8.6.27. Audition des témoins: le témoin 95
Le Président : Madame le témoin 95.
Souhaitez-vous un interprète, Madame ? Oui ? Voulez-vous bien demander
au témoin quels sont ses nom et prénom ?
L’Interprète : Amazina yawe
yombi ?
le témoin 95 : Nitwa
le témoin 95.
L’Interprète : Je m’appelle
le témoin 95.
Le Président : Quel âge avez-vous ?
L’Interprète : Ufite Imyaka
ingahe ?
le témoin 95 : Mfite
imyaka 33 yuzuye.
L’Interprète : 33 ans.
Le Président : Quelle est
votre profession ?
le témoin 95 : Ndi
uwiyeguriye Imana.
L’Interprète : Religieuse.
Le Président : Quelle est
votre commune de résidence ?
le témoin 95 :
Ntuye muri komine ya Gaseke.
L’Interprète : Je réside
dans la commune de Gaseke.
Le Président : Connaissiez-vous
les accusés ou certains des accusés avant le mois d’avril 1994 ?
L’Interprète : Wari uzi abaregwa
cyangwa se bamwe muribo mbere y’ukwezi kwa kane kwa 94 ?
le témoin 95 : Nari
mbazi.
L’Interprète : Je les connaissais.
Le Président : Tous les quatre ?
L’Interprète : Uko ari bane ?
le témoin 95 : Narinzi
babiri.
L’Interprète : Deux d’entre
eux.
Le Président : Uniquement les
deux religieuses ?
L’Interprète : Ababikira
babiri bonyine ?
le témoin 95 : Yego.
L’Interprète : Oui.
Le Président : Etes-vous
de la famille des accusés ou de la famille de ceux qui leur réclament des dommages
et intérêts ?
L’Interprète : Hari icyo
upfana n’abaregwa cyangwa se abaregera indishyi ?
le témoin 95 : Mu
byerekeye isano y’amaraso ntacyo.
L’Interprète : La relation
de sang, non. Pour ce qui est de la relation de sang de parents, non.
Le Président : Bien. Travaillez-vous
sous les liens d’un contrat d’emploi pour les accusés ou pour ceux qui leur
réclament des dommages et intérêts ?
L’Interprète : Hari akazi
ukorera abaregwa cyangwa se abaregera indishyi ?
le témoin 95 : Icyo
naje guhamya n’ugusubiza ibibazo nkenewe kubazwa, nta kindi.
L’Interprète : Ce qui m’a
fait venir ici, c’est de répondre aux questions qui me seront posées, rien d’autre.
Le Président : Bien.
Je vais vous demander de bien vouloir lever la main droite et de prêter le serment
de témoin.
le témoin 95 : Zamura
ikiganza cy’uburyo, urahire indahiro.
L’Interprète : Ndahiriye
kuvuga ukuri gusa, nta rwango, nta mususu.
L’Interprète : Je jure de
parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité et rien que la vérité.
Le Président : Vous pouvez
tous deux vous asseoir. Madame, depuis quand étiez-vous dans la communauté de
Sovu ?
L’Interprète : Ni ukuva ryari
watangiye kuba mu kigo cy’i Sovu ?
le témoin 95 : Nageze
mu kigo mu mwaka 1989.
L’Interprète : Je suis arrivée
au couvent en 1989.
Le Président : En avril
1994, exerciez-vous une fonction particulière dans cette communauté ?
L’Interprète : Mu kwezi
kwa kane kwa 94, hari ikintu cy’umwihariko, cy’inshingano warushinzwe muri icyo
kigo ?
le témoin 95 : Nari
umunyeshuli.
L’Interprète : J’étais élève.
Le Président : Portiez-vous
déjà le voile à cette époque-là ?
L’Interprète : Wari waratangiye
kwambara ivara icyo gihe ?
le témoin 95 : Oya.
L’Interprète : Non.
Le Président : Vous souvenez-vous
si, lorsqu’il y a eu beaucoup de réfugiés qui sont arrivés au monastère, vous
souvenez-vous s’ils ont été regroupés au centre de santé ?
L’Interprète : Ubwo impunzi
zazaga ari nyinshi zije mu kigo, uribuka zaba zarakosanyirijwe
mu ivuriro ?
le témoin 95 : Nibuka ko zari zihari.
L’Interprète :
Je me souviens qu’il y en avait.
Le Président
: Y en avait-il aussi au monastère
qui ont ensuite été amenés au centre de santé ?
L’Interprète : Hari nabari
bari muri monastère nyuma baje kujyanwa muri centre de santé ?
le témoin 95 : Ntabwo
nibuka uko byagenze.
L’Interprète : Je ne me souviens
pas comment ça s’est passé.
Le Président : Savez-vous
si, à un moment donné, sœur Gertrude a estimé que les réfugiés qui se trouvaient
au monastère risquaient de perturber la vie normale de ce couvent ?
L’Interprète : Waba
uzi yuko sœur Gertrude yaba yaravuze limwe ko impunzi zari muri monastère, zashobora
kugira icyo zangizaho ku buzima busanzwe bwo mu kigo cy’ababikira ?
le témoin 95 : Ndumva
ibyo ntabyo nzi.
L’Interprète : Ca, je ne
le sais pas.
Le Président : Le centre
médical était-il plus grand que le couvent ?
L’Interprète : Ivuriro ryari
rinini kurusha aho ababikira babaga ?
le témoin 95 : Ndumva
amazu yose atariyo manini kurusha ikigo cyacu.
L’Interprète : A mon avis,
les maisons de là ne sont pas plus grandes que notre couvent.
Le Président : Où y a-t-il
le plus de place pour mettre des gens ? Dans le couvent ou dans le centre
de santé ?
L’Interprète : Ahari imyanya
myinshi yashyirwamo abantu kurusha ahandi, hari muri couvent cyangwa se hari
muri centre de santé ?
le témoin 95 : Kubera
ko n’ubundi amazu yacu yari asanzwe atuwe tuyarimo,
L’Interprète : Vu que nos
maisons étaient déjà habitées, que nous étions dedans,
le témoin 95 : Harimo
n’ibindi bikorwa byakorerwagamo,
L’Interprète : Et qu’il y
avait d’autres activités qui s’y déroulaient,
le témoin 95 :
Nibwira ko aho ngaho hari umwanya munini.
L’Interprète : Je me dis
que là-bas, il y avait plus de place.
Le Président : Savez-vous
si les réfugiés du centre de santé ont reçu à manger ?
L’Interprète : Waba
uzi niba impunzi zari kuri centre de santé zarahawe ibyo kurya ?
le témoin 95 : Ntacyo
mbiziho.
L’Interprète : Je n’en sais
rien.
Le Président : Le 22 avril
1994, une grande attaque est intervenue contre les réfugiés qui se trouvaient
au centre de santé. Avez-vous vu cette attaque ?
L’Interprète : Kuri 22 hari
igitero kinini cyateye impunzi zari kuri centre de santé, waba warakibonye ?
le témoin 95 : Ntabwo
nakibonye ku maso.
L’Interprète : Je ne l’ai
pas vu de mes propres yeux.
Le Président : Savez-vous
si, durant cette journée du 22 avril 1994, des religieuses ont quitté le couvent
pour aller voir ce qui se passait au centre de santé ?
L’Interprète : Waba
uzi niba kuri uwo munsi wa 22 z’ukwa kane, hari ababikira bahavuye, bavuye mu
kigo cyabo bakajya kureba ibyaberaga kuri centre de santé ?
le témoin 95 : Ntabo
nzi.
L’Interprète : Je n’en connais
pas.
Le Président : Savez-vous
si des religieuses ont eu des contacts avec l’extérieur pour savoir ce qui se
passait ?
L’Interprète : Waba uzi niba
ababikira hari imishyikirano bagiranye nabo hanze, kugirango bamenye ibyahaberaga ?
le témoin 95 : Ikibazo
ntabwo nkisobanukiwe.
L’Interprète : Je ne comprends
pas bien la question.
Le Président : Avez-vous
été, le 22 avril 1994, tenue au courant de ce qui se passait au centre de santé ?
L’Interprète : Kuri 22 waba
warumvishe, warabwiwe ibyaberaga kuri centre de santé ?
le témoin 95 : Uwo
munsi ntabwo nabibwiwe kuko niriwe nicaye ahantu niherereye twihishe, kuko twari
dufite ubwoba.
L’Interprète : Ce jour-là,
je n’ai rien appris à ce sujet puisque j’étais assise quelque part en train
de me cacher, vu que nous avions peur.
Le Président : Les sœurs
Gertrude et Kizito ne s’absentaient-elles pas parfois durant cette journée pour
savoir ce qui se déroulait ?
L’Interprète : Uwo munsi
wa 22, ntabwo sœur Gertrude na Kizito, babaga batari kumwe namwe, bagiye kugirango
bamenye ibyahaberaga ?
le témoin 95 : Ntabwo
nzi niba barigeze bagera hanze.
L’Interprète : Je ne sais
pas si elles se sont rendues dehors.
Le Président : Le 22 avril
1994, dans la soirée, sœur Gertrude a-t-elle fait une communication aux autres
sœurs de la communauté ?
L’Interprète : Kuri 22 z’ukwa
kane ku mugoroba, sœur Gertrude hari ikintu yabwiye abandi bari mu kigo ?
Abandi babikira bari mu kigo ?
le témoin 95 : Icyo
nibuka nuko, ku munsi wa 23,
L’Interprète : Ce dont je
me souviens, c’est que le 23,
le témoin 95 : Bujya
gucya,
L’Interprète : Vers
le matin,
le témoin 95 : Aribwo
twashoboye kuva mu kigo, duhungira ahantu hitwa i Ngoma.
L’Interprète : C’est à ce
moment-là que nous avons pu quitter le couvent pour nous réfugier à un endroit
dit Ngoma.
Le Président : La décision
n’avait-elle pas déjà été prise la veille au soir ?
le témoin 95 : Icyemezo
ntabwo cyari cyaraye gifashwe ku mugoroba ?
le témoin 95 : Ntabwo
mbyibuka.
L’Interprète : Je ne m’en
souviens pas.
Le Président : Etiez-vous
dans le premier convoi qui a quitté le couvent de Sovu le 23 avril ?
L’Interprète : Wagiye mu
itsinda rya mbere ry’abari bavuye i Sovu kuri 23 ?
le témoin 95 : Yego.
L’Interprète : Oui.
Le Président : En passant
à proximité du centre de santé, avez-vous vu des cadavres ?
L’Interprète : Ubwo mwacaga
kuri centre de santé, hari imirambo wahabonye ?
le témoin 95 : Ndumva
nari nicaye mu ntebe zo hagati, nta kintu nashoboye kubona kandi hari hakiri
mu kajiji, ntabwo umuntu yabonaga neza.
L’Interprète : J’étais assise
dans le siège au milieu des autres ; je n’ai pas bien vu et puis il ne
faisait pas encore très bien clair.
Le Président : Les interahamwe
sont-ils venus vous importuner à Ngoma, dans la paroisse où vous vous étiez
réfugiés ?
L’Interprète : Ntabwo Interahamwe
zaje kubasagarira i Ngoma aho mwari mwahungiye ?
le témoin 95 : Tuhageze,
abaje badukurikiye ku ncuro ya kabiri,
L’Interprète : A notre arrivée,
ceux qui sont venus dans le deuxième convoi,
le témoin 95 : Niho
haje abantu bafite amacumu n’amahiri,
L’Interprète : Alors, sont
venus des gens armés de lances et de gourdins
le témoin 95 : Baravuga
ngo abantu b’Inkotanyi baje, ngo nibahaguruke.
L’Interprète : Et ils ont
dit que les gens Inkotanyi qui viennent d’entrer, qu’ils se lèvent.
le témoin 95 :
Twese twahagurukiye icyarimwe, hanyuma rero Mameya
wacu,
L’Interprète : Nous nous
sommes levés en même temps. Alors, notre sœur, mère supérieure, a dit que,
le témoin 95 : Ko
turi abantu b’umuryango umwe.
L’Interprète : Nous étions
d’une même communauté, que nous étions des gens d’une même communauté.
Le Président : Sœur Gertrude
a-t-elle donné quelque chose aux miliciens pour qu’ils épargnent la communauté ?
L’Interprète : Har’ikintu
mama Gertruda yaba yaratanze kugirango hatagira igihungabaganya umuryango wanyu ?
le témoin 95 : Niba
yaranabikoze, njye ntabyo nabonye, ntabwo mbizi.
L’Interprète : Si elle l’a
fait, je ne l’ai pas vu, je ne le sais pas.
Le Président : Lorsque vous
êtes revenue, le 24 avril à la soirée, de Ngoma au couvent de Sovu, faisiez-vous
partie du premier ou du deuxième convoi ?
L’Interprète : Ubwo mwagarukaga
kuri 24 muvuye i Ngoma mugarutse i Sovu, waje mu ba mbere, cyangwa mu ba kabiri ?
le témoin 95 : Naje
mu ba mbere.
L’Interprète : Je suis venue
dans le premier convoi.
Le Président : A votre retour,
avez-vous vu des miliciens ou bien le chef des miliciens ?
L’Interprète : Mugarutse
hari Interahamwe mwabonye cyangwa se umukuru wazo ?
le témoin 95 : Icyo
nibuka cyo nuko twaje tukabona abantu benshi bakikije urugo, ariko ntitwatinze,
ku buryo ntashoboye kubona ibyo aribyo.
L’Interprète : Tout ce dont
je me souviens, c’est que nous sommes venus pour rencontrer plusieurs personnes
qui avaient encerclé le couvent, mais nous ne nous sommes pas attardés pour
que je puisse connaître exactement de qui il s’agissait.
Le Président : Connaissez-vous
Emmanuel REKERAHO ?
L’Interprète : Waba
uzi Emmanuel REKERAHO ?
L’Interprète : Je ne le connais
pas.
le témoin 95 : Ntabwo
muzi.
Le Président : Vous ne l’avez
jamais vu ?
L’Interprète : Nta na limwe
wigeze umubona ?
le témoin 95 : Ntabwo
nshobora kumumenya nubwo namubonye rimwe, ariko ntabwo muzi.
L’Interprète : Je ne peux
pas l’identifier ; même si je l’ai vu une fois, je ne le connais pas.
Le Président : Lorsque vous
êtes revenue de Ngoma au couvent de Sovu, les trois religieuses qui étaient
restées au couvent vous ont-elles dit ce qui s’était passé durant leur absence ?
L’Interprète : Ubwo mwagarutse
i Sovu, muvuye i Ngoma, ababikira batatu bari basigaye mu kigo hari icyo bababwiye
ku byabaye mu kigo igihe mutari muhari ?
le témoin 95 : Ntabwo
twashoboye kuganira kubera ko, icyo gihe twaje buri wese agana aho agomba kugana,
ntacyo twaganiriye.
L’Interprète : Nous n’avons
pas pu nous entretenir avec elles, car à notre arrivée, chacune de nous s’est
dirigée là où elle devait aller, nous n’avons pas pu échanger.
Le Président : Les réfugiés
qui étaient restés au couvent pendant votre absence vous ont-ils dit ce qui
s’était passé ?
L’Interprète : Impunzi zasigaye
mu kigo mwaragiye, hari icyo zababwiye ku byabaye mu gihe mwari mwaragiye ?
le témoin 95 : Icyo
nibuka, n’le témoin 133 nasanze aho bari bacumbikiye abashyitsi, ari kumwe n’abana
be.
L’Interprète : Ce dont je
me souviens, c’est une mère que j’ai trouvé là-haut où on avait hébergé les
visiteurs, elle était alors avec ses enfants.
le témoin 95 :
Atubwira yuko abasigaye, bo babanditse.
L’Interprète : Elle nous
a dit que ceux qui étaient restés avaient été inscrits.
Le Président : Inscrits sur
des listes ?
L’Interprète : Babanditse
ku malisti ?
le témoin 95 : Yatubwiye
ko banditse amazina yabo.
L’Interprète : Elle nous
a dit qu’on avait écrit leurs noms.
Le Président : A-t-elle dit
qui avait écrit les noms ?
L’Interprète : Yaba yarababwiye
uwanditse ayo mazina ?
le témoin 95 :
Ntabwo yambwiye abo aribo.
L’Interprète : Elle ne m’a
pas dit qui.
Le Président : Le lendemain
du retour à Sovu, le 25 avril 1994, y a-t-il eu une réunion dans le grand parloir
du monastère ?
L’Interprète : Bukeye bwaho,
kuri 25, hari inama yakoreshejwe mu ruganiriro,mu cyumba kinini cy’uruganiriro
cya monastère ?
le témoin 95 : Yarahabaye
L’Interprète : Elle a eu
lieu.
Le Président : Qui se trouvait
présent à cette réunion ?
L’Interprète : Ninde wari
muri iyo nama ?
Mathilde le témoin 95 : Ni
ababikira n’abashyitsi bari basigaye mu rugo iwacu, n’abantu bari bari mu rugo
iwacu.
L’Interprète : C’étaient
des religieuses ainsi que des gens qui étaient restés dans notre couvent.
Le Président : Qui a pris
la parole au cours de cette réunion ?
L’Interprète :
Ninde wafashe ijambo muri iyo nama ?
le témoin 95 :
Niba nibuka neza,
L’Interprète : Si mes souvenirs
sont bons,
le témoin 95 : Mama
mukuru w’urugo,
L’Interprète : La mère supérieure,
le témoin 95 : Niwe
watubwiye, abwira n’abantu bose bari aho ngaho,
le témoin 95 : Ati :
« Njye ndabona ibintu bikomeye, ubuhungiro hano butagihari,
L’Interprète : Nous a dit
à nous ainsi qu’à tout le monde qui était présent, elle a dit : « Je
vois que les choses sont graves et qu’il n’y a plus de refuge possible ici…
le témoin 95 : Niba
hari ushobora kubona aho yahungira yakwihungira kuko nta bundi buryo.
L’Interprète : …Si quelqu’un
pouvait avoir un endroit où se réfugier, qu’il s’y réfugie puisqu’il n’y a pas
d’autres possibilités ».
Le Président : Sœur Gertrude
a-t-elle laissé le choix aux réfugiés de rester ou de partir ?
L’Interprète : Mama Gertruda
yaba yarahitishijemo impunzi, hagati yo kugenda cyangwa kuba zasigara aho ngaho ?
le témoin 95 : Icyo
nibuka ni uko mu bantu bari aho ngaho bahise bamusubiza,
L’Interprète : Ce que je
me rappelle, c’est que certains de ceux qui étaient là lui ont immédiatement
répondu,
le témoin 95 : Ko
bashobora kwigendera aho kugirango abantu bose bapfe.
L’Interprète : Qu’ils
pouvaient partir au lieu que tout le monde meure.
le témoin 95 : Ariko
uko byakurikiye, ntabwo mbizi.
L’Interprète : Mais ce qui
s’est passé par après, je ne le sais pas.
Le Président : Il semble
que ce jour-là, un tri a été fait entre les divers réfugiés. Sœur Gertrude est-elle
intervenue dans ce tri ?
L’Interprète : Umunsi habaye
ijonjora mu bantu bari aho ngaho, ijonjora, mama Gertruda yari aririmo ?
Yarigizemo uruhari ?
le témoin 95 : Ntacyo
mbiziho.
L’Interprète : Je n’en sais
rien.
Le Président : Vous aviez
pourtant déclaré que sœur Gertrude était intervenue de façon active dans ce
tri pour sauver la vie des membres des familles des sœurs.
L’Interprète : Mbere
ariko wari waravuze ko mama Gertruda yabigizemo uruhari cyane, kugirango akize
ubuzima bwa bene wabo w’ababikira baraho.
le témoin 95 : Uburyo
yaba yarabigizemo uruhari njyewe mvuga,
L’Interprète : Le rôle qu’elle
aurait joué et que je mentionne,
le témoin 95 : Ni
uko ariwe wari ushinzwe icyo kigo abantu bose barimo.
L’Interprète : C’est
que c’est elle qui avait la responsabilité du couvent et de toute personne qui
était dedans.
le témoin 95 :
Iyo nta ruhare aza kubigiramo,
L’Interprète : Si elle
n’avait joué aucun rôle,
le témoin 95 : Ndumva
nta muntu uwo munsi wenda wari kuhasigara.
L’Interprète : Kuhasigara
mu buhe buryo ?
Mathilde le témoin 95 : Ni
ukuvuga we ko yuko yarafite uburenganzira m’ururwo rugo. Urugo
rwari rusa nkaho ari urwe.
L’Interprète : Le couvent était comme si c’était à elle.
le témoin 95 : Yagize
uruhare rwo kugumana abo bantu.
L’Interprète : Elle
a eu la responsabilité de garder ces gens.
Le Président : Selon vous,
c’est donc elle qui a décidé de faire rester dans le couvent les membres des
familles des sœurs ?
L’Interprète : Ni ukuvuga
ko, ku bwawe, niwe wagize uruhare rwo gutuma bene wabo w’ababikira bahama mu
kigo ?
le témoin 95 : Uko
byagenze mu byukuri,
L’Interprète : Ce qui s’est
passé en réalité,
le témoin 95 : Ntabwo
mbizi neza kuko sinabibonye, icyo nemeza nuko yabagumanye, akabacumbikira.
L’Interprète : Je ne
le sais pas exactement, je ne sais pas exactement ce qui s’est passé ;
ce que je sais c’est qu’elle les a gardés, elle les a hébergés.
Le Président : Quelques jours
plus tard, le bourgmestre est cependant venu chercher ces personnes qui étaient
restées au couvent.
L’Interprète : Nyuma
hashize iminsi mike, bourgmestre yaje gutwara abantu bari barasigaye mu kigo.
le témoin 95 : Narabyumvise.
L’Interprète : Je l’ai entendu
dire.
Le Président : Savez-vous
qui avait demandé l’intervention du bourgmestre ?
L’Interprète : Waba
uzi uwaba yarasabye bourgmestre ngo abizemo ?
le témoin 95 : Ntabwo
muzi.
L’Interprète : Je ne le connais
pas.
Le Président : Savez-vous
si sœur Kizito a eu des contacts avec des militaires ou avec des miliciens ?
L’Interprète : Waba
uzi niba mama Kizito yaragiranye imibonano n’abasirikare cyangwa se n’Interahamwe ?
le témoin 95 : Ntacyo
mbiziho.
L’Interprète : Je n’en sais
rien.
Le Président : Savez-vous
si sœur Gertrude a eu des contacts avec les militaires ou les miliciens ?
L’Interprète : Waba
uzi niba mama Gertruda yaragiranye imibonano n’abasirikare cyangwa n’Interahamwe ?
le témoin 95 : Ntacyo
mbiziho.
L’Interprète : Je n’en sais
rien.
Le Président : Même pas en
ce qui concerne l’évacuation du couvent à la fin du mois de juin ?
L’Interprète : Nta
nicyo uzi ku kujyanwa kw’ababikira mu mpera z’ukwezi kwa gatandatu ?
le témoin 95 :
Icyo nzi ni uko batubwiye ngo tugende,
L’Interprète : Ce que je
sais, c’est qu’on nous a dit de partir.
le témoin 95 : Mbona
tugenda.
L’Interprète : J’ai
vu que nous partions.
Le
Président : Connaissez-vous Gaspard RUDANSANGWA, RUDASANGWA ?
L’Interprète : Waba
uzi Gaspard RUSANGANWA ?
le témoin 95 : Nigeze
kumubona.
L’Interprète : Je l’ai vu
une fois.
Le Président : Dans le couvent ?
L’Interprète : Wamubonye
mu kigo ?
le témoin 95 : Mbere
y’intambara yigeze kujya aza kutwigisha ibintu by’indirimbo.
L’Interprète : Avant la guerre,
il venait souvent nous apprendre des chants.
Le Président : Et pendant
les événements ?
L’Interprète : Naho
mu makimbirane ?
le témoin 95 : Mu
gihe cy’amakimbirane ntabwo nigeze mubona.
L’Interprète : Pendant les
événements, je ne l’ai pas vu.
Le Président : Bien. Y a-t-il
des questions à poser au témoin ? Maître JASPIS ?
Me. JASPIS : Je vous remercie,
Monsieur le président. Est-ce que le témoin pourrait confirmer les quatre brefs
passages que voici, extraits de sa déclaration du 22 décembre 1995 faite à Monsieur
GOUMANS à Bruxelles ? Le premier passage, en page 2, s’agissant du… là
je m’embrouille dans mes dates… je vais plutôt lire le passage, ce sera plus
clair : « Selon moi, la sœur Gertrude avait voulu
évacuer les réfugiés dans le centre médical soit par pitié parce qu’ils devaient
passer la nuit dehors dans la pluie, soit parce qu’ils dérangeaient la vie quotidienne
dans le couvent. A votre question : Pour quelle raison la sœur Gertrude
n’a pas donné aux réfugiés un libre accès à tous les bâtiments du couvent pour
se protéger contre la pluie ?, je suis incapable de vous répondre. Je suppose
que ce groupe de réfugiés était trop grand pour les loger tous dans le couvent
même. Vu le fait que ce groupe se composait surtout de femmes et leurs enfants,
je suppose que la sœur Gertrude n’a pas voulu les garder au couvent parce qu’elle
craignait que ces réfugiés pourraient gêner la vie monastique. Pour cette raison,
elle a préféré la possibilité de les héberger au centre médical ».
Est-ce que c’est bien ça que le témoin a dit à cette époque-là, en décembre
1995 ?
Le Président : Vous vous
souvenez de cette déclaration ?
L’Interprète : Waba
wibuka biriya bamaze kuvuga ?
le témoin 95 : Bashobora
gusubiramo ?
L’Interprète : Pouvez-vous
répéter ?
Me. JASPIS : En résumé, en
gros, il s’agissait simplement…
Le Président : Vous souvenez-vous
d’avoir déclaré, en 1995, lorsque vous avez été interrogée par la police judiciaire
à Bruxelles, que la sœur Gertrude n’avait pas voulu que les réfugiés viennent
au couvent parce que cela pouvait empêcher la vie normale du couvent ?
L’Interprète : Waba
wibuka ko muri 95 wavuze, wavugiye i Bruseli ko mama Gertruda atashakaga ko
impunzi zihama mu kigo cy’ababikira, kugirango zidahangamira ubuzima busanzwe
bwo mu kigo ?
le témoin 95 : Ndumva
nibuka, niba nibuka,
L’Interprète : Si mes souvenirs
sont bons,
le témoin 95 : Nkuko
nabibabwiye mbere,
L’Interprète : Je vous
l’ai dit plus haut,
le témoin 95 : Nababwiye
yuko, nkurikije ikibazo mwambajije, urugo rwari rurimo ababikira barutuyemo
n’abandi bantu barimo,
L’Interprète : Suivant la
question que vous m’avez posée, je vous ai dit que notre couvent comptait des
sœurs mais aussi d’autres personnes qui étaient là,
le témoin 95 : Nkaba
njyewe mbona yuko aho ngaho yabashyize hari umwanye uhagije kugirango bisanzure.
L’Interprète : Et à
mes yeux, là où elle les a mis, il y avait plus de place pour qu’ils puissent
s’épanouir.
Le Président : Bien. Une
autre question ?
Me. JASPIS : Oui, Monsieur
le président. Sur le même thème, à la page 5, concernant les événements du 25 :
« Selon moi, la sœur Gertrude ne voyait aucune solution
pour sauver la congrégation que par le départ des derniers réfugiés car les
réfugiés étaient déjà inscrits sur des listes. Certains réfugiés ont préféré
de mourir plutôt que faire mourir les autres ». Est-ce que c’est
bien ça qu’elle a déclaré ?
Le Président : Vous vous
souvenez de cette déclaration que sœur Gertrude ne voyait pas d’autres
solutions pour sauver la congrégation, d’autres solutions que le départ des
réfugiés ?
L’Interprète : Urabona
ko nta bundi buryo Gertruda yari afite bwo gukiza ababikira usibye ukugenda
kw’impunzi ?
le témoin 95 : Ibyo
nababwiye, ni bimwe nababwiye by’iyo nama yabyaye mwigeze kumbaza,
L’Interprète : Ce que je
vous ai dit, c’est à propos de la réunion sur laquelle, au sujet de laquelle
vous m’avez posé des questions,
L’Interprète : Sinon
il n’y aurait pas de rapport ailleurs, sauf à ce point précis.
Le Président : Une autre
question ?
Me. JASPIS : Mais plutôt
une demande de confirmation, Monsieur le président, concernant les relations
entre sœur Kizito et sœur Gertrude et puis la manière dont elles circulaient,
en page 3, toujours de la même déclaration : « Je
sais néanmoins que la sœur Kizito assistait la sœur Gertrude et que de ce fait,
elle circulait plus librement que nous dans le couvent. Les sœurs Gertrude et
Kizito s’absentaient de temps en temps pour aller se renseigner concernant la
situation actuelle. J’ignore si les deux sœurs devaient quitter l’enceinte du
monastère pour obtenir ces renseignements ».
Le Président : Alors, vous
souvenez-vous si sœur Kizito et sœur Gertrude circulaient plus librement que
les autres religieuses dans le monastère ?
L’Interprète : Waba
wibuka niba mu kigo imbere, muri monastère, sœur Kizito na sœur Gertrude barazengurukagamo
kurusha abandi ? Barazengurukagamo ku buryo bwinzuye kurusha abandi ?
le témoin 95 : Mu
kigo imbere ?
L’Interprète : A l’intérieur
du monastère ?
Le Président : Oui.
L’Interprète : Yego.
le témoin 95 : Mu
kigo imbere ndumva nta muntu wari ubujijwe kugenda, icyo tutari dufite ni ukuzenguruka.
L’Interprète : A l’intérieur
du monastère, il n’était interdit à personne de circuler. Ce dont nous n’avions
pas l’autorisation,
le témoin 95 : Yo
kujya hanze, cyngwa se kubera ko hari ibice by’inzu,
L’Interprète : C’était
de nous rendre à l’extérieur du couvent et puis comme il y a des parties du
monastère,
le témoin 95 : Hari
ibice by’inzu n’ubundi ubusanzwe, hari ababikira bamwe tudafite uburenganzira
bwo kugeramo, Nko mu gice cyarebanaga n’abashyitsi, ntawajyagamo uko abonye.
L’Interprète : Et puis,
il y avait aussi des parties du monastère dans lesquelles il n’était pas autorisé
aux sœurs de se rendre, notamment la partie qui concernait les hôtes ;
là, personne ne pouvait y circuler librement.
Le Président : Sœur Kizito
était-elle l’assistante de sœur Gertrude ?
L’Interprète : Sœur
Kizito yari umwungiriza wa sœur Gertruda ?
le témoin 95 : Oya.
L’Interprète : Non.
Le Président : Sœur Kizito
et sœur Gertrude avaient-elles des informations à propos de la situation à l’extérieur
du couvent ?
L’Interprète : Sœur
Kizito na sœur Gertruda bari bafite amakuru ku byerekeye ibyaberaga hanze y’ikigo ?
le témoin 95 : Ntacyo
mbiziho.
L’Interprète : Je n’en sais
rien.
Le Président : Une autre
question ?
Me. JASPIS : Je comptais ne pas
la poser, mais enfin là, page 6, parlant de Kizito : « En
fait, je ne la voyais pas tous les jours car elle était très proche de la sœur
Gertrude et elle aidait cette dernière à veiller sur nous », ce
qui confirme ce qui vient d’être dit, trois pages avant, qu’elle était son assistante,
ce qui vient d’être dénié maintenant. Mais bon, je souhaite quand même que le
témoin…
Le Président : Sans être
l’assistante de sœur Gertrude, sœur Kizito était-elle très proche de sœur Gertrude ?
L’Interprète : Nubwo
atari yungirije sœur Gertrude…
Le Président : Sans être
l’assistante de sœur Gertrude, Kizito était-elle très proche de sœur Gertrude ?
L’Interprète : Nubwo
ataramwungirije, Kizito yari yegereje cyane sœur Gertrude ?
le témoin 95 : Ntabwo
nabihamya uko byari bimeze, relation uko yari imeze sinshobora kuyivuga, ntabwo
nyizi.
L’Interprète : Je ne peux
pas décrire la relation telle qu’elle se présentait à ce moment-là, je ne la
connais pas.
Le Président : Sœur Kizito
et sœur Gertrude veillaient-elles à deux à la sécurité de la communauté ?
L’Interprète : Sœur
Kizito na sœur Gertrude uko ari babiri, barindaga umutekano w’ikigo ?
le témoin 95 : Icyo
nzi cyo ni uko mama Gertruda niwe watubwiraga ati,
L’Interprète : Ce que je
sais, c’est que sœur Gertrude, c’est elle qui nous disait que,
le témoin 95 : Nkuko
nabibabwiye tugiye nko guhunga yaratubwiye ati : « Muze tugende »,
L’Interprète : Comme
je vous l’ai dit par exemple, au moment de nous enfuir, elle nous a dit :
« Venez, fuyons ».
le témoin 95 : Ariko
sœur Maria Kizito uko yakoraga, ntabwo nabivuga simbizi.
L’Interprète : Mais
sœur Marie Kizito, ce qu’elle faisait, je ne peux pas le décrire, je ne le sais
pas.
Le Président : D’autres questions ?
Me. JASPIS : La dernière,
Monsieur le président. Le témoin a signé une déclaration qui est datée, on ne
sait pas si c’est exact, du 13 avril 1995 et je voudrais qu’elle confirme qu’elle
a bien signé un document qui dit ceci, qui n’est d’ailleurs pas neuf, c’est
un peu dans le profil de ce qui vient d’être dit plus exactement au sujet du
discours de sœur Gertrude le 25 aux réfugiés rassemblés : « Sans doute, vous voyez qu’il n’y a pas moyen de vous sauver.
A vous de faire le choix. Si vous préférez rester ici, vous mourrez, et les
sœurs avec vous. Mais si vous cherchez un autre endroit, peut-être que les sœurs
vont en réchapper. Alors, les gens ont dit : nous préférons mourir sans
faire mourir les autres ». Est-ce qu’elle a bien écrit ça, le 13 avril
1995 et, par ailleurs, question secondaire, qui a dactylographié ce document ?
Le Président : Vous souvenez-vous
avoir rédigé une attestation au mois d’avril 1995 ?
L’Interprète : Waba
wibuka ko hari inyandiko wanditse mu kwezi kwa kane kwa 95 ?
le témoin 95 : Narayikoze,
L’Interprète : Je l’ai faite.
le témoin 95 : Bikaba
birebana n’ikibazo nabasobanuriye, k’inama yabaye aho tuganirira abashyitsi
muri salle nini, nibyo nababwiye kare, ni nabyo nadekaraye hariya.
L’Interprète : C’est
en rapport avec la réunion dont j’ai parlé qui s’est tenue dans le grand parloir
et c’est ça que j’ai relaté là-bas.
Le Président : Qui a dactylographié
le texte de cette attestation ?
L’Interprète : Iyo nyandiko
ninde wayikwandikiye ku mashini ?
L’Interprète : Ni umubikira.
L’Interprète : C’est une
religieuse.
Le Président : Quel est son
nom ?
L’Interprète : Witwa
nde ?
le témoin 95 : Ni
mère Loïse.
L’Interprète : Mère Loïse.
Le Président : Une autre
question ? Maître Clément de CLETY ?
Me. de CLETY : Monsieur le
président, pourriez-vous simplement demander au témoin si, à sa connaissance,
d’autres sœurs ont rédigé des attestations similaires à la même date ?
Le Président : Savez-vous
si d’autres que vous ont également rédigé des attestations du même genre à la
même époque ou à la même date, le même jour peut-être ?
L’Interprète : Waba
uzi niba abandi babikira baranditse bene nk’iyo nyandiko yawe, mu gihe kimwe
cyangwa se ku munsi umwe ?
le témoin 95 : Njyewe
natanze témoignage yanjye kuko bari bayinsabye,
L’Interprète : Moi, j’ai
donné mon propre témoignage puisqu’on venait de me le demander.
le témoin 95 : Abandi
nabo barahari buriya bashobora kubivuga niba barabikoze cyangwa niba batarabikoze.
L’Interprète : D’autres
sont également présentes, elles peuvent dire si elles l’ont fait ou si elles
ne l’ont pas fait.
Le Président : Une autre
question ? Maître RAMBOER ?
Me. RAMBOER : On a déjà beaucoup
parlé de cette mère Loïse. Qui est cette mère Loïse ?
Le Président : Qui est mère
Loïse ?
L’Interprète : Uwo mère
Loïse ninde ?
le témoin 95 : Ni
umubikira wo muri communauté y’ahantu bita Hermeton hano muri Belgique.
L’Interprète : C’est une
sœur de la communauté qui se trouvait à Hermeton, ici, en Belgique.
Le Président : D’autres questions ?
Me. RAMBOER : Est-ce que cette
mère Loïse n’est pas justement la mère supérieure de cette communauté de
bénédictines de Hermeton ?
Le Président : S’agit-il
ou s’agissait-il, à l’époque, de la supérieure de la communauté d’Hermeton ?
L’Interprète : Uwo muntu
yaba ari, cyangwa se icyo gihe yaba yari mère supérieure w’iyo communauté y’ababenedictine
ba Hermeton ?
le témoin 95 : Icyo
gihe yari supérieure.
L’Interprète : A cette époque-là,
elle était supérieure.
Le Président : Une autre
question ? S’il n’y a plus de questions, les parties sont-elles d’accord
pour que le témoin se retire ? Madame, confirmez-vous les déclarations
que vous venez de faire ? Persistez-vous dans ces déclarations ?
L’Interprète : Uremeza
ibyo uvuze none, ukabihamya ?
le témoin 95 : Ndabyemeza.
L’Interprète : Je le confirme.
Le Président : La Cour vous
remercie pour votre témoignage. Vous pouvez disposer librement de votre temps,
tout en restant à la disposition de la Cour pour organiser votre retour au Rwanda.
L’Interprète : Urukiko
rugushimiye ibyo urubwiye, ariko ruragusaba ko waboneka igihe cyose bagukenera
mu gutunganya iby’urugendo rwawe rugusubiza mu Rwanda.
le témoin 95 : Yego,
murakoze.
L’Interprète : A vous aussi,
merci. |