous pouvez tous deux vous asseoir. Madame, depuis quand étiez-vous dans la communauté de Sovu ?

L’Interprète : Ni ukuva ryari watangiye kuba mu kigo cy’i Sovu ?

le témoin 95 : Nageze mu kigo mu mwaka 1989.

L’Interprète : Je suis arrivée au couvent en 1989.

Le Président : En avril 1994, exerciez-vous une fonction particulière dans cette communauté ?

L’Interprète : Mu kwezi kwa kane kwa 94, hari ikintu cy’umwihariko, cy’inshingano warushinzwe muri icyo kigo ?

le témoin 95 : Nari umunyeshuli.

L’Interprète : J’étais élève.

Le Président : Portiez-vous déjà le voile à cette époque-là ?

L’Interprète : Wari waratangiye kwambara ivara icyo gihe ?

le témoin 95 : Oya.

L’Interprète : Non.

Le Président : Vous souvenez-vous si, lorsqu’il y a eu beaucoup de réfugiés qui sont arrivés au monastère, vous souvenez-vous s’ils ont été regroupés au centre de santé ?

L’Interprète : Ubwo impunzi zazaga ari nyinshi zije mu kigo, uribuka zaba zarakosanyirijwe mu ivuriro ?

le témoin 95 : Nibuka ko zari zihari.

L’Interprète : Je me souviens qu’il y en avait.

Le Président : Y en avait-il aussi au monastère qui ont ensuite été amenés au centre de santé ?

L’Interprète : Hari nabari bari muri monastère nyuma baje kujyanwa muri centre de santé ?

le témoin 95 : Ntabwo nibuka uko byagenze.

L’Interprète : Je ne me souviens pas comment ça s’est passé.

Le Président : Savez-vous si, à un moment donné, sœur Gertrude a estimé que les réfugiés qui se trouvaient au monastère risquaient de perturber la vie normale de ce couvent ?

L’Interprète : Waba uzi yuko sœur Gertrude yaba yaravuze limwe ko impunzi zari muri monastère, zashobora kugira icyo zangizaho ku buzima busanzwe bwo mu kigo cy’ababikira ?

le témoin 95 : Ndumva ibyo ntabyo nzi.

L’Interprète : Ca, je ne le sais pas.

Le Président : Le centre médical était-il plus grand que le couvent ?

L’Interprète : Ivuriro ryari rinini kurusha aho ababikira babaga ?

le témoin 95 : Ndumva amazu yose atariyo manini kurusha ikigo cyacu.

L’Interprète : A mon avis, les maisons de là ne sont pas plus grandes que notre couvent.

Le Président : Où y a-t-il le plus de place pour mettre des gens ? Dans le couvent ou dans le centre de santé ?

L’Interprète : Ahari imyanya myinshi yashyirwamo abantu kurusha ahandi, hari muri couvent cyangwa se hari muri centre de santé ?

le témoin 95 : Kubera ko n’ubundi amazu yacu yari asanzwe atuwe tuyarimo,

L’Interprète : Vu que nos maisons étaient déjà habitées, que nous étions dedans,

le témoin 95 : Harimo n’ibindi bikorwa byakorerwagamo,

L’Interprète : Et qu’il y avait d’autres activités qui s’y déroulaient,

le témoin 95 : Nibwira ko aho ngaho hari umwanya munini.

L’Interprète : Je me dis que là-bas, il y avait plus de place.

Le Président : Savez-vous si les réfugiés du centre de santé ont reçu à manger ?

L’Interprète : Waba uzi niba impunzi zari kuri centre de santé zarahawe ibyo kurya ?

le témoin 95 : Ntacyo mbiziho.

L’Interprète : Je n’en sais rien.

Le Président : Le 22 avril 1994, une grande attaque est intervenue contre les réfugiés qui se trouvaient au centre de santé. Avez-vous vu cette attaque ?

L’Interprète : Kuri 22 hari igitero kinini cyateye impunzi zari kuri centre de santé, waba warakibonye ?

le témoin 95 : Ntabwo nakibonye ku maso.

L’Interprète : Je ne l’ai pas vu de mes propres yeux.

Le Président : Savez-vous si, durant cette journée du 22 avril 1994, des religieuses ont quitté le couvent pour aller voir ce qui se passait au centre de santé ?

L’Interprète : Waba uzi niba kuri uwo munsi wa 22 z’ukwa kane, hari ababikira bahavuye, bavuye mu kigo cyabo bakajya kureba ibyaberaga kuri centre de santé ?

le témoin 95 : Ntabo nzi.

L’Interprète : Je n’en connais pas.

Le Président : Savez-vous si des religieuses ont eu des contacts avec l’extérieur pour savoir ce qui se passait ?

L’Interprète : Waba uzi niba ababikira hari imishyikirano bagiranye nabo hanze, kugirango bamenye ibyahaberaga ?

le témoin 95 : Ikibazo ntabwo nkisobanukiwe.

L’Interprète : Je ne comprends pas bien la question.

Le Président : Avez-vous été, le 22 avril 1994, tenue au courant de ce qui se passait au centre de santé ?

L’Interprète : Kuri 22 waba warumvishe, warabwiwe ibyaberaga kuri centre de santé ?

le témoin 95 : Uwo munsi ntabwo nabibwiwe kuko niriwe nicaye ahantu niherereye twihishe, kuko twari dufite ubwoba.

L’Interprète : Ce jour-là, je n’ai rien appris à ce sujet puisque j’étais assise quelque part en train de me cacher, vu que nous avions peur.

Le Président : Les sœurs Gertrude et Kizito ne s’absentaient-elles pas parfois durant cette journée pour savoir ce qui se déroulait ?

L’Interprète : Uwo munsi wa 22, ntabwo sœur Gertrude na Kizito, babaga batari kumwe namwe, bagiye kugirango bamenye ibyahaberaga ?

le témoin 95 : Ntabwo nzi niba barigeze bagera hanze.

L’Interprète : Je ne sais pas si elles se sont rendues dehors.

Le Président : Le 22 avril 1994, dans la soirée, sœur Gertrude a-t-elle fait une communication aux autres sœurs de la communauté ?

L’Interprète : Kuri 22 z’ukwa kane ku mugoroba, sœur Gertrude hari ikintu yabwiye abandi bari mu kigo ? Abandi babikira bari mu kigo ?

le témoin 95 : Icyo nibuka nuko, ku munsi wa 23,

L’Interprète : Ce dont je me souviens, c’est que le 23,

le témoin 95 : Bujya gucya,

L’Interprète : Vers le matin,

le témoin 95 : Aribwo twashoboye kuva mu kigo, duhungira ahantu hitwa i Ngoma.

L’Interprète : C’est à ce moment-là que nous avons pu quitter le couvent pour nous réfugier à un endroit dit Ngoma.

Le Président : La décision n’avait-elle pas déjà été prise la veille au soir ?

le témoin 95 : Icyemezo ntabwo cyari cyaraye gifashwe ku mugoroba ?

le témoin 95 : Ntabwo mbyibuka.

L’Interprète : Je ne m’en souviens pas.

Le Président : Etiez-vous dans le premier convoi qui a quitté le couvent de Sovu le 23 avril ?

L’Interprète : Wagiye mu itsinda rya mbere ry’abari bavuye i Sovu kuri 23 ?

le témoin 95 : Yego.

L’Interprète : Oui.

Le Président : En passant à proximité du centre de santé, avez-vous vu des cadavres ?

L’Interprète : Ubwo mwacaga kuri centre de santé, hari imirambo wahabonye ?

le témoin 95 : Ndumva nari nicaye mu ntebe zo hagati, nta kintu nashoboye kubona kandi hari hakiri mu kajiji, ntabwo umuntu yabonaga neza.

L’Interprète : J’étais assise dans le siège au milieu des autres ; je n’ai pas bien vu et puis il ne faisait pas encore très bien clair.

Le Président : Les interahamwe sont-ils venus vous importuner à Ngoma, dans la paroisse où vous vous étiez réfugiés ?

L’Interprète : Ntabwo Interahamwe zaje kubasagarira i Ngoma aho mwari mwahungiye ?

le témoin 95 : Tuhageze, abaje badukurikiye ku ncuro ya kabiri,

L’Interprète : A notre arrivée, ceux qui sont venus dans le deuxième convoi,

le témoin 95 : Niho haje abantu bafite amacumu n’amahiri,

L’Interprète : Alors, sont venus des gens armés de lances et de gourdins

le témoin 95 : Baravuga ngo abantu b’Inkotanyi baje, ngo nibahaguruke.

L’Interprète : Et ils ont dit que les gens Inkotanyi qui viennent d’entrer, qu’ils se lèvent.

le témoin 95 : Twese twahagurukiye icyarimwe, hanyuma rero Mameya wacu,

L’Interprète : Nous nous sommes levés en même temps. Alors, notre sœur, mère supérieure, a dit que,

le témoin 95 : Ko turi abantu b’umuryango umwe.

L’Interprète : Nous étions d’une même communauté, que nous étions des gens d’une même communauté.

Le Président : Sœur Gertrude a-t-elle donné quelque chose aux miliciens pour qu’ils épargnent la communauté ?

L’Interprète : Har’ikintu mama Gertruda yaba yaratanze kugirango hatagira igihungabaganya umuryango wanyu ?

le témoin 95 : Niba yaranabikoze, njye ntabyo nabonye, ntabwo mbizi.

L’Interprète : Si elle l’a fait, je ne l’ai pas vu, je ne le sais pas.

Le Président : Lorsque vous êtes revenue, le 24 avril à la soirée, de Ngoma au couvent de Sovu, faisiez-vous partie du premier ou du deuxième convoi ?

L’Interprète : Ubwo mwagarukaga kuri 24 muvuye i Ngoma mugarutse i Sovu, waje mu ba mbere, cyangwa mu ba kabiri ?

le témoin 95 : Naje mu ba mbere.

L’Interprète : Je suis venue dans le premier convoi.

Le Président : A votre retour, avez-vous vu des miliciens ou bien le chef des miliciens ?

L’Interprète : Mugarutse hari Interahamwe mwabonye cyangwa se umukuru wazo ?

le témoin 95 : Icyo nibuka cyo nuko twaje tukabona abantu benshi bakikije urugo, ariko ntitwatinze, ku buryo ntashoboye kubona ibyo aribyo.

L’Interprète : Tout ce dont je me souviens, c’est que nous sommes venus pour rencontrer plusieurs personnes qui avaient encerclé le couvent, mais nous ne nous sommes pas attardés pour que je puisse connaître exactement de qui il s’agissait.

Le Président : Connaissez-vous Emmanuel REKERAHO ?

L’Interprète : Waba uzi Emmanuel REKERAHO ?

L’Interprète : Je ne le connais pas.

le témoin 95 : Ntabwo muzi.

Le Président : Vous ne l’avez jamais vu ?

L’Interprète : Nta na limwe wigeze umubona ?

le témoin 95 : Ntabwo nshobora kumumenya nubwo namubonye rimwe, ariko ntabwo muzi.

L’Interprète : Je ne peux pas l’identifier ; même si je l’ai vu une fois, je ne le connais pas.

Le Président : Lorsque vous êtes revenue de Ngoma au couvent de Sovu, les trois religieuses qui étaient restées au couvent vous ont-elles dit ce qui s’était passé durant leur absence ?

L’Interprète : Ubwo mwagarutse i Sovu, muvuye i Ngoma, ababikira batatu bari basigaye mu kigo hari icyo bababwiye ku byabaye mu kigo igihe mutari muhari ?

le témoin 95 : Ntabwo twashoboye kuganira kubera ko, icyo gihe twaje buri wese agana aho agomba kugana, ntacyo twaganiriye.

L’Interprète : Nous n’avons pas pu nous entretenir avec elles, car à notre arrivée, chacune de nous s’est dirigée là où elle devait aller, nous n’avons pas pu échanger.

Le Président : Les réfugiés qui étaient restés au couvent pendant votre absence vous ont-ils dit ce qui s’était passé ?

L’Interprète : Impunzi zasigaye mu kigo mwaragiye, hari icyo zababwiye ku byabaye mu gihe mwari mwaragiye ?

le témoin 95 : Icyo nibuka, n’le témoin 133 nasanze aho bari bacumbikiye abashyitsi, ari kumwe n’abana be.

L’Interprète : Ce dont je me souviens, c’est une mère que j’ai trouvé là-haut où on avait hébergé les visiteurs, elle était alors avec ses enfants.

le témoin 95 : Atubwira yuko abasigaye, bo babanditse.

L’Interprète : Elle nous a dit que ceux qui étaient restés avaient été inscrits.

Le Président : Inscrits sur des listes ?

L’Interprète : Babanditse ku malisti ?

le témoin 95 : Yatubwiye ko banditse amazina yabo.

L’Interprète : Elle nous a dit qu’on avait écrit leurs noms.

Le Président : A-t-elle dit qui avait écrit les noms ?

L’Interprète : Yaba yarababwiye uwanditse ayo mazina ?

le témoin 95 : Ntabwo yambwiye abo aribo.

L’Interprète : Elle ne m’a pas dit qui.

Le Président : Le lendemain du retour à Sovu, le 25 avril 1994, y a-t-il eu une réunion dans le grand parloir du monastère ?

L’Interprète : Bukeye bwaho, kuri 25, hari inama yakoreshejwe mu ruganiriro,mu cyumba kinini cy’uruganiriro cya monastère ?

le témoin 95 : Yarahabaye

L’Interprète : Elle a eu lieu.

Le Président : Qui se trouvait présent à cette réunion ?

L’Interprète : Ninde wari muri iyo nama ?

Mathilde le témoin 95 : Ni ababikira n’abashyitsi bari basigaye mu rugo iwacu, n’abantu bari bari mu rugo iwacu.

L’Interprète : C’étaient des religieuses ainsi que des gens qui étaient restés dans notre couvent.

Le Président : Qui a pris la parole au cours de cette réunion ?

L’Interprète : Ninde wafashe ijambo muri iyo nama ?

le témoin 95 : Niba nibuka neza,

L’Interprète : Si mes souvenirs sont bons,

le témoin 95 : Mama mukuru w’urugo,

L’Interprète : La mère supérieure,

le témoin 95 : Niwe watubwiye, abwira n’abantu bose bari aho ngaho,

le témoin 95 : Ati : « Njye ndabona ibintu bikomeye, ubuhungiro hano butagihari,

L’Interprète : Nous a dit à nous ainsi qu’à tout le monde qui était présent, elle a dit : « Je vois que les choses sont graves et qu’il n’y a plus de refuge possible ici…

le témoin 95 : Niba hari ushobora kubona aho yahungira yakwihungira kuko nta bundi buryo.

L’Interprète : …Si quelqu’un pouvait avoir un endroit où se réfugier, qu’il s’y réfugie puisqu’il n’y a pas d’autres possibilités ».

Le Président : Sœur Gertrude a-t-elle laissé le choix aux réfugiés de rester ou de partir ?

L’Interprète : Mama Gertruda yaba yarahitishijemo impunzi, hagati yo kugenda cyangwa kuba zasigara aho ngaho ?

le témoin 95 : Icyo nibuka ni uko mu bantu bari aho ngaho bahise bamusubiza,

L’Interprète : Ce que je me rappelle, c’est que certains de ceux qui étaient là lui ont immédiatement répondu,

le témoin 95 : Ko bashobora kwigendera aho kugirango abantu bose bapfe.

L’Interprète : Qu’ils pouvaient partir au lieu que tout le monde meure.

le témoin 95 : Ariko uko byakurikiye, ntabwo mbizi.

L’Interprète : Mais ce qui s’est passé par après, je ne le sais pas.

Le Président : Il semble que ce jour-là, un tri a été fait entre les divers réfugiés. Sœur Gertrude est-elle intervenue dans ce tri ?

L’Interprète : Umunsi habaye ijonjora mu bantu bari aho ngaho, ijonjora, mama Gertruda yari aririmo ? Yarigizemo uruhari ?

le témoin 95 : Ntacyo mbiziho.

L’Interprète : Je n’en sais rien.

Le Président : Vous aviez pourtant déclaré que sœur Gertrude était intervenue de façon active dans ce tri pour sauver la vie des membres des familles des sœurs.

L’Interprète : Mbere ariko wari waravuze ko mama Gertruda yabigizemo uruhari cyane, kugirango akize ubuzima bwa bene wabo w’ababikira baraho.

le témoin 95 : Uburyo yaba yarabigizemo uruhari njyewe mvuga,

L’Interprète : Le rôle qu’elle aurait joué et que je mentionne,

le témoin 95 : Ni uko ariwe wari ushinzwe icyo kigo abantu bose barimo.

L’Interprète : C’est que c’est elle qui avait la responsabilité du couvent et de toute personne qui était dedans.

le témoin 95 : Iyo nta ruhare aza kubigiramo,

L’Interprète : Si elle n’avait joué aucun rôle,

le témoin 95 : Ndumva nta muntu uwo munsi wenda wari kuhasigara.

L’Interprète : Kuhasigara mu buhe buryo ?

Mathilde le témoin 95 : Ni ukuvuga we ko yuko yarafite uburenganzira m’ururwo rugo. Urugo rwari rusa nkaho ari urwe.

L’Interprète : Le couvent était comme si c’était à elle.

le témoin 95 : Yagize uruhare rwo kugumana abo bantu.

L’Interprète : Elle a eu la responsabilité de garder ces gens.

Le Président : Selon vous, c’est donc elle qui a décidé de faire rester dans le couvent les membres des familles des sœurs ?

L’Interprète : Ni ukuvuga ko, ku bwawe, niwe wagize uruhare rwo gutuma bene wabo w’ababikira bahama mu kigo ?

le témoin 95 : Uko byagenze mu byukuri,

L’Interprète : Ce qui s’est passé en réalité,

le témoin 95 : Ntabwo mbizi neza kuko sinabibonye, icyo nemeza nuko yabagumanye, akabacumbikira.

L’Interprète : Je ne le sais pas exactement, je ne sais pas exactement ce qui s’est passé ; ce que je sais c’est qu’elle les a gardés, elle les a hébergés.

Le Président : Quelques jours plus tard, le bourgmestre est cependant venu chercher ces personnes qui étaient restées au couvent.

L’Interprète : Nyuma hashize iminsi mike, bourgmestre yaje gutwara abantu bari barasigaye mu kigo.

le témoin 95 : Narabyumvise.

L’Interprète : Je l’ai entendu dire.

Le Président : Savez-vous qui avait demandé l’intervention du bourgmestre ?

L’Interprète : Waba uzi uwaba yarasabye bourgmestre ngo abizemo ?

le témoin 95 : Ntabwo muzi.

L’Interprète : Je ne le connais pas.

Le Président : Savez-vous si sœur Kizito a eu des contacts avec des militaires ou avec des miliciens ?

L’Interprète : Waba uzi niba mama Kizito yaragiranye imibonano n’abasirikare cyangwa se n’Interahamwe ?

le témoin 95 : Ntacyo mbiziho.

L’Interprète : Je n’en sais rien.

Le Président : Savez-vous si sœur Gertrude a eu des contacts avec les militaires ou les miliciens ?

L’Interprète :  Waba uzi niba mama Gertruda yaragiranye imibonano n’abasirikare cyangwa n’Interahamwe ?

le témoin 95 : Ntacyo mbiziho.

L’Interprète : Je n’en sais rien.

Le Président : Même pas en ce qui concerne l’évacuation du couvent à la fin du mois de juin ?

L’Interprète :  Nta nicyo uzi ku kujyanwa kw’ababikira mu mpera z’ukwezi kwa gatandatu ?

le témoin 95 :  Icyo nzi ni uko batubwiye ngo tugende,

L’Interprète : Ce que je sais, c’est qu’on nous a dit de partir.

le témoin 95 : Mbona tugenda.

L’Interprète : J’ai vu que nous partions.

Le Président : Connaissez-vous Gaspard RUDANSANGWA, RUDASANGWA ?

L’Interprète : Waba uzi Gaspard RUSANGANWA ?

le témoin 95 : Nigeze kumubona.

L’Interprète : Je l’ai vu une fois.

Le Président : Dans le couvent ?

L’Interprète : Wamubonye mu kigo ?

le témoin 95 : Mbere y’intambara yigeze kujya aza kutwigisha ibintu by’indirimbo.

L’Interprète : Avant la guerre, il venait souvent nous apprendre des chants.

Le Président : Et pendant les événements ?

L’Interprète : Naho mu makimbirane ?

le témoin 95 : Mu gihe cy’amakimbirane ntabwo nigeze mubona.

L’Interprète : Pendant les événements, je ne l’ai pas vu.

Le Président : Bien. Y a-t-il des questions à poser au témoin ? Maître JASPIS ?

Me. JASPIS : Je vous remercie, Monsieur le président. Est-ce que le témoin pourrait confirmer les quatre brefs passages que voici, extraits de sa déclaration du 22 décembre 1995 faite à Monsieur GOUMANS à Bruxelles ? Le premier passage, en page 2, s’agissant du… là je m’embrouille dans mes dates… je vais plutôt lire le passage, ce sera plus clair : « Selon moi, la sœur Gertrude avait voulu évacuer les réfugiés dans le centre médical soit par pitié parce qu’ils devaient passer la nuit dehors dans la pluie, soit parce qu’ils dérangeaient la vie quotidienne dans le couvent. A votre question : Pour quelle raison la sœur Gertrude n’a pas donné aux réfugiés un libre accès à tous les bâtiments du couvent pour se protéger contre la pluie ?, je suis incapable de vous répondre. Je suppose que ce groupe de réfugiés était trop grand pour les loger tous dans le couvent même. Vu le fait que ce groupe se composait surtout de femmes et leurs enfants, je suppose que la sœur Gertrude n’a pas voulu les garder au couvent parce qu’elle craignait que ces réfugiés pourraient gêner la vie monastique. Pour cette raison, elle a préféré la possibilité de les héberger au centre médical ». Est-ce que c’est bien ça que le témoin a dit à cette époque-là, en décembre 1995 ?

Le Président : Vous vous souvenez de cette déclaration ?

L’Interprète : Waba wibuka biriya bamaze kuvuga ?

le témoin 95 : Bashobora gusubiramo ?

L’Interprète : Pouvez-vous répéter ?

Me. JASPIS : En résumé, en gros, il s’agissait simplement…

Le Président : Vous souvenez-vous d’avoir déclaré, en 1995, lorsque vous avez été interrogée par la police judiciaire à Bruxelles, que la sœur Gertrude n’avait pas voulu que les réfugiés viennent au couvent parce que cela pouvait empêcher la vie normale du couvent ?

L’Interprète : Waba wibuka ko muri 95 wavuze, wavugiye i Bruseli ko mama Gertruda atashakaga ko impunzi zihama mu kigo cy’ababikira, kugirango zidahangamira ubuzima busanzwe bwo mu kigo ?

le témoin 95 : Ndumva nibuka, niba nibuka,

L’Interprète : Si mes souvenirs sont bons,

le témoin 95 : Nkuko nabibabwiye mbere,

L’Interprète : Je vous l’ai dit plus haut,

le témoin 95 : Nababwiye yuko, nkurikije ikibazo mwambajije, urugo rwari rurimo ababikira barutuyemo n’abandi bantu barimo,

L’Interprète : Suivant la question que vous m’avez posée, je vous ai dit que notre couvent comptait des sœurs mais aussi d’autres personnes qui étaient là,

le témoin 95 : Nkaba njyewe mbona yuko aho ngaho yabashyize hari umwanye uhagije kugirango bisanzure.

L’Interprète : Et à mes yeux, là où elle les a mis, il y avait plus de place pour qu’ils puissent s’épanouir.

Le Président : Bien. Une autre question ?

Me. JASPIS : Oui, Monsieur le président. Sur le même thème, à la page 5, concernant les événements du 25 : « Selon moi, la sœur Gertrude ne voyait aucune solution pour sauver la congrégation que par le départ des derniers réfugiés car les réfugiés étaient déjà inscrits sur des listes. Certains réfugiés ont préféré de mourir plutôt que faire mourir les autres ». Est-ce que c’est bien ça qu’elle a déclaré ?

Le Président : Vous vous souvenez de cette déclaration que sœur Gertrude ne voyait pas d’autres solutions pour sauver la congrégation, d’autres solutions que le départ des réfugiés ?

L’Interprète : Urabona ko nta bundi buryo Gertruda yari afite bwo gukiza ababikira usibye ukugenda kw’impunzi ?

le témoin 95 : Ibyo nababwiye, ni bimwe nababwiye by’iyo nama yabyaye mwigeze kumbaza,

L’Interprète : Ce que je vous ai dit, c’est à propos de la réunion sur laquelle, au sujet de laquelle vous m’avez posé des questions,

L’Interprète : Sinon il n’y aurait pas de rapport ailleurs, sauf à ce point précis.

Le Président : Une autre question ?

Me. JASPIS : Mais plutôt une demande de confirmation, Monsieur le président, concernant les relations entre sœur Kizito et sœur Gertrude et puis la manière dont elles circulaient, en page 3, toujours de la même déclaration : « Je sais néanmoins que la sœur Kizito assistait la sœur Gertrude et que de ce fait, elle circulait plus librement que nous dans le couvent. Les sœurs Gertrude et Kizito s’absentaient de temps en temps pour aller se renseigner concernant la situation actuelle. J’ignore si les deux sœurs devaient quitter l’enceinte du monastère pour obtenir ces renseignements ».

Le Président : Alors, vous souvenez-vous si sœur Kizito et sœur Gertrude circulaient plus librement que les autres religieuses dans le monastère ?

L’Interprète : Waba wibuka niba mu kigo imbere, muri monastère, sœur Kizito na sœur Gertrude barazengurukagamo kurusha abandi ? Barazengurukagamo ku buryo bwinzuye kurusha abandi ?

le témoin 95 : Mu kigo imbere ?

L’Interprète : A l’intérieur du monastère ?

Le Président : Oui.

L’Interprète : Yego.

le témoin 95 : Mu kigo imbere ndumva nta muntu wari ubujijwe kugenda, icyo tutari dufite ni ukuzenguruka.

L’Interprète : A l’intérieur du monastère, il n’était interdit à personne de circuler. Ce dont nous n’avions pas l’autorisation,

le témoin 95 : Yo kujya hanze, cyngwa se kubera ko hari ibice by’inzu,

L’Interprète : C’était de nous rendre à l’extérieur du couvent et puis comme il y a des parties du monastère,

le témoin 95 : Hari ibice by’inzu n’ubundi ubusanzwe, hari ababikira bamwe tudafite uburenganzira bwo kugeramo, Nko mu gice cyarebanaga n’abashyitsi, ntawajyagamo uko abonye.

L’Interprète : Et puis, il y avait aussi des parties du monastère dans lesquelles il n’était pas autorisé aux sœurs de se rendre, notamment la partie qui concernait les hôtes ; là, personne ne pouvait y circuler librement.

Le Président : Sœur Kizito était-elle l’assistante de sœur Gertrude ?

L’Interprète : Sœur Kizito yari umwungiriza wa sœur Gertruda ?

le témoin 95 : Oya.

L’Interprète : Non.

Le Président : Sœur Kizito et sœur Gertrude avaient-elles des informations à propos de la situation à l’extérieur du couvent ?

L’Interprète : Sœur Kizito na sœur Gertruda bari bafite amakuru ku byerekeye ibyaberaga hanze y’ikigo ?

le témoin 95 : Ntacyo mbiziho.

L’Interprète : Je n’en sais rien.

Le Président : Une autre question ?

Me. JASPIS : Je comptais ne pas la poser, mais enfin là, page 6, parlant de Kizito : « En fait, je ne la voyais pas tous les jours car elle était très proche de la sœur Gertrude et elle aidait cette dernière à veiller sur nous », ce qui confirme ce qui vient d’être dit, trois pages avant, qu’elle était son assistante, ce qui vient d’être dénié maintenant. Mais bon, je souhaite quand même que le témoin…

Le Président : Sans être l’assistante de sœur Gertrude, sœur Kizito était-elle très proche de sœur Gertrude ?

L’Interprète : Nubwo atari yungirije sœur Gertrude…

Le Président : Sans être l’assistante de sœur Gertrude, Kizito était-elle très proche de sœur Gertrude ?

L’Interprète : Nubwo ataramwungirije, Kizito yari yegereje cyane sœur Gertrude ?

le témoin 95 : Ntabwo nabihamya uko byari bimeze, relation uko yari imeze sinshobora kuyivuga, ntabwo nyizi.

L’Interprète : Je ne peux pas décrire la relation telle qu’elle se présentait à ce moment-là,  je ne la connais pas.

Le Président : Sœur Kizito et sœur Gertrude veillaient-elles à deux à la sécurité de la communauté ?

L’Interprète : Sœur Kizito na sœur Gertrude uko ari babiri, barindaga umutekano w’ikigo ?

le témoin 95 : Icyo nzi cyo ni uko mama Gertruda niwe watubwiraga ati,

L’Interprète : Ce que je sais, c’est que sœur Gertrude, c’est elle qui nous disait que,

le témoin 95 : Nkuko nabibabwiye tugiye nko guhunga yaratubwiye ati : « Muze tugende »,

L’Interprète : Comme je vous l’ai dit par exemple, au moment de nous enfuir, elle nous a dit : « Venez, fuyons ».

le témoin 95 : Ariko sœur Maria Kizito uko yakoraga, ntabwo nabivuga simbizi.

L’Interprète : Mais sœur Marie Kizito, ce qu’elle faisait, je ne peux pas le décrire, je ne le sais pas.

Le Président : D’autres questions ?

Me. JASPIS : La dernière, Monsieur le président. Le témoin a signé une déclaration qui est datée, on ne sait pas si c’est exact, du 13 avril 1995 et je voudrais qu’elle confirme qu’elle a bien signé un document qui dit ceci, qui n’est d’ailleurs pas neuf, c’est un peu dans le profil de ce qui vient d’être dit plus exactement au sujet du discours de sœur Gertrude le 25 aux réfugiés rassemblés : « Sans doute, vous voyez qu’il n’y a pas moyen de vous sauver. A vous de faire le choix. Si vous préférez rester ici, vous mourrez, et les sœurs avec vous. Mais si vous cherchez un autre endroit, peut-être que les sœurs vont en réchapper. Alors, les gens ont dit : nous préférons mourir sans faire mourir les autres ». Est-ce qu’elle a bien écrit ça, le 13 avril 1995 et, par ailleurs, question secondaire, qui a dactylographié ce document ?

Le Président : Vous souvenez-vous avoir rédigé une attestation au mois d’avril 1995 ?

L’Interprète : Waba wibuka ko hari inyandiko wanditse mu kwezi kwa kane kwa 95 ?

le témoin 95 : Narayikoze,

L’Interprète : Je l’ai faite.

le témoin 95 : Bikaba birebana n’ikibazo nabasobanuriye, k’inama yabaye aho tuganirira abashyitsi muri salle nini, nibyo nababwiye kare, ni nabyo nadekaraye hariya.

L’Interprète : C’est en rapport avec la réunion dont j’ai parlé qui s’est tenue dans le grand parloir et c’est ça que j’ai relaté là-bas.

Le Président : Qui a dactylographié le texte de cette attestation ?

L’Interprète : Iyo nyandiko ninde wayikwandikiye ku mashini ?

L’Interprète : Ni umubikira.

L’Interprète : C’est une religieuse.

Le Président : Quel est son nom ?

L’Interprète : Witwa nde ?

le témoin 95 : Ni mère Loïse.

L’Interprète : Mère Loïse.

Le Président : Une autre question ? Maître Clément de CLETY ?

Me. de CLETY : Monsieur le président, pourriez-vous simplement demander au témoin si, à sa connaissance, d’autres sœurs ont rédigé des attestations similaires à la même date ?

Le Président : Savez-vous si d’autres que vous ont également rédigé des attestations du même genre à la même époque ou à la même date, le même jour peut-être ?

L’Interprète : Waba uzi niba abandi babikira baranditse bene nk’iyo nyandiko yawe, mu gihe kimwe cyangwa se ku munsi umwe ?

le témoin 95 : Njyewe natanze témoignage yanjye kuko bari bayinsabye,

L’Interprète : Moi, j’ai donné mon propre témoignage puisqu’on venait de me le demander.

le témoin 95 : Abandi nabo barahari buriya bashobora kubivuga niba barabikoze cyangwa niba batarabikoze.

L’Interprète : D’autres sont également présentes, elles peuvent dire si elles l’ont fait ou si elles ne l’ont pas fait.

Le Président : Une autre question ? Maître RAMBOER ?

Me. RAMBOER : On a déjà beaucoup parlé de cette mère Loïse. Qui est cette mère Loïse ?

Le Président : Qui est mère Loïse ?

L’Interprète : Uwo mère Loïse ninde ?

le témoin 95 : Ni umubikira wo muri communauté y’ahantu bita Hermeton hano muri Belgique.

L’Interprète : C’est une sœur de la communauté qui se trouvait à Hermeton, ici, en Belgique.

Le Président : D’autres questions ?

Me. RAMBOER : Est-ce que cette mère Loïse n’est pas justement la mère supérieure de cette communauté de bénédictines de Hermeton ?

Le Président : S’agit-il ou s’agissait-il, à l’époque, de la supérieure de la communauté d’Hermeton ?

L’Interprète : Uwo muntu yaba ari, cyangwa se icyo gihe yaba yari mère supérieure w’iyo communauté y’ababenedictine ba Hermeton ?

le témoin 95 : Icyo gihe yari supérieure.

L’Interprète : A cette époque-là, elle était supérieure.

Le Président : Une autre question ? S’il n’y a plus de questions, les parties sont-elles d’accord pour que le témoin se retire ? Madame, confirmez-vous les déclarations que vous venez de faire ? Persistez-vous dans ces déclarations ?

L’Interprète : Uremeza ibyo uvuze none, ukabihamya ?

le témoin 95 : Ndabyemeza.

L’Interprète : Je le confirme.

Le Président : La Cour vous remercie pour votre témoignage. Vous pouvez disposer librement de votre temps, tout en restant à la disposition de la Cour pour organiser votre retour au Rwanda.

L’Interprète : Urukiko rugushimiye ibyo urubwiye, ariko ruragusaba ko waboneka igihe cyose bagukenera mu gutunganya iby’urugendo rwawe rugusubiza mu Rwanda.

le témoin 95 : Yego, murakoze.

L’Interprète : A vous aussi, merci.