8.6.22. Audition des témoins: le témoin 80
Le Président : L’audience
est reprise. Vous pouvez vous asseoir. Les accusés peuvent prendre place. Bien.
Alors, pour permettre à tout le monde de travailler dans de bonnes conditions,
on ne terminera pas plus tard que 18h, aujourd’hui. Madame le témoin 80 ?
Vous souhaitez un interprète, Madame ?
le témoin 80 : J’en
ai besoin.
Le Président : Oui ?
L’Interprète : Oui.
Le Président : Bien. Voulez-vous
demander au témoin quels sont ses nom et prénom ?
L’Interprète : Amazina
yawe yombi ?
le témoin 80 : Nitwa
mama le témoin 80.
L’Interprète : Je m’appelle
sœur le témoin 80.
Le Président : Quel âge avez-vous ?
L’Interprète : Ufite
imyaka ingahe ?
le témoin 80 : 30.
L’Interprète : 30 ans.
Le Président : Quelle est
votre profession ?
L’Interprète : Umwuga
wawe ?
le témoin 80 : Ndi
umubikira.
L’Interprète : Religieuse.
Le Président : Quelle est
votre commune de résidence ?
L’Interprète : komine
utuyemo ?
le témoin 80 : komine
Huye.
L’Interprète : La commune
de Huye.
Le Président : Connaissiez-vous
les accusés ou certains des accusés, avant le mois d’avril 1994 ?
L’Interprète : Wari
uzi abaregwa cyangwa bamwe mu baregwa mbere y’ukwezi kwa kane muri 94 ?
le témoin 80 : Nzi
ababikira babiri.
L’Interprète : Je connais
deux religieuses.
Le Président : Etes-vous
de la famille des accusés ou des personnes qui leur réclament des dommages et
intérêts ?
L’Interprète : Ufite
isano yo mu muryango uvukamo hamwe n’abaregwa cyangwa abaregera indishyi ?
le témoin 80 : Ntabwo
dusangiye umuryango mvukamo ariko dusangiye communauté.
L’Interprète : Ils ne
sont pas de ma famille de naissance, mais nous partageons la vie de la communauté.
Le Président : Travaillez-vous
sous un lien de contrat d’emploi pour les accusés ou pour ceux qui leur réclament
des dommages et intérêts ?
L’Interprète : Hari
ubwo ukorera abaregwa cyangwa abaregera indishyi, ubakorera akazi baguhembera ?
le témoin 80 : Njyewe
ntawe negamiye.
L’Interprète : Moi,
je n’ai aucun parti pris.
Le Président : Voulez-vous
bien inviter le témoin à lever la main droite et à prêter le serment de témoin.
L’Interprète : Zamura
ikiganza cy’iburyo, urahire indahiro y’abatanga ubuhamya.
le témoin 80 : Ndahiye
kuvuga ukuri gusa, nta rwango, nta mususu.
L’Interprète : Je jure
de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité et rien que la
vérité.
Le Président : Vous pouvez
vous asseoir, tous les deux. Il semble, Madame, que vous êtes entrée au couvent
de Sovu, en 1991 ?
L’Interprète : Wagiye
mu kigo cy’ababikira b’i Sovu muri 91 ?
le témoin 80 : Niho
ninjiye.
L’Interprète : Oui.
Le Président : En 1994, vous
y étiez encore novice et cloîtrée ?
L’Interprète : Muri
94 wari ukiri umunovise kandi ufungiranye, udasohoka ?
le témoin 80 : Yego.
L’Interprète : Oui.
Le Président : Avez-vous
constaté ou entendu que sœur Gertrude ou sœur Kizito prenait des positions à
l’égard des réfugiés du couvent de Sovu, pendant les événements des mois d’avril
et mai 1994 ?
L’Interprète : Waba
warabonye cyangwa se warumvishe ko sœur Gertrude cyangwa sœur Kizito hari uruhande
babogamiyeho kubyerekeye impunzi zari zahungiye mu kwezi kwa kane n’ukwa gatanu
muri 94 ?
le témoin 80 : Muri
94, impunzi nabonye, ni izari ziri muri communauté.
L’Interprète : En 1994,
les réfugiés que j’ai vus, ce sont ceux-là qui étaient dans la communauté au
monastère.
Le Président : Sœur Gertrude
ou sœur Kizito ont-elles pris des positions en faveur ou à l’encontre de ce
réfugiés ?
L’Interprète : Mama
Kizito cyangwa mama Gertrude, har’imyitwarire yabagaragayeho yo gushyigikira
cyangwa se kubangamira izo mpunzi ?
le témoin 80 : Kubera
ko bari muri hôtellerie, kandi nkaba ntarahageraga,
L’Interprète : Vu qu’ils
étaient à l’hôtellerie et que je ne m’y rendais pas,
le témoin 80 : Ntabwo
nzi ko, uburyo babyitwayemo.
L’Interprète : Je ne
connais pas leur comportement à cet égard.
Le Président : Pensiez-vous
que vous étiez, comme religieuse, en danger de mort ?
L’Interprète : Nkuko,
nkamwe nk’ababikira, waruzi yuko mwashoboraga kwicwa ? Ko hari ibyago byo
kwicwa byari bibugarije ?
le témoin 80 : Badusabaga
kudasohoka kuko natwe dushobora kwicwa twese ababikira.
L’Interprète : On nous
demandait de ne pas sortir car il y avait possibilité que, nous toutes aussi,
religieuses… il y avait moyen d’être tuées.
Le Président : Sœur Gertrude
a-t-elle donné de l’argent à des miliciens pour sauver la vie des religieuses
lorsqu’elle s’était réfugiée à Ngoma ?
L’Interprète : Mama
Gertruda, hari amafaranga yahaye Interahamwe kugirango akize ubuzima bw’ababikira,
ubwo mwari mwahungiye i Ngoma ?
le témoin 80 : Yarayatanze.
L’Interprète : Elle
en a donné.
Le Président : Avez-vous
ou entendu que sœur Gertrude aurait obligé des réfugiés à quitter le couvent ?
L’Interprète : Waba
warabonye cyangwa warumvishe ko mama Gertruda yaba yarahatiye impunzi kuva mu
kigo ?
le témoin 80 : Ntacyo
nzi.
L’Interprète : Je ne
le sais pas.
Le Président : Y a-t-il des
questions à poser au témoin ? Maître JASPIS ?
Me. JASPIS : Monsieur le
président, est-ce que le témoin peut nous confirmer que dans une déclaration
qu’elle a signée le 13 avril 1995, et qui est venue en soutien de la plainte
de sœur Gertrude contre le journaliste de Solidaire, elle a écrit ceci :
« Vous voyez, aucun moyen de vous sauver. Ils ont dit à mère
Gertrude de faire sortir tous les réfugiés. Mère Gertrude a rassemblé toutes
les sœurs et tous les réfugiés et leur a dit : Vous voyez, aucun moyen
de vous sauver. Si vous préférez rester, ici au monastère, vous mourrez avec
toutes les sœurs. Si vous préférez sortir, peut-être que les meurtriers laisseront
les sœurs. Les réfugiés eux-mêmes ont accepté de sortir du monastère pour ne
pas faire massacrer toutes les sœurs ».
Le Président : Auriez-vous
entendu une conversation au cours de laquelle sœur Gertrude a exposé que les
réfugiés, s’ils sortaient, permettraient peut-être que la vie des sœurs soit
protégée ?
L’Interprète : Waba
warumvishe mu kiganiro ko mama Gertruda yabwiraga impunzi ko ziramutse zigiye
yenda ababikira barokoka ?
le témoin 80 : Ibyo
byabaye tuvuye i Ngoma, twaraye tuje…
L’Interprète : Ca s’est
produit à notre retour de Ngoma,
le témoin 80 : Icyo
gihe baduhurije hamwe n’impunzi zose n’ababikira,
L’Interprète : Au lendemain,
on nous a réunis ensemble, religieuses comme réfugiés,
le témoin 80 : Batubwira
twese hamwe uko ubuzima bwifashe muri icyo gihe,
L’Interprète : On nous
a dit tous ensemble quelle était la situation de la vie qui prévalait à ce moment-là.
le témoin 80 : Bavuga
nimba, impunzi zemeye kugumana n’ababikira, turapfira hamwe twese,
L’Interprète : Elle
a dit que si les réfugiés décidaient de rester avec les religieuses, nous allions
mourir tous ensemble.
le témoin 80 : Icyo
gihe impunzi zivuga yuko bataje kwicisha ababikira, bahisemo gusohoka.
L’Interprète : Les réfugiés
ont alors dit qu’ils n’étaient pas venus pour faire massacrer les religieuses,
qu’ils préféraient sortir.
Le Président : Une autre
question ? Maître VANDERBECK ?
Me. VANDERBECK : Je vous
remercie, Monsieur le président. Le témoin peut-elle nous confirmer que dans
son audition du 27 décembre 1995 faite ici en Belgique devant la police judiciaire,
elle a déclaré, à propos des événements du 22 avril 1994 : « Le 22 avril 1994, j’ai entendu
des coups de feu et des cris. J’ai compris que le dispensaire était attaqué.
Nous avons passé toute la journée dans la peur et nous pensions que nous allions
toutes mourir ».
Le Président : Vous souvenez-vous
avoir déclaré que le 22 avril, vous aviez compris qu’on attaquait le dispensaire
et que vous aviez, vous et d’autres religieuses, passé la journée dans la peur,
pensant que vous alliez toutes mourir ?
L’Interprète : Uribuka
ko waba waratangaje mbere ko kuri 22 z’ukwa kane, ubwo ivuriro ryaterwaga, ko
mwagize ubwoba, mwese mwirirwa mu kigo mutekereza ko mwategerezaga gupfa, ko
mwari gupfa ?
le témoin 80 : Uwo
munsi twishyize hamwe n’abashyitsi bari muri hôtellerie,
L’Interprète : Ce jour-là,
nous nous sommes mis ensemble avec les visiteurs qui étaient à l’hôtellerie,
le témoin 80 : Dukomeza
uwo munsi wose mu bwoba, bari kwica kuri dispensaire,
L’Interprète : Nous
avons passé le reste de la journée dans la peur, on était en train de tuer au
dispensaire,
le témoin 80 : Bigeza
nimugoroba,
L’Interprète : Jusqu’au
soir,
le témoin 80 : Nibwo
byacecetse.
L’Interprète : C’est
à ce moment-là que ça s’est calmé.
Le Président : Vous pensiez
que vous alliez toutes mourir ?
L’Interprète : Mukaba
mwaratekereza ko mwese mwari gupfa ?
le témoin 80 : Twari
tuzi ko nibirangira kuri dispensaire baraza kuri monasteri.
L’Interprète : Nous
pensions que, quand ça allait se terminer au dispensaire, qu’ils allaient venir
au monastère.
Le Président : Est-ce la
raison pour laquelle sœur Gertrude a envisagé de quitter le monastère, le lendemain
matin ?
L’Interprète : Icyo
nicyo cyatumye mama Gertruda atekereza kuhunga monastère bukeye bwaho ?
le témoin 80 : Icyo
gihe yatubwiye ko yamenye ko mu gitondo bazaza kwica ababikira noneho,
L’Interprète : A ce
moment-là, elle nous a dit que le lendemain on allait venir massacrer les sœurs,
cette fois-ci,
le témoin 80 : Adusaba
ko twafata utuntu dukeya dushoboye tukajya kwa Musenyeri wa diocèse.
L’Interprète : Elle
nous a demandé de prendre peu de nos effets personnels, selon nos moyens, et
de nous rendre chez l’évêque.
Le Président : Oui, une autre
question ?
Me. VANDERBECK : Est-ce que
le témoin peut nous dire si, pendant cette journée du 22 avril, sœur Kizito
et/ou sœur Gertrude les auraient à un moment donné, quittées et si oui, quand ?
Le Président : Sait-elle
si, pendant la journée du 22 avril, l’une ou l’autre religieuse a quitté le
couvent ?
L’Interprète : Waba
uzi, niba kuri uwo munsi wa 22 z’ukwa kane, hari umubikira uyu n’uyu wavuye
mu kigo ?
le témoin 80 : Nabonaga
sœur Maria-Kizito agaburira abana ibiryo,
L’Interprète : Je voyais
sœur Marie-Kizito qui donnait de la nourriture aux enfants,
le témoin 80 : Turi
aho ngaho muri hôtellerie.
L’Interprète : Alors
que nous étions là-bas à l’hôtellerie.
Le Président : A-t-elle vu
l’une ou l’autre religieuse qui sortait du couvent ?
L’Interprète : Nta wundi
mubikira wundi waba warabonye asohoka mu kigo ?
le témoin 80 : Ntawe
nzi.
L’Interprète : Je ne
connais personne.
Le Président : Une autre
question ?
Me. VANDERBECK : Oui, Monsieur
le président. Toujours par rapport à cette déclaration du 27 décembre 1995
et, revenant au départ des sœurs le 23 avril vers Ngoma, est-ce que le témoin
peut nous confirmer que, parlant de ces événements en disant qu’elle est partie
très tôt en direction de l’évêché à Butare, elle a vu, en quittant le couvent,
des cadavres au dispensaire. Nous étions à bord d’une Mazda, une voiture Mazda
et nous nous sommes rendues chez un bourgmestre, disait-elle. Est-ce qu’elle
a le souvenir d’avoir roulé délibérément sur des cadavres qui se trouvaient
sur sa route, à bord de cette voiture Mazda ?
Le Président : Vous souvenez-vous
avoir, au moment où vous avez quitté dans la voiture Mazda, le couvent pour
vous rendre à Ngoma, vous souvenez-vous avoir vu des cadavres au dispensaire ?
L’Interprète : Ubwo
mwavaga mu kigo, muri mu modoka ya Mazda, uribuka ko hari imirambo waba warabonye
kuri dispensaire ?
le témoin 80 : Imirambo
yari igihari kuko bari baraye bishwe.
L’Interprète : Les cadavres
étaient toujours là, puisqu’on les avait tués la veille.
Le Président : En avez-vous
vu sur la route entre le couvent et le dispensaire, ou sur la route entre
le dispensaire et la paroisse de Ngoma ?
L’Interprète : Hari
iyo wabonye mu muhanda, hagati y’ikigo cy’ababikira n’ivuriro, cyangwa se hagati
y’ivuriro na kiriziya y’i Ngoma ?
le témoin 80 : Ko ubwicanyi
bwari buriho, imirambo yari ihari.
L’Interprète : Vu que
les massacres étaient là, les cadavres étaient là.
Le Président : Avez-vous
remarqué que sœur Gertrude, en conduisant la voiture, aurait roulé sur des cadavres ?
L’Interprète : Waba
warabonye mama Gertruda, ko yaratwaye imodoka, akandagira imirambo.
le témoin 80 : Ntabyo
nzi
L’Interprète : Non,
je ne le sais pas.
le témoin 80 : Ntabwo
nzi niba imodoka yaragendaga hejuru y’imirambo, ariko, yaragendaga. Twese twari
dufite ubwoba ku buryo buri wese yakoraga uko ashoboye kose kugirango yihishe.
L’Interprète : Je ne
sais pas si la voiture roulait sur les cadavres. En tout cas, nous avions toutes
peur, chacun faisait tout pour se cacher.
Le Président : Une autre
question ?
Me. VANDERBECK : Toujours
dans sa déclaration, le témoin n’évoque pas ce qui s’est passé le 6 mai 1994.
Est-ce qu’elle peut nous dire si, à cette date-là, elle a vu sœur Maria-Kizito
aller avec les policiers qui étaient venus en présence du bourgmestre, chercher
les familles des sœurs à l’hôtellerie, dans chacune des chambres, et les forcer
à descendre.
Le Président : Vous souvenez-vous
que le bourgmestre est venu au couvent chercher les membres des familles des
sœurs qui se trouvaient dans le couvent ?
L’Interprète : Uribuka
ko bourgmestre yaje mu kigo, aje kureba abo mu miryango y’ababikira bari bakiri
mu kigo cy’ababikira ?
le témoin 80 : Njyewe
ntabwo namubonye.
L’Interprète : Personnellement,
je ne l’ai pas vu.
Le Président : Une autre
question ? Maître WAHIS ?
Me. WAHIS : Oui, Monsieur
le président. Pouvez-vous demander au témoin s’il était prévu que certains membres
des familles des religieuses puissent accompagner, le 23 avril, dans le second
convoi qui devait partir pour Ngoma ?
Le Président : Savez-vous
s’il était prévu que des membres des familles des religieuses qui se trouvaient
dans le couvent auraient pu quitter le couvent dans le deuxième véhicule qui
se rendait à Ngoma ?
L’Interprète : Waba
uzi yuko abo mu miryango y’ababikira bari mu kigo, bashoboraga kujyana n’imodoka
yajyanye bwa kabiri abagiye i Ngoma ? Byarashobokaga ?
le témoin 80 : Njyewe
nagiye muri tour ya mbere.
L’Interprète : Moi,
je suis partie avec le premier convoi.
Le Président : Savez-vous
s’il était prévu que d’autres personnes que les religieuses quittent le couvent ?
L’Interprète : Waba
uzi yuko byari biteganijwe ko n’abandi batari ababikira bava mu kigo ?
Waba uzi niba byari biteganijwe ko n’abandi bantu batari ababikira
bava mu kigo ?
le témoin 80 : Njyewe
nakurikizaga icyo umukuru w’ikigo yabaga adusabye.
L’Interprète : Moi,
je suivais les directives de la responsable de la maison.
Le Président : Les directives
étaient-elles que d’autres personnes que les religieuses quittent aussi le couvent ?
L’Interprète : Ayo mabwiriza
yavugaga ko n’abandi batari ababikira bava mu kigo nabo ?
le témoin 80 : [Inaudible]
L’Interprète : Elle
aimerait avoir plus de précisions.
Le Président : Vous venez
de nous dire que vous suiviez les directives de la responsable du couvent.
L’Interprète : Uvuze
ko wakurikizaga amabwiriza y’umukuru w’ikigo ?
le témoin 80 : We yatubwiraga
ko situation imeze nabi, tugomba kuguma mu rugo kugirango tuticwa.
L’Interprète : Elle
nous disait que la situation était mauvaise et que nous devions rester à l’intérieur
du couvent, pour ne pas être tuées.
Le Président : Il semble
bien que les directives, à ce moment-là, c’était de partir du couvent ?
L’Interprète : Icyo
gihe ariko bwo yarababwiye, yari yabahaye Amabwiriza yo kuva mu kigo, kuri 23.
le témoin 80 : Hari
igihe yatubwiraga ko dushobora guhungira kwa Musenyeri.
L’Interprète : Elle
nous demandait de nous réfugier à l’évêché.
Le Président : Oui. Eh bien,
les directives sont-elles de se réfugier, rien que les religieuses à l’évêché,
ou bien les religieuses et les autres personnes qui se trouvaient dans le couvent ?
L’Interprète : Uko amabwiriza
yarateye, abagombaga kujya kwa Musenyeri bari ababikira gusa, cyangwa se muri
ayo mabwirizwa harimo ko n’abandi bantu batari ababikira bashoboraga kujya kwa
Musenyeri ?
le témoin 80 : N’ababikira
icyo gihe bashoboye kugenda.
L’Interprète : Ce sont
uniquement les sœurs qui ont eu la possibilité de partir à ce moment-là.
le témoin 80 : Ariko
ntabwo twashoboye kugenda twese, mu kigo hasigaye ababikira batatu.
L’Interprète : Mais
nous n’avons pas pu partir toutes. Seules trois sœurs sont restées au couvent.
Le Président : Savez-vous
pourquoi elles sont restées, ces trois sœurs, au couvent ?
L’Interprète : Waba
uzi impamvu abo babikira batatubasigaye mu kigo ?
le témoin 80 : Abo
nabari bafite familles banze gusiga.
L’Interprète : Ce sont
les sœurs qui avaient les membres de leur famille, là-bas, et qu’elles n’ont
pas voulu laisser là-bas.
Le Président : Une autre
question ?
Me. WAHIS : Est-ce qu’elle
aura vu REKERAHO au couvent, avant le 6 avril ?
Le Président : Connaissez-vous
Emmanuel REKERAHO ?
L’Interprète : Waba
uzi Emmanuel REKERAHO,
le témoin 80 : Numva
bamuvuga ntabwo nigeze mubona.
L’Interprète : J’ai
entendu parler de lui mais je ne l’ai jamais vu.
Le Président : Une autre
question ? Plus d’autres questions ? Les parties sont-elles d’accord
pour que le témoin se retire ? Madame, confirmez-vous les déclarations
que vous venez de faire ? Persistez-vous dans ces déclarations ?
L’Interprète : Uremeza
ugahamya ibyo umaze kuvuga ?
le témoin 80 : Ndabyemeza.
L’Interprète : Je les
confirme.
Le Président : La Cour vous
remercie pour votre témoignage. Vous pouvez disposer de votre temps tout en
restant à disposition de la Cour pour assurer votre retour au Rwanda.
L’Interprète : Ushobora
kwigendera, ariko ukaba waboneka igihe cyose Urukiko rwagukenera mu gutegura
uburyo uzasubira mu Rwanda.
le témoin 80 : Murakoze.
L’Interprète : Merci. |