8.6.34. Audition des témoins: le témoin 49
Le Président : Le nom de
ce témoin, c’est le témoin 49 ? Oui, Madame le témoin 49, mais qui apparemment s’appellerait
le témoin 49 ? Ah, épouse le témoin 49, voilà.
Madame, quels sont vos nom et prénom ?
le témoin 49 : le témoin 49,
épouse le témoin 49.
Le Président : Quel âge avez-vous,
Madame ?
le témoin 49 : 85 ans.
Le Président : Quelle est
votre profession ?
le témoin 49 : J’étais infirmière.
Le Président : Quelle est
votre commune de domicile ?
le témoin 49 : Laeken.
Le Président : Connaissiez-vous,
Madame, les accusés ou certains des accusés, avant le mois d’avril 1994 ?
le témoin 49 : Oui.
Le Président : Qui connaissiez-vous ?
le témoin 49 : Sœurs Gertrude
et Kizito.
Le Président : Etes-vous
de la famille des accusés ou de la famille des parties civiles ?
le témoin 49 : Non, non.
Le Président : Vous ne travaillez
pas sous un lien de contrat de travail pour les accusés ou pour les parties civiles ?
le témoin 49 : Non, absolument
pas.
Le Président : Je vais vous
demander, Madame, de bien vouloir lever la main droite et de prononcer le serment
de témoin que vous présente Monsieur l’huissier.
le témoin 49 : Je jure de parler
sans haine et sans crainte et de dire toute la vérité, rien que la vérité.
Le Président : Je vous remercie,
Madame. Pouvez-vous expliquer - je n’ai en tout cas, moi, dans le dossier, trouvé
aucune déclaration de votre part dans le dossier préparatoire à ce procès -
pouvez-vous expliquer dans quelles circonstances et à quelle époque vous avez
fait la connaissance de sœur Gertrude et de sœur Kizito.
le témoin 49 : Je suis allée
au Rwanda en 88, c’était pour soigner une sœur qui se mourait de cancer. Alors,
j’ai passé là deux étés.
Le Président : Donc, 88-89 ?
le témoin 49 : Oui.
Le Président : Vous avez
fait leur connaissance dans quelle communauté ? Ce n’était pas à Sovu,
je crois.
le témoin 49 : C’était à Sovu.
Le Président : C’était à
Sovu ?
le témoin 49 : C’était à Sovu,
oui.
Le Président : Elles étaient
toutes deux, sœur Gertrude et sœur Kizito, à cette époque-là, à Sovu ?
le témoin 49 : Absolument, oui.
Le Président : Euh… que pouvez-vous
dire des contacts que vous avez pu avoir à cette époque-là avec sœur Gertrude
et avec sœur Kizito, que pouvez-vous dire de la personnalité de chacune d’elles
telle que vous l’avez perçue ?
le témoin 49 : Sœur Gertrude
était très gentille, très douce, consciencieuse et la communauté en général
était très bonne jusqu’à l’élection de sœur Gertrude. Là, ça n’a plus marché.
Le Président : Vous étiez
encore à ce moment-là, à Sovu ?
le témoin 49 : Non, non.
Le Président : Sœur Kizito,
vous savez dire quelque chose de sa personnalité ?
le témoin 49 : Non, là, je ne
saurais rien dire.
Le Président : Vous n’aviez
pas… peut-être pas beaucoup de contacts avec elle ?
le témoin 49 : Je n’ai pas eu
beaucoup de contacts avec elle, non.
Le Président : Donc, vous
n’étiez plus à Sovu au moment de l’élection de sœur Gertrude comme supérieure ?
le témoin 49 : Non, mais je suis
restée en contact avec l’ancienne prieure.
Le Président : Oui, qui était ?
le témoin 49 : Sœur Marie-Jeanne
DE MEULEMEESTER.
Le Président : Oui.
le témoin 49 : Alors, elle m’a
dit : « On a fait le bon choix avec sœur Gertrude ». Seulement,
à partir de ce moment-là, la communauté n’a plus été ce qu’elle était.
Le Président : Et vous a-t-elle
donné des précisions sur ce qui ne fonctionnait plus correctement dans la communauté ?
le témoin 49 : Mais, il y en
avait une qui était très déçue de ne pas avoir été élue.
Le Président : Et c’était ?
le témoin 49 : Euh…
Le Président : Sœur Scholastique peut-être ?
le témoin 49 : Absolument, oui,
c’est ça.
Le Président : Et en raison
de cette déception, elle faisait de l’agitation ?
le témoin 49 : Là, je n’étais
pas dans la communauté, mais je sais de l’ancienne prieure, elle a voulu me
la confier pendant un temps pour l’envoyer à Lumenvite. Alors, finalement,
ça ne s’est pas fait parce qu’elles sont rentrées au Rwanda. Mais je me suis
rendu compte que sœur Marie-Jeanne voulait écarter Scholastique de la communauté,
vu le mauvais esprit.
Le Président : C’est au moment
du séjour des religieuses en Belgique, ça, alors ?
le témoin 49 : Oui, oui, oui.
Le Président : Avez-vous
eu, vous personnellement, à cette époque-là, donc, à leur retour en Belgique,
des contacts avec sœur Scholastique ?
le témoin 49 : Non, finalement
non, non. Elles étaient en groupe et je ne les ai… je ne l’ai pas eue personnellement,
mais je suis restée en contact avec l’ancienne prieure, sœur Marie-Jeanne.
Le Président : Sœur Marie-Jeanne
est-elle toujours en vie ?
le témoin 49 : Non, non. Elle
est décédée quelques mois après.
Le Président : Et selon ce
que vous a dit sœur Marie-Jeanne, pouvez-vous situer l’époque où sœur Marie-Jeanne
vous a parlé des problèmes dans la communauté de Sovu ?
le témoin 49 : Non, c’était au
moment où elles sont rentrées en Belgique.
Le Président : Au moment
où elles sont rentrées en Belgique ?
le témoin 49 : Oui, oui.
Le Président : Mais elle
vous a relaté que les difficultés étaient intervenues dans la communauté de
Sovu ?
le témoin 49 : Après l’élection.
Le Président : Après l’élection
de sœur Gertrude ?
le témoin 49 : Oui.
Le Président : Bien. Saviez-vous
que des parents de sœur Scholastique avaient trouvé la mort à Sovu ?
le témoin 49 : Non, on n’a pas
précisé, non.
Le Président : Bien. Y a-t-il
des questions à poser au témoin ? Pas de questions ? Les parties sont-elles
d’accord pour que le témoin se retire ? Madame, je vais simplement encore
vous demander alors, si vous confirmez les déclarations que vous venez de faire,
si vous persistez dans ces déclarations ?
le témoin 49 : Oui.
Le Président : La Cour vous
remercie, Madame, pour votre témoignage. Vous pouvez disposer librement de votre
temps.
le témoin 49 : Merci beaucoup.
Le Président : Madame le témoin 127
est déjà là ? Alors, Monsieur l’huissier, après avoir raccompagné Madame
le témoin 49, vous voudrez bien faire approcher Madame le témoin 127 ? |